Le respect du voisinage est parmi nos us et coutumes, le voisin étant très respecté, et ayant même, d'après un Hadith du Prophète Mohamed des droits que son vis-à –vis est tenu de préserver. En cette période de fête continue, aussi bien pour ceux qui ont réussi aux examens scolaires et universitaires, que pour ceux qui s'apprêtent à convoler en justes noces, les cérémonies se suivent et se ressemblent. La derbouka est de rigueur pour marquer le rythme des chansons mais aussi pour exprimer la joie ineffable des fêtards. Il y a au moins une derbouka dans chaque maison, ce qui cause un bruit dont les décibels deviennent parfois incommensurables. Et c'est alors l'embarras car on se trouve tiraillé entre le fait de se résigner et vivre des moments difficiles voire cauchemardesques avec un bruit à crever le tympan qui fait fuir infailliblement le sommeil, ou de prendre le taureau par les cornes en manifestant son mécontentement au voisin , et en prenant les résolutions qui s'imposent. Cela pourrait même tourner au drame dans le cas de l'existence de vieilles animosités entre certains voisins. Le bruit qui porte préjudice à autrui est réprimé par la loi, et les auteurs de tapage peuvent être poursuivis aussi bien par les victimes, c'est-à-dire les voisins, que par les agents de l'ordre public qui interviennent spontanément, le tapage étant classé parmi les troubles à l'ordre public. Les présidents des municipalités sont habilités, chacun en ce qui concerne sa ville, d'émettre des arrêtés réglementant l'exercice des activités festives dont notamment celles qui se produisent de nuit, bien notamment concernant les horaires, et ce afin d'éviter une nuisance aux habitants qui troublerait leur quiétude. M. Amine nous demande s'il a le droit de porter plainte contre un voisin qui ne cesse de faire du tapage nocturne, en mettant la radio trop fort . Notre lecteur est tout à fait en droit d'alerter la police en cas de nuisance flagrante de la part de son voisin à cause du bruit de la radio. Mais il ferait mieux de se concerter avec son voisin, la vraie solution est dans le respect mutuel, et le tout est que chacun essaye de comprendre l'autre. Cela éviterait tant de problèmes. Victor Hugo avait raison de dire dans « les Contemplations » : «Hélas quand je parle de moi je parle de vous. Comment ne le sentez-vous pas ? Ah ! insensé qui crois que je ne suis pas toi ! »