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Une affaire de mentalité et de civisme avant tout !
Tapage nocturne dans nos villes
Publié dans Le Temps le 15 - 07 - 2010

Chaque été, les journalistes reviennent à la charge au sujet de la pollution sonore occasionnée plus particulièrement la nuit par nos concitoyens. C'est en cette saison effectivement que le tapage nocturne prend son ampleur la plus exaspérante. Les fêtes familiales sont pratiquement quotidiennes, notamment dans les quartiers populaires et leurs environs.
Chaque foyer étale ses festivités sur au moins trois jours et trois nuits de la semaine. Les soirées se poursuivent le plus souvent largement au-delà de l'heure autorisée. Pour contrôler les troupes animatrices de ces réjouissances, il faudrait mobiliser des centaines d'agents et organiser des dizaines de rondes chaque soir. Dans les petites villes, les équipes chargées de ce travail ont plutôt la tâche facile; ce sont les grandes agglomérations qui posent toujours problème ! En effet, il n'y a pas que la musique des mariages, fiançailles, circoncisions et célébrations de réussite ou d'anniversaires à faire adoucir. Les klaxons stridents d'après minuit, les vrombissements déments des motocycles, le boucan des cafés ouverts même après deux heures du matin, les débordements qui se produisent dans et autour de ces espaces plutôt indisciplinés ainsi qu'à l'intérieur des moyens de transport public, tout ce climat peu propice à la sérénité de la cité est à maîtriser de la manière la plus efficace sans toutefois priver les gens du plaisir que leur procurent les loisirs nocturnes.
La responsabilité de chacun
Le problème du tapage nocturne ne sera résolu qu'en réunissant un ensemble de facteurs individuels et collectifs. En effet, on ne peut pas agir contre ce fléau en comptant seulement sur les arguments répressifs. Une prise de conscience collective des désagréments que cause (de jour comme de nuit) le bruit excessif est l'étape première et essentielle d'une bonne campagne contre la pollution sonore. Sur ce plan, les médias à très large audience (télévision et radio en particulier) ont un rôle déterminant à jouer en diffusant assidûment des spots et des émissions sur les méfaits du tapage abusif et sur le discrédit que jette sur notre culture et notre sens civique l'entêtement égoïste des auteurs de cette atteinte à l'environnement et à la tranquillité d'autrui. C'est indiscutablement une affaire de mentalité et de civisme : le jour où chacun saura mesurer la gêne et le trouble que certains de ses actes provoquent autour de lui, nous aurons surmonté un des obstacles majeurs dressés devant les défenseurs d'une citoyenneté modèle. A l'école, au collège, au lycée, à l'université, il faut apprendre et réapprendre les rudiments d'une bonne vie communautaire. Mais avant tout, il faut que les adultes donnent l'exemple en respectant eux-mêmes les principes qu'ils inculquent à leurs cadets. Sans cela, aucun enseignement, aucune morale ne tiendraient auprès des jeunes.
Logique indéfendable
Autre écueil à franchir : il s'agit de cette logique populaire un peu trop tolérante qui légitime les excès festifs sur la base d'arguments prétendument « démocratiques ». En effet, les gens de chez nous ont de ce point de vue une conception étrange et paradoxale de la démocratie : « aujourd'hui, c'est moi qui t'écorne les oreilles avec mon tintamarre ; demain ce sera ton tour pour me faire passer deux ou trois nuits blanches ! » Cette interprétation, sous d'autres cieux dégradante, prévaut chez nous non seulement entre habitants d'un même immeuble ou d'un seul quartier mais aussi entre les citoyens d'une même ville. La tendance prédominante aujourd'hui est que chaque Tunisien a droit à un nombre déterminé de nuits fracassantes dans sa vie. C'est selon les heurs (fréquents ou rares) de chacun. Celui-ci se marie deux ou trois fois ; il peut en toute légitimité se permettre autant de javas détonantes sans compter les noubas d'avant et d'après la nuit de noces. Celui-là est resté célibataire, n'a jamais eu de succès à fêter ni de garçons à circoncire ni de filles à marier, il subira son sort et s'en consolera en participant aux foires des autres.
Entre fêtards et travailleurs : l'équation difficile
Mais il importe aussi de sévir contre ceux qui abusent de la tolérance des autres et de les punir sévèrement s'il le faut. Ce n'est pas en prolongeant d'une heure l'autorisation accordée aux cérémonies bruyantes qu'on contribue à asseoir les principes de la citoyenneté exemplaire. Les cérémonies familiales ne doivent sous aucun prétexte se fêter sur les toits des maisons et à grand renfort de baffles et de haut-parleurs. Les préceptes de l'Islam recommandent certes d'ébruiter et de faire partager ses moments de bonheur mais jamais il n'a été question de torturer les voisins une semaine durant, ni même pendant une seule soirée. A l'instar des nations civilisées, nous devons apprendre à organiser nos fêtes dans des espaces appropriés qui soient convenablement isolés du point de vue sonore et suffisamment éloignés des zones d'habitation. D'un autre côté, il nous faut limiter dans le temps les festivités familiales : une seule soirée suffit et tout le monde y est gagnant. En ce qui concerne les cafés et autres salons de thé autorisés à veiller autant que leurs gérants et leurs clients le veulent, nous remarquerons que l'animation nocturne des villes doit profiter à tous les habitants de ces cités et non à quelques veilleurs invétérés. On ne doit pas penser aux seuls noctambules oisifs car le lendemain une bonne partie des gens regagnent leur lieu de travail. Est-ce raisonnable de les priver de sommeil sous prétexte qu'il faut animer la ville le soir ? Les autorités, nous les comprenons, cherchent à favoriser une dynamique économique susceptible de tirer profit des loisirs des citoyens. En autorisant certains excès nocturnes relatifs, elles tiennent compte des spécificités de la saison chaude et des libertés qu'y prennent la plupart de nos concitoyens. Seulement voilà, elles ne doivent pas perdre de vue la santé nerveuse des Tunisiens, facteur essentiel de leur progrès, de leur confort et de leur bonheur. Cette année, Ramadan commencera à la mi-août et succèdera à un autre mois de vacances et de veillées ! Un tel enchaînement est-il profitable à une reprise tonitruante ? Attendons le mois de septembre pour voir !


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