Le rôle des bureaux de l'emploi public dans la limitation de la sous-traitance, du trafic de la main-d'œuvre et du licenciement La Tunisie entamera un nouveau tour des négociations sociales dans le secteur privé, la fonction publique et les entreprises publiques, et cela pour la 8ème fois consécutive depuis 1990. Le dialogue et la concertation entre les partenaires sociaux représentent un choix civilisateur, politique et social. C'est ce qui a permis l'octroi, de façon continue, des majorations salariales et l'amélioration des conditions de travail, d'une manière ininterrompue, faisant de notre pays un modèle des plus rares et illustrant la maturité et le patriotisme des partenaires sociaux. C'est dans ce cadre que s'inscrit le colloque évaluatif de la 7ème ronde des négociations sociales organisées actuellement par l'UGTT à Yasmine Hammamet. Organisée par le département du secteur privé et celui de la législation et des études de la centrale syndicale, cette réunion vise à évaluer les sept rondes de négociation et préparer la 8ème ronde prévue en septembre prochain où toutes les fédérations présenteront leurs projets de modifications des conventions collectives sectorielles. Lors de l'ouverture de ce colloque M. Abdessalem Jrad secrétaire général de l'UGTT a précisé que «les choix judicieux du Président Zine El Abidine Ben Ali visant à renforcer le dialogue social ont permis de réaliser une importante somme d'acquis au profit des travailleurs et de toutes les catégories sociales, ce qui a conforté le consensus des Tunisiens sur leur modèle de société et a valu à la Tunisie la considération des différentes instances internationales spécialisées dans les questions du travail et du développement. Il a exprimé sa satisfaction des résultats obtenus par les syndicalistes lors de tous les grands tours des négociations depuis le début des années 1990, ce qui a permis d'augmenter le salaire de tous les travailleurs tout au long de ces 20 ans, outre l'amélioration de la législation de travail. M. Jrad a réaffirmé que les syndicalistes et les travailleurs sont conscients de l'ampleur des défis qui se posent sur les scènes nationale et internationale, ainsi que des enjeux de l'étape actuelle qui imposent de faire face collectivement aux défis, les travailleurs étant attachés au dialogue et à la sérénité des relations sociales. Ceci doit nous inciter à ouvrir le débat dans cette conjoncture difficile et surtout de défendre les droits des salariés et lutter contre la précarité de l'emploi, ajoute M. Jrad qui a mis, par ailleurs, l'accent sur l'importance de ce colloque d'évaluation et de réflexion et de préparation de la prochaine ronde de négociations sociales. L'emploi, la priorité A préciser que les travaux de cette conférence, visent à contribuer à l'impulsion des programmes et mécanismes de l'emploi qui est une priorité dans notre pays. Parmi les axes qui sont traités lors de cette rencontre, on évoque l'étude présentée par Mongi Ammami directeur exécutif au département des études et de la documentation à l'UGTT sur le processus de négociations de 1990 et 2007 qui a touché plusieurs domaines notamment le droit syndical, la précarité de l'emploi et l'employabilité, l'augmentation des salaires et l'amélioration du pouvoir d'achat, la formation professionnelle et le développement des ressources humaines , la santé et la sécurité professionnelle. Les intervenants ont, toutefois mis l'accent sur le fait qu'une amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs ne doit pas comporter certains risques pour l'entreprise notamment sur son évolution et son aptitude à relever les défis. La situation est certes difficile car on doit tenir compte de sa compétitivité et sa capacité à affronter la concurrence. Chose qui a rendu parfois les négociations difficiles. Toutefois, l'effort a été axé, sur la préservation des emplois en dépit de la crise économique mondiale, à travers la mise en place de plusieurs mesures pour soutenir les entreprises économiques et éviter le ralentissement de leurs activités. Les perspectives de l'emploi et les conditions du travail digne, la situation des licenciés et l'employabilité des jeunes ont été au centre de ces négociations. Bureaux de l'emploi Au sujet du recrutement, cette conférence a été l'occasion d'insister surl'importance des bureaux d'emploi public qui limitent la propagation de la sous-traitance et du trafic de la main-d'œuvre et du licenciement abusif. Côté santé et sécurité professionnelle, les négociations n'ont pas accordé un grand intérêt à ce volet et se sont axées sur l'habillement des travailleurs sans se soucier des maladies et des dangers professionnels. Enfin, pour ce qui est de la formation professionnelle, la stratégie n'était pas claire durant ces négociations avec absence souvent d'une vision concernant la formation dans l'entreprise et son financement. M. Ammami appelle à étendre les domaines des négociations et à accompagner le changement sans porter préjudice à la dimension humaine. Les négociations devront prendre en considération les mutations de notre économie, l'investissement, le transfert technologique, l'environnement tout en conservant l'emploi et en restant attentifs aux effets réels ou potentiels de la conjoncture délicate que traversent, en cette étape, le monde et tout particulièrement l'économie internationale. Ce colloque devait se poursuivre ce matin avec une première lecture des résultats d'un sondage évaluatif de la 7ème ronde des négociations sociales par M. Lamjed Jemli coordinateur du département privé et une deuxième intervention de M. Houssine Abassi secrétaire adjoint de l'UGTT sur la première vision de la stratégie de négociation durant la prochaine ronde.