Le ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi opte pour les contacts directs avec les entreprises. Sur les 9000 offres d'emploi en France, seules 2500 ont abouti. Décrocher un poste d'emploi dans l'un des pays européens (France, Italie, Belgique…) est le rêve d'un bon nombre de jeunes tunisiens. Ces derniers ne lésinent pas d'ailleurs, sur les moyens pour partir vers l'eldorado, où les perspectives de travail s'annoncent pour eux meilleurs. Diplômés du supérieur ou titulaires de diplômes de formation professionnelle, ils sont attirés par ces destinations. Il s'agit essentiellement de la France et de l'Italie avec qui la Tunisie a conclu des contrats de partenariat dans ce sens. Mais l'expérience n'a pas donné des résultats fructueux. Sur les 9 mille offres d'emploi assurées par la France, 2500 jeunes tunisiens seulement ont été recrutés. Cela s'explique, notamment par les procédures exigées au niveau du visa. Et c'est ce qui a été annoncé vendredi lors d'un atelier de travail sur la promotion des mécanismes de partenariat avec des entreprises internationales spécialisées dans le domaine de l'emploi à l'étranger. Organisé par le ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi en collaboration avec l'Organisation Internationale d'Immigration et une agence privée de placement international, cet atelier s'inscrit dans le cadre d'un programme conjoint des Nations Unies, « emploi, jeunes et immigration », lancé en juin 2009. L'atelier a présenté une occasion pour faire la lumière sur les entraves contre la concrétisation des contrats de partenariat et qui sont d'ordre politique et logistique. Le jeune qui postule pour un travail en France ou en Italie se trouve en fait, dans un cercle vicieux. Il ne peut avoir le visa vers l'un de ces pays qu'en présentant un contrat de travail. En revanche les entreprises ne les offrent pas automatiquement ou à distance. C'est ce qu'a fait que l'expérience avec l'Italie n'a pas abouti. Il était prévu que 4000 jeunes partent travailler dans ce pays dans différents domaines d'activité, nous sommes bien en deçà de ce quota. Offres disponibles Pour ne pas revivre la même expérience avec la France et ne pas perdre les opportunités qui se présentent dans ce pays, le ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi a décidé de changer de méthode de travail. Il compte faire appel à des agences spécialisées en la matière et contacter directement les entreprises. Question de multiplier les chances et remédier les lacunes. D'ailleurs, le profil des compétences tunisiennes est largement sollicité dans ce pays. « Tous les dossiers présentés aux entreprises françaises ont été acceptés », déclare M. Gilles Lechantre, responsable du développement Pôle Sourcing à Manpower France. Parlant de l'immigration choisie et de la nouvelle orientation du gouvernement français qui mise essentiellement sur l'attraction de la main d'œuvre et des compétences dans plusieurs domaines, il a mentionné que la création de tout un ministère d'immigration justifie cette démarche. Le discours de M. Sarkozy concernant l'immigration choisie et la politique adoptée dans ce sens ont fait qu'un immigrant sur deux vient en France pour travailler et non pas pour un regroupement familial. Dès lors, des grandes occasions s'offrent pour les Tunisiens qui rêvent de travailler dans l'Hexagone. Enumérant les secteurs où les postes d'emploi sont nombreux, M. Lechantre a précisé qu'ils sont au nombre de 15. Il s'agit entre autres, de la santé où, « le besoin est énorme », précise le responsable du développement. Les médecins spécialisés en cardiologie sont également sollicités sans oublier d'autres métiers à l'instar, des métiers de service (cuisiniers…) les assistants à domicile, les ingénieurs et les informaticiens. Il y a aussi une grande offre dans le domaine commercial. D'ailleurs, « 45 % des recrutements ont été effectués dans ce domaine », ajoute M. Lechantre tout en insistant sur le fait qu'il y à des possibilités de travail en France. « Il y a des offres concrètes à offrir au ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi », insiste-t-il. Reste que les autorités de tutelle examinent convenablement ces opportunités pour réduire le taux de chômage et surtout aider les jeunes à acquérir une expérience fructueuse dans ces pays.