Le premier mécanisme, dénommé la carte séjour «Compétences et talents», concerne seulement les Tunisiens (sans limite d'âge) qui veulent travailler, séjourner et investir en France. D'une durée de trois ans renouvelables une fois, cette carte est délivrée à l'étranger, résidant ou non en France, susceptible de participer en raison de ses compétences et talents, de façon significative et durable au rayonnement, notamment, intellectuel, scientifique, culturel, humanitaire ou sportif de la France et du pays dont il a la nationalité, généralement un pays de la Zone de solidarité prioritaire (ZSP). Cette zone réunit les Etats -dont la Tunisie- avec lesquels la France entretient des partenariats privilégiés dans une perspective de développement durable. Sont éligibles à cette carte les diplômés du supérieur, les professionnels qualifiés (quel que soit le niveau du diplôme), les professionnels indépendants (artiste, écrivain, sportif ) , les éventuels investisseurs dans tout projet créant ou sauvegardant au moins deux emplois, tout projet mobilisant un investissement supérieur à 300.000 euros, et tout projet lancé par une entreprise créée depuis au moins deux ans ou déjà implantée en France. Le deuxième mécanisme, baptisé «Accords d'échanges de jeunes professionnels», bénéficie aussi bien aux jeunes compétences tunisiennes que françaises qui désirent travailler en France ou en Tunisie. En vertu de cet arrangement tuniso-français, conclu en avril 2008, des entreprises des deux pays peuvent accueillir pour une période de 3 à 12 mois avec une possibilité de renouvellement jusqu'à 18 mois maximum, un jeune professionnel motivé, désireux de se perfectionner, porteur de connaissances ou de savoir-faire spécifique et devant en principe enrichir l'expertise de l'entreprise. L'emploi d'un jeune professionnel offre une solution pour les entreprises rencontrant des difficultés de recrutement dans certains secteurs d'activité et métiers. Quant au statut du jeune professionnel, il est salarié de l'entreprise en contrat de travail à durée déterminée et est rémunéré selon sa qualification et son expérience dans les mêmes conditions que les autres salariés. Il est sous contrat de travail local soumis à la réglementation en vigueur dans le pays d'accueil (protection sociale, droit de congé, durée hebdomadaire de travail ). Ce statut permet au jeune professionnel d'acquérir une expertise valorisante sur les plans professionnel, linguistique et culturel grâce à la mobilité internationale. Selon les auteurs de l'accord, il sera, de toute évidence, plus qualifié à son retour au pays. Peuvent bénéficier de ce régime des jeunes compétences âgées de 18 à 35 ans, titulaires d'un diplôme correspondant à la qualification requise pour exercer l'emploi proposé et/ou possédant une expertise dans le domaine d'activité demandée. Autre condition exigée, les jeunes professionnels doivent avoir un niveau de connaissance suffisant du français. En Tunisie, le Bureau de l'émigration et de la main-d'uvre étrangère (BEMOE) relevant du ministère de la formation professionnelle et de l'emploi et l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) ont pour mission de vérifier la recevabilité du dossier. Une fois les dossiers acceptés, toutes les démarches administratives et juridiques liées à l'embauche et à l'installation des compétences éligibles à ces deux mécanismes sont facilitées.