Y S est une jeune fille qui a quitté le domicile paternel pour s'installer dans la capitale. Toutes les filles dans sa situation trouvent généralement un emploi en tant qu'aides ménagères. C'est le cas de YS qui a travaillé une première fois et après avoir passé une période de 6 mois, elle n'a pas trouvé mieux que de commettre un vol qui lui a coûté six mois de prison ferme. Une fois sortie, elle a trouvé un emploi au domicile du plaignant dans la présente affaire. Ce dernier bien qu'il sache que la fille a été déjà condamnée pour vol a tenu à lui donner sa chance et lui alloua un salaire mensuel de 15O dinars A peine deux mois après, elle a demandé un congé pour aller rendre visite à ses parents. Le congé lui a été accordé et elle est partie. La maîtresse de céans voulant contrôler ses affaires s'est aperçue de la disparition de quelques bijoux. Deux bracelets et un collier. Elle s'est rendue compte également de la disparition de la somme de 650 dinars que son époux lui a laissée dans une poche de son pantalon et un appareil photo numérique. La dame a tout de suite pensé à l'aide ménagère. Mais elle n'était pas sure. Ses soupçons se sont concrétisés en apprenant que le domicile de sa fille qui n'habitait pas loin et dont l'aide ménagère s'y rendait de temps en temps pour l'aider à faire le ménage, a fait l'objet de vol. La jeune dame a constaté également la disparition d'un ordinateur portable ainsi qu'un I Phone. La dame a donc informé son mari qui sans attendre est allé déposer plainte en soupçonnant l'aide ménagère. Il a fourni l'adresse du domicile de ses parents et a demandé à la poursuivre pénalement pour avoir abusé de la confiance qu'il a placée en elle. Cette dernière est arrivée au domicile de ses parents. Elle était toute heureuse de pouvoir leur offrir des cadeaux. Elle a donné les bijoux à sa mère en lui disant qu'elle les a achetés de son propre argent. Elle a offert l'ordinateur portable à son frère en lui disant que sa maîtresse le lui a offert. Mais voilà que, deux jours plus tard, alors qu'elle se reposait tranquillement, les auxiliaires de la justice frappent à la porte du domicile de ses parents. Stupéfaite, elle a tout de suite avoué son forfait. Tous les objets ont été remis aux policiers. Son frère et sa mère ont déclaré qu'ils ne savaient pas qu'elle a commis le vol. Elle a été traduite en état d'arrestation devant la chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis pour répondre de son forfait. Elle a réitéré ses déclarations données lors de l'instruction. Elle a confirmé avoir profité de l'absence de sa maîtresse pour entrer dans la chambre à coucher et prendre les bijoux. Elle a nié avoir pris de l'argent. En ce qui concerne l'ordinateur et l'I phone elle a déclaré les avoir pris du domicile de la fille de sa maîtresse. Elle a déclaré devant le juge qu'elle regrette amèrement son geste. Elle a expliqué que l'état de pauvreté dans lequel vivent les membres de sa famille l'a poussé à agir de la sorte. Son avocate a prié le juge de prendre en considération l'état nécessiteux dans lequel vivent les membres de sa famille et de lui infliger le minimum de peine prévue par la loi. Après les délibérations l'aide ménagère a été condamnée à une peine de quatre ans de prison ferme.