Il s'agit d'un couple. L'époux est serveur dans un café et sa femme travaille en tant qu'aide ménagère dans trois domiciles situés dans la banlieue nord. Ils sont nés à la même date et le même mois Août 1985. Ils se sont mariés et étaient très heureux. Elle est tombée enceinte. C'est cette situation qui l'a mise dans une situation difficile à laquelle il fallait faire face pécuniairement. Elle discutait avec son époux lorsque ce dernier, l'a incitée à aller voir du côté des chambres à coucher de ses maîtresses, si elle pourrait mettre la main sur des objets de valeur. Hésitante au départ, puis à chaque jour où l'évènement s'approchait, elle devenait anxieuse. Oserait-elle abuser de la confiance de celles qui l'avaient recrutée et l'avaient toujours aidée. Entre le bien et le mal il n'y avait qu'un seul petit pas à faire. Elle l'a fait. Oui bien qu'elle est loin très loin de ce domaine. Elle n'a jamais eu de démêlées avec la justice. Elle a, dans un moment de faiblesse déclarait-elle, profité de l'absence de ses Maîtresses pour entrer dans leur chambre à coucher, ouvrir les tiroirs et prendre à la hâte les bijoux qui lui tombaient sous la main. Elle tremblait de tous ses membres. Elle a pris au premier domicile une chaîne, une bague et un bracelet. Les trois bijoux coûtaient chers. Dans un deuxième domicile où elle travaillait et était bien rémunérée, elle a pris un pendentif assez coûteux puisqu'il contenait plusieurs diamants. Il avait une valeur de 3000 Dinars. Au troisième domicile, elle a pris 6 chaînes en or, une bague et un collier. A chaque forfait elle rentrait chez elle pour remettre à son époux le butin. Elle était tout le temps anxieuse. Elle avait réalisé la gravité de ses actes. Mais c'était trop tard. Quelques jours plus tard, son époux était très content d'avoir pu écouler les trois pièces chez deux bijoutiers qu'ils avaient connus. Ils sont allés ensemble la première fois vendre une partie à 400 Dinars. Le pendentif a été vendu au deuxième bijoutier pour la somme de 470 Dinars. Les vols se sont succédés à un rythme régulier. Les trois domiciles ont été cambriolés à trois semaines d'intervalle. Quelques jours plus tard elle a mis au monde un petit bébé de sexe masculin. A peine un mois après son accouchement, les auxiliaires de la justice sont venus l'arrêter pour les besoins des trois enquêtes. Les trois dames s'étaient rendues compte de la disparition de leurs bijoux ont déposé plainte en soupçonnant l'aide ménagère car elles avaient remarqué que durant les derniers jours de son activité, elle a eu un comportement bizarre et a changé complètement. Il n'a pas fallu longtemps pour qu'elle relate les faits tels qu'ils se sont produits. Elle a avoué avoir commis les vols. Son époux a également avoué. Comparaissant devant le juge d'instruction, ils ont avoué leur forfait. Les avocats ont présenté au juge le désistement de poursuites des trois plaignantes quand elles ont su la vérité. La jeune dame a agi sous l'influence de son mari. Ceci n'a pas arrêté les poursuites et ils ont comparu en état d'arrestation devant la chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis. Devant le juge la jeune maman était en pleurs. Elle a reconnu ses actes en demandant pardon. Son époux également. S'il y a une chose à retenir du procès c'est la plaidoirie de l'avocate qui a prié le juge de libérer la jeune maman qui a été privée de son bébé. Elle l'a quitté âgé d'un mois c'est la pire des sentences qu'une mère pourrait avoir. Je suis sûre que les juges sauront regarder l'inculpée avec un œil autre que celui avec lequel on regarde un criminel. Après les délibérations le verdict était on ne peut plus clément. Pour chaque affaire la jeune maman a été condamnée à une peine de deux ans de prison assortis du sursis. Ce qui fait un total de six ans de prison avec sursis. Son époux a eu également la même sentence. Le couple serait libéré avec la mise en garde du juge contre toute récidive.