Neuf représentations théâtrales et trois spectacles de musique et de chant, voilà ce que propose la 23ème session du festival de Nabeul du 9 juillet au 9 août. Une session centrée essentiellement sur le théâtre, une manière comme une autre d'encourager la création de ces troupes qui font de leur mieux pour nous présenter des productions inédites et en première. «Nous espérons que cette session donnera au public la possibilité de découvrir, outre les spectacles de qualité, de nouvelles créations. Notre objectif est de voir le festival devenir un vrai espace de création théâtrale. Il peut jouer ce rôle surtout que les talents ne manquent pas.» précise M. Zouheir Mrad directeur du festival. Ainsi, après « L'un de nous » et «Valises», l'acteur et humoriste Jaâfar Guesmi nous concocte un autre one-man-show. Il s'agit de «Tunisia.com», une satire écrite par Naoufel Ouertani, l'animateur de Radio Mosaïque, dont le propos s'articule autour du quotidien du Tunisien et la relation de ce dernier avec les nouvelles technologies, le tout à travers des situations et des sketchs drôles. Mohamed El Ouni essayera de mettre de la joie dans les soirées du festival avec sa nouvelle création « Une nouvelle arabe », une lecture critique de certains comportements sociaux, typiquement tunisiens. Tout comme Noureddine Ben Ayed avec sa pièce «Errezou Tayeh», une comédie qui épinglera à sa manière les préoccupations du Tunisien avec beaucoup d'humour. Il nous transportera à travers les différents personnages qu'il interprète dans un univers hilarant, et fait défiler l'histoire de nos vies et de la sienne. Lotfi Abdelli décrit dans son show la vie du Tunisien durant la crise économique. Par quel miracle, s'interroge -t- il, la Tunisie en ressort toujours plus forte et comment les Tunisiens parviennent -t- il à gagner leur vie, s'amuser, et dépenser autant d'argent ? « Madame Kenza », de Moncef Dhouib, avec la comédienne Wajiha Jendoubi va retenir en haleine le public en exposant les maux qui rongent notre société. Tels que la montée de l'individualisme, de l'arrivisme, du favoritisme, de l'intégrisme, et ce, à travers le déroulement de la vie d'une mère-poule, Madame Kenza, qui assiste impuissante à l'impasse existentielle, intellectuelle et sociale dans laquelle se retrouve son fils unique. Le Théâtre jeune de Nabeul innove cette fois-ci avec sa pièce « Tahra Wa chrifa », une comédie de caractère écrite et mise en scène par Ahmed Baamoud qui relate le conflit entre deux sœurs, l'une conservatrice et l'autre émancipée et à travers ce duel, se déroulent des scènes cocasses et des situations loufoques par lesquelles les spectateurs sont témoins de réflexions spontanées, mais fort saisissantes de profondeur et de lucidité. Naïma El Jéni et Dorsaf Mamlouk, deux comédiennes qui laissent leurs empreintes à chaque création, nous présenteront le 6 août leur dernier spectacle, « La famille », alors que la troupe El Ibtisama promet de nous régaler avec sa comédie « Mrajel.» Un autre aspect non moins important de cette session : la musique. Ainsi, à côté du ballet de Syhem Belkodja, plusieurs chanteurs tunisiens seront présents comme le rappeur Mohamed Salah Balti et Nour Chiba. Ce festival veut se placer sous le signe de la diversité et essaie de répondre à tous les goûts.