Les condamnations par les capitales occidentales du double attentat suicide qui a fait 27 morts et plus de 250 blessés au Sud de l'Iran n'ont pas suffi à les disculper aux yeux de Téhéran qui les accuse d'être derrière cet acte terroriste. Un concert d'accusations fusait hier dans la capitale iranienne. « Les responsables de ce crime ont été entraînés et équipés hors des frontières et ils sont ensuite venus en Iran », déclarait hier le vice-ministre iranien de l'Intérieur. Pour le président du Parlement, ce sont carrément les Etats-Unis alors que le ministre de l'Intérieur incriminait Israël et qu'un influent député fustigeait le Pakistan. Ce n'est pas la première fois que le groupe sunnite extrémiste « Joundallah » frappe en Iran et ce n'est pas la première fois que les autorités iraniennes pointent leurs doigts accusateurs vers les services de renseignements américains, israéliens, britanniques et pakistanais, mais cette affaire survient à un moment de grave crise entre l'Iran et le monde occidental et risque de porter un coup fatal à tout espoir de reprise du dialogue pour trouver un compromis sur l'explosif dossier du nucléaire. A vrai dire, la rupture entre les deux parties a été consommée depuis longtemps. L'intransigeance a prévalu sur les tentatives de solution négociée. On se rappelle la médiation de la Turquie et du Brésil et l'accord signé à Téhéran ? objet du refus occidental et d'un durcissement des sanctions contre l'Iran. Pour plusieurs observateurs ceci signifiait la fin de l'ère des tractations par la voie diplomatique et l'entrée dans l'ère des sentiers souterrains et des coups obscurs, celle des services secrets. L'Occident cherche-t-il à déstabiliser l'Iran et provoquer la chute du pouvoir après avoir échouer à lui faire baisser les bras par ce qu'il appelle la justice internationale ? Probable ! Surtout qu'Israël veille au grain pour que le bras de fer aboutisse à la guerre et au bombardement des installations nucléaires iraniennes.