• «Nous avons des réponses rassurantes de la part de l'ONAS» *Le Temps : On parle beaucoup ces derniers jours de l'état lamentable des plages et des eaux de baignade sur le littoral. Qu'en est-il au juste ? -Mohamed Ayari : D'abord, c'est un phénomène qui concerne tout le littoral de la banlieue sud, quoique la situation à Hammam-Lif soit plus manifeste surtout cette année qui a été marquée par un déséquilibre de l'écosystème au niveau de la mer d'Hammam-Lif. Il y a un phénomène naturel récurrent qui survient d'habitude au mois de mars de chaque année, qui consiste en l'apparition sur tout le rivage d'une sorte d'algues brunes (posidonie), appelées communément « Dhri'â » qui disparaissent sous l'effet du flux et reflux de la mer ou sont ramassées et éloignées avant la saison estivale. Cette année, ces algues sont arrivées sur nos plages en retard, en début de juillet, pour des raisons climatiques bien précises. Elles se sont accumulées sur le bord de la mer, provoquant la pollution des eaux et des odeurs nauséabondes, d'autant plus que les brise-lames installés le long du littoral, la stagnation des eaux dans certains endroits de la côte et la hausse de température ont favorisé le développement de ce phénomène inhabituel. *Les eaux de mer se sont détériorées aussi cette année d'une manière flagrante à tel point qu'il est impossible de s'y baigner. Cela est-il dû aux eaux usées déversées dans la mer ? - Là, je ne saurais vous répondre. Cependant, les eaux usées peuvent être à l'origine de la pollution des eaux de mer ; mais il faut voir à quel endroit, sur tout le littoral sud, ces eaux usées sont déversées, au niveau de Radès Méliane, à Ezzahra ou ailleurs ! Quel que soit le lieu d'évacuation de ces eaux, la mer d'Hammam-Lif ne pourrait être épargnée, vu la proximité entre ces différentes villes de la banlieue sud. Et sur ce point, nous avons des réponses rassurantes de la part de l'ONAS. * En attendant, faut-il interdire les baignades ? -L'interdiction ou l'autorisation des baignades n'est pas l'apanage de la municipalité. Notre tâche consiste en l'information et la sensibilisation des citoyens : nous avons des agents municipaux et ceux de la sécurité civile sur les lieux qui conseillent les estivants en leur donnant les renseignements nécessaires sur l'état des eaux dans certaines portions du littoral sans pour autant dramatiser les choses. La décision d'interdire les baignades revient aux autorités compétentes (Santé, environnement…) Administrativement, nous avons saisi tous les ministères et les organismes concernés du problème qui ont pris note de l'ampleur de la situation et qui oeuvrent à chercher des remèdes à ce nouveau phénomène. Sur le plan régional, une commission d'experts présidée par monsieur le Gouverneur de Ben Arous est chargée de l'affaire depuis quelques jours et des milliers de tonnes d'algues (posidonie), exactement 7300 m3, ont été ramassées et la situation semble s'améliorer. *Ne pensez-vous pas que la plage d'Hammam-Lif a vraiment besoin de solutions radicales pour retrouver ses charmes d'antan? - Oui, en effet ! Nous avons déjà pensé à cela depuis quelques mois et un énorme projet qui consiste à réaménager le littoral d'Hammam-Lif est en cours de préparation. On peut dire que les étapes préliminaires sont déjà affrontées et nous espérons que les travaux d'exécution seront entamés incessamment. C'est un projet financé par la Banque Européenne d'Investissement et l'Etat tunisien.