Dans un article paru sur nos colonnes le 19 juin signé par notre collègue Sana Farhat et intitulé : «Plus question pour l'ONAS de jeter les eaux usées traitées dans la mer » il a été expressément souligné la volonté de la tutelle de sauvegarder et de protéger la méditerranée de la pollution en interdisant formellement désormais et sans la moindre concession à l'ONAS d'y déverser les eaux usées. Seulement voilà : à Hammam-Lif l'affaire se présente différemment. Pourtant, il n'y a pas si longtemps, la ville grouillait d'estivants accourus depuis des quatre coins du pays pour se délecter de sa montagne verdoyante, de ses eaux thermales lénifiantes et surtout de sa très belle plage et de sa corniche destination incontournable de toute la ville à partir du crépuscule jusqu'à l'aube. On commença dans un premier temps à ériger des digues parallèles au littoral histoire de le protéger contre l'avancée érosive de la mer. Mais elles furent placées par trop près de la rive transformant les étendues d'eau à leur niveau en des lagunes hideuses, stagnantes, mortes et donc désertées par les baigneurs car insalubres. Bouche d'égout Suffisant pour que l'ONAS, en tire les conclusions …. En effet, on décida tout simplement de déverser les eaux usées de la cité dans la mer, au niveau des embouchures suivantes et en plein centre ville. Pis encore : ne voulant pas faire les choses à moitié, des techniciens enjoignirent à leurs camions citernes de décharger régulièrement leur contenu en détritus et eaux usées sur la côte au vu et au su de tout le monde et au grand dam des riverains (voir photo). Résultat des courses, une mer polluée infecte dégageant des odeurs fétides et nauséabondes tout au long de l'année. Les Hammam-Lifois fortunés et disposant d'une voiture particulière peuvent se permettre d'aller se baigner à Soliman, Haouaria, Rafraf ou ailleurs. Pour les autres, ils sont contraints, la mort dans l'âme de se contenter d'une douche voire d'un sommaire rafraichissement à l'eau du robinet. Mais le problème majeur réside au niveau des gosses qui, à l'insu de leurs parents parviennent à tromper leur vigilance et à faire trempette au milieu de cette eau insalubre vectrice de maladies cutanées et de pathologies autrement plus graves (hépatites, fièvres typhoïdes, parasitoses, diarrhées, vomissements, conjonctivites, etc.). Sans oublier de mentionner les bouches des égouts des avenues Taha Hassine, Libye, Moufida Bourguiba, etc. déversant en jets vers le ciel tels des norias les eaux usées sur les chaussées et rendant la vie des riverains insoutenable exposant leur santé aux fléaux les plus graves. Bien entendu les vacanciers en familles du dimanche affluant sur la ville très tôt le matin par trains en provenance des banlieues (Ouest et Est) de la capitale n'y voient que du feu et se barbotent tout de même la journée durant sans se douter des dangers auxquels ils s'exposent… Grogne Les contribuables locaux en reconduisant récemment à son poste le maire M. Mohamed Ayari , médecin de son état, pour les efforts gigantesques qu'il a déployés lors de son précédent mandat s'interrogent sur les raisons ayant permis à cette pollution de leur si belle mer de naguère d'aller si loin et de nuire d'une manière aussi grave à l'environnement et au panorama si enchanteur de la cité. Une eau noirâtre, stagnante, regorgeant de saletés, d'excréments n'est sûrement pas un milieu de rafraichissement indiqué pour s'y aventurer et déstresser en cette période estivale marquée par son insupportable canicule. Doléance unanime des contribuables : « Normalement, la municipalité est censée être la première à s'opposer à ce marasme de la mer d'Hammam-Lif et de son environnement en préservant ses administrés et surtout sa ville des retombées néfastes de tels dépassements outranciers ! » Autre question d'une grande acuité: qu'attend-on pour déclarer la mer d'Hammam-Lif dangereuse et insalubre en y interdisant les baignades et en remplaçant ces drapeaux verts par d'autres noirs autrement et de loin plus dissuasifs ? En attendant que les services d'hygiène concernés fassent des prélèvements de l'eau à différents endroits aux fins d'analyses bactériologiques, parasitaires, virales sérieuses. Après l'affaire de l'approvisionnement des citoyens de la rue Moufida Bourguiba en eau « potable » ( ?) par des brague -terres acheminées par la société affrétée par la SONEDE dans les conduits des eaux pluviales (voir Le Temps du 16/6/2010) sans que personne ne réagisse du reste; voilà que la mer en prend pour son compte. Mohamed Sahbi RAMMAH -------------------------- Le Dr Mohamed Ayari (Maire d'Hammam-Lif) : «J'en ai avisé les responsables concernés» « Je comprends parfaitement le désappointement voire la réprobation des Hammam-lifois à l'endroit de la pollution du littoral de la ville à cause du déversement des eaux usées dans la mer. Une pollution les privant de profiter pleinement de leur proximité de la mer en plus des odeurs nauséabondes qui s'en dégagent tout au long de l'année. Toutefois, la mairie n'est pas restée les bras croisés devant cet état délétère de la situation. Plusieurs correspondances en ce sens ont été adressées aux principaux intéressés par la question et nous attendons toujours leurs réponses». -------------------------- M. Tarek Gharsallah (Directeur de l'ONAS à Hammam-Lif) : «Je suis en congé !» Nous avons pris naturellement attache avec M. Tarek Gharsallah, le directeur de l'ONAS à Hammam-Lif pour connaître la position de son institution concernant ce problème majeur allant contre les directives et les recommandations de la tutelle, mais il nous a répondu qu'il était pour l'heure en congé et qu'il n'était pas habilité à répondre à ce genre de questions tout en nous aiguillant sur le service presse au sein du siège de l'ONAS. Ce que nous tentâmes de faire à maintes reprises mais en vain.