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Régal méditerranéen avec supplément à la demande !
Festival de la Médina: « Passerelles hispano-andalouses » de Syrine Ben Moussa
Publié dans Le Temps le 29 - 08 - 2010

Très belle fin de spectacle vendredi soir à l'occasion du concert de Syrine Ben Moussa au Théâtre municipal ! Le public très nombreux, manifestement séduit par la qualité des tours de chants et de danse exécutés par l'artiste tunisienne et les vedettes espagnoles Nuria Martin et Mélissa Calero Caro, ne voulut pas quitter les lieux avant de savourer un supplément de ce cocktail hispano-mauresque.
Syrine chanta alors des airs familiers de notre cher et regretté Hédi Jouini, qui replongèrent l'assistance dans une atmosphère nostalgique propre à ressusciter les plus beaux restes de notre héritage andalous commun. Les « Passerelles hispano-mauresques » de Syrine Ben Moussa ont fait se rencontrer d'authentiques musiques traditionnelles méditerranéennes. La fusion entre le flamenco et le chant arabo-andalou fut totale, vendredi, et le trio féminin tuniso-espagnol l'illustra de très belle façon à chaque tableau du spectacle, notamment lorsque Syrine et Nuria donnèrent l'impression de joindre avec leurs complaintes en musique deux rives de la Méditerranée faites pour s'unir. Une mention spéciale est à accorder également au pianiste Zino Kindo et au guitariste espagnol Jose Torrès. Chacun dans son style, ils mirent du rythme et beaucoup d'émotion dans cette soirée de retrouvailles et de réconciliation avec le patrimoine artistique de nos ancêtres arabes et espagnols. Les costumes originaux et aux couleurs chatoyantes que portaient les deux chanteuses et la danseuse Melissa Calero étaient en parfait accord avec l'esprit fédérateur du spectacle. Ils mirent en valeur l'extrême beauté et fraîcheur des trois artistes tout autant que la sensualité bien méditerranéenne de leurs formes et de leurs déhanchements. Toujours est-il que le public se prit d'amour surtout pour Mélissa, la magnifique, l'exceptionnelle danseuse de flamenco dont le teint hâlé et la minceur bien occidentale conjuguaient à la perfection beauté mauresque et charme andalou !
Badreddine BEN HENDA
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Entretiens en marge de la soirée
Nuria Martin (chanteuse espagnole) :
« Je mets beaucoup d'émotion dans mes chants ! »
*Nous ne comprenons pas l'espagnol, mais à la manière dont vous chantiez durant le spectacle, nous sentions comme l'expression d'une blessure dans vos airs ? Est-ce réellement le cas ?
-Oui, si vous voulez ! C'est que je mets beaucoup d'émotion dans mon interprétation, je veux dire dans ma voix, cela donne ce sentiment d'écouter une chanson triste.
*La belle Melissa Calero Caro y ajoute encore de l'émotion en vous accompagnant avec ses pas de danse presque parlants. N'est-ce pas ?
-Oh oui, absolument !
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Walid Ben Moussa (père de Syrine) : «Le souci majeur de Syrine, c'est la conservation d'un patrimoine authentique et extraordinairement riche»
*Êtes-vous pour quelque chose dans la passion de Syrine pour la musique ?
-Certes, je suis moi-même un grand mélomane ; mais Syrine aime chanter depuis l'enfance. Récemment, Nessma TV lui a fait écouter un enregistrement où, encore écolière, elle interprète Saliha. Ma fille a depuis longtemps l'oreille musicale comme on dit. Je n'ai pas brimé cette vocation, au contraire, Syrine m'a toujours accompagné dans les concerts de La Rachidia et à toutes les manifestations où l'on chantait du Malouf. Je vous rappelle qu'à Testour, dont nous sommes originaires, les cérémonies familiales se célébraient en malouf. Lorsque j'ai constaté ses dons, je l'ai inscrite au Conservatoire et Syrine y a fait de très brillantes études. Aujourd'hui, elle fait de la musicologie et passe en 2ème année de mastère. Son sujet de thèse est un travail comparatif sur les « Toubou' » maghrébins. S'étant spécialisée dans la gestion du patrimoine audio-visuel, elle se soucie du sort de la musique traditionnelle au Maghreb et dans la zone méditerranéenne. Syrine a le sentiment qu'en Algérie et au Maroc, le Malouf et la musique traditionnelle se conservent mieux qu'en Tunisie. Chez nos voisins, le genre garde surtout son authenticité première. Sous nos cieux, et en dépit des efforts fournis dans le sens d'une bonne conservation de cet art bien enraciné dans notre culture, on l'orientalise peut-être avec excès, à ses yeux.
*On sent qu'elle chante plus algérien que tunisien, même le timbre de sa voix confirme cette impression.
-C'est vrai. Même en parlant, elle trahit cet accent. On le lui a reproché quelquefois ; mais cela ne dérange pas outre mesure son entourage ni son public. D'ailleurs, Syrine est hispanophone et parle très souvent en espagnol.
*Vous êtes toujours aux côtés de Syrine. Comment expliquez-vous cette omniprésence ? Et comment vivez-vous les concerts de votre fille ?
-Tout d'abord, n'exagérons rien. Je ne suis pas tout le temps à ses côtés. Syrine a son indépendance et à 25 ans, elle peut se débrouiller sans moi. Seulement voilà, dans certaines situations où son travail la retient jusqu'à une heure tardive de la nuit, je reste pour la raccompagner. C'est tout de même une jeune fille. Pour ce qui est de mes réactions pendant ses concerts, j'avoue que je vis ces moments dans un stress éprouvant. Lorsqu'on est sur scène, ce n'est pas avec la décontraction propre aux répétitions que l'on se produit. Donc, j'angoisse à l'idée des imprévus qui peuvent survenir et altérer la qualité de son spectacle. Comme les petits incidents techniques de ce soir que Syrine a bien su gérer, fort heureusement.
*Et la maman de Syrine ?
-Oh, elle doit être en ce moment avec Syrine, elle est plus présente que moi à ses côtés. C'est elle qui l'accompagne dans ses concerts en France. Moi, c'est seulement durant l'été.
*Comment Syrine est-elle à la maison et a-t-elle fait des émules dans la famille ?
-C'est une fille gaie mais très studieuse ; elle est tout le temps en train de travailler sur des compositions nouvelles et sur la préparation de ses spectacles. En fait, c'est elle qui s'occupe de tout ce qui concerne le choix des morceaux à exécuter, des chants à interpréter, des arrangements, des partitions ; elle est directrice artistique de tous ses spectacles. Pour ce qui est de son influence musicale à la maison, on peut dire qu'elle a contaminé, un peu quand même, son frère cadet Aziz, qui fut un élève de l'excellent Ali Ouertani, et est aujourd'hui un percussionniste brillant. Mais leurs goûts artistiques sont différents. Lui, il se passionne plus pour les musiques rythmées de son temps.
*En France, où Syrine s'est-elle déjà produite et quels sont ses projets là-bas ?
-Elle a chanté entre autres au Théâtre de la ville de Paris, au Théâtre des Champs-Elysées et à l'Institut du Monde Arabe où elle se produira de nouveau les 11 et 12 mars 2011.
*Et en Espagne ?
-Pas encore ; mais on commence à se rendre compte de la lacune (NDLR : ce que confirme l'attachée culturelle de l'Ambassade d'Espagne en Tunisie qui pense que l'heure est venue pour voir Syrine interpréter ses chants andalous et le malouf maghrébin dans la péninsule ibérique).


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