Un second semestre mémorable pour les Chinois. Leur pays vient de détrôner le Japon pour prendre sa place en tant que deuxième économie mondiale derrière les Etats-Unis. C'est la première fois depuis presque deux siècles que le P.I.B de l'Empire du Milieu dépasse celui de l'Archipel. Grande et éloquente performance quand on sait qu'à la fin des années 1970 l'économie de ce pays ne pesait que pour 5% du P.I.B mondial et que 30 ans après elle représente 13% de ce même P.I.B même si au vu du nombre des habitants de la Chine ce chiffre peut paraître dérisoire en comparaison avec celui des Etats-Unis, de loin supérieur avec 14.800 milliards de dollars prévus pour la fin de l'année alors qu'on prévoit 5365 milliards de dollars pour Pékin. Mais une certitude se dégage de cette mue que connaît ce vaste pays d'Asie : la machine ne va pas s'arrêter en si bon chemin. Au contraire son mouvement va s'amplifier davantage pour larguer la pôle-position occupée par Washington. Les années 2050 pourraient très probablement consacrer la Chine, première puissance économique de la planète, un statut qui était le sien pendant plus de trois siècles. En, effet, l'Empire du Milieu totalisait à lui seul et jusqu'en 1820, 25% du P.I.B mondial loin devant l'Europe occidentale, déjà lancée dans ses conquêtes coloniales qui allaient inverser la tendance et changer la face du monde pour très longtemps et avant qu'un nouveau géant économique ne naisse et bouscule tout sur sa lancée. Il s'agissait bien sûr des Etats-Unis leader économique incontestable depuis les années 1950. La Chine retrouve ainsi et le plus logiquement du monde la place qui lui revient de droit de par l'importance de sa population -1,3 milliard d'hommes – et l'étendue de son territoire – plus de 9 millions de km2. Mais ce n'est aussi que justice pour ce grand pays qui fût humilié tour à tour par les puissances coloniales d'occident et le Japon impérial pendant plus d'un siècle consacrant son déclin jusqu'au jour où Deng Xiaoping, décida l'ouverture économique. Un choix contesté au départ par les défenseurs de l'héritage maoïste, mais dont la résistance s'effilocha devant la détermination de la nouvelle direction du parti et l'appui grandissant de la population qui s'était graduellement mise au diapason de la nouvelle idéologie économique, celle du marché et qui rompt avec le dirigisme des trois décennies consécutives à la révolution de 1949. Le dynamisme des Chinois et l'opportunisme dont ils firent preuve leur ont permis d'attirer les investisseurs étrangers de tous les continents et de profiter pleinement du savoir-faire scientifique et technologique amené dans les valises de ces mêmes investisseurs pour que naissent sur place une industrie de plus en plus performante et capable de présenter un produit compétitif et d'une qualité qui répond aux normes exigées par les marchés occidentaux. Le vrai boom de l'économie chinoise a commencé à vrai dire avec la globalisation et la doctrine du libre-échange prônée par Ronald Reagan et Margaret Thatcher. Une aubaine pour les pouvoirs à Pékin pour s'engouffrer davantage dans la brèche et tirer le meilleur profit de cette manne du ciel. Habilement les Chinois ont détourné une situation qui au départ leur devait être défavorable – Les puissances industrielles visaient au fait le grand marché de la Chine et sa nombreuse population – à leur avantage pour ensuite devenir les seuls maîtres du jeu, envahissant du coup tout le globe par une production qui défie toute concurrence. La Chine est de nos jours l'usine du monde et sa réserve en devises ! Et cela suffit de tout commentaire.