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Foi, risques du métier et aménagements horaires
Dossier : Football et Ramadan
Publié dans Le Temps le 28 - 08 - 2010

Les contraintes qu'imposait un calendrier établi à l'avance n'ayant pu être contournées. La troisième journée du championnat a dû se dérouler durant le carême. Les conditions climatiques ont de surcroît, aggravé les circonstances. Il n'a pas fallu, plus pour que la question touchant à la santé des pratiquants soit évoqués avec insistance.
Vieux problème en vérité que de temps en temps, il ressurgit à la faveur d'une contre performance au plus gravement en cas d'accident. Il est heureux que lors de cette journée exceptionnellement défavorisant aucun accident n'est venu l'endeuiller et que seul le niveau technique en a pâti.
En d'autres temps, une telle baisse de niveau aurait provoqué juste un regret et on serait passé à un autre article.
Néanmoins, au temps du professionnalisme et du haut niveau, au temps où le joueur est tenu à se transcender afin d'assurer son standing qui est le seul moyen pour lui de gagner sa vie. Il est alors immédiatement menacé dans sa santé pour peu que son organisme est soumis à des conditions anormales.
Il appartient aux nutritionnistes, cardiologues et autres spécialités du corps médical de dresser les limites qu'un athlète ne peut dépasser sans mettre en danger sa santé et même sa vie.
En ce qui nous concerne ici c'est le côté technique, la valeur de la prestation et l'intérêt du spectacle. Or sur ce plan, il est indéniable que seule la valeur de l'athlète et sa forme ne suffisent pas à atteindre un niveau satisfaisant. Car le football, puisque c'est de lui qu'il s'agit dans ce dossier, exige un ensemble de conditions qui se complètent un terrain adéquat, un horaire raisonnable et une préparation scientifique. Evidemment, la désignation de la troisième journée a dû subir les contraintes que nous imposent nos moyens. Le manque, par exemple, d'installations d'éclairage dans tous les stades, ne pouvait que nous sanctionner.
La troisième journée du week-end dernier n'a illustré que la partie apparente du problème, alors que le contexte général souffre encore plus. On demande aux techniciens des résultats positifs et une manière d'évoluer haut de gamme alors que ni ses programmes basés sur des dosages dans l'effort, ni son calendrier de progression calculé au plus juste, ne peuvent s'imbriquer dans un cadre favorable.
Ce dossier ne prétend pas, bien sûr, donner une réponse définitive à cette question. Mais les réflexions de ceux à qui nous avons demandé leur avis nous ferons sûrement avancer sur la voie des solutions le plus raisonnables.
A. ZOUBEIDI
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Cheikh Mohamed Machfar : “Au temps du Prophète, les compétitions équestres se déroulaient la nuit ou hors Ramadan”
Le Cheikh Machfar a, à ce sujet, souligné qu'il y a lieu de prendre en considération la place privilégiée qu'occupe le mois Saint en Islam avant de noter que jadis, du temps du Prophète que la bénédiction de Dieu le Tout-Puissant soit sur lui, les jeux équestres étaient organisés soit en nocturne soit en dehors du mois de Ramadan. Partant de ces considérations il est dévolu aux responsables du football national d'être à la fois respectueux et admiratifs de leur foi islamique en évitant toute forme de sous estimation de leur religion et de ne pas perdre de vue que nous appartenant à un pays musulman.
Il fallait par conséquent programmer les matches de football soit la nuit sous les projecteurs ou les reporter pour l'après-Ramadan, car en fin de compte le football n'est, en définitive, qu'un jeu et il est inadmissible de lui sacrifier l'obligation du jeûne. Il incombe, donc, à tout joueur de négocier son match tout en étant à jeun sur la base de la Chariaâ islamique sauf en cas de fatigue extrême endurée et d'exténuation sévère pouvant l'exposer au péril.
Par ailleurs, si le joueur est professionnel et a été forcé à ne pas observer le jeûne, c'est la personne qui l'oblige à le faire en assume la responsabilité entière.
En conclusion, je dirai que Ramadan est le mois de la piété et de la miséricorde, c'est l'un des pilier de l'Islam et que par conséquent, il est du devoir de chaque musulman de lui accorder tous les égards ».
Ameur KERKENNI
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Foot- Ramadan – Canicule
Trilogie… Absurde !
Il fait 40° degrés à l'extérieur. Une canicule qui fait un malheur. Mais vous êtes à l'intérieur, dans un superbe bureau, avec… climatiseur.
Et pourtant vous coupez l'électricité, et vous subissez la terrible chaleur !
Comme cynisme, il n'y a pas pire ou meilleur !
Transposons ce terrible exemple dans notre « chaud » championnat.
La canicule frappe fort. A ne pas mettre un chat dehors. Normal : on est en plein « aouessou », la saison où le soleil est fou.
Il y a le « feu », il faut programmer une journée. Au nom de quelle urgence ??
Passons !
Mais nous avons de beaux terrains où l'éclairage existe : El Menzah, Radès, Sousse, Sfax.
Les clubs font la demande urgente et pressante de jouer le soir pour une double raison : la santé des joueurs et du public, l'affluence forcément importante pour une nuit de ramadan dans les gradins.
Réunion des responsables dans un bureau… climatisé : refus catégorique, d'une absurde logique !
C'est un peu le cas de celui qui a un climatiseur et qui s'en prive !
Au nom de quoi ? Au nom de la sécurité ? Mais y a-t-il chose plus importante que la sécurité physique des acteurs ?
Le comble de l'absurde : une seule journée au cours du mois de ramadan pour la santé des joueurs !
Mais jouer à 16 heures, ne va-t-il pas à l'encontre du principe de précaution pour la santé des mêmes joueurs !
Puis l'Equipe Nationale jouera contre le Malawi à 21h30 : on retrouve le bon sens et la logique. Est-ce à dire que les joueurs des clubs sont des sous joueurs qui ne méritent pas le respect, alors que les internationaux sont des super-joueurs qui doivent être choyés ?!
Proposition : que la prochaine réunion de la Ligue ou de la FTF ait lieu à 16 heures au stade d'El Menzah !!!
Fathi EL MOULDI
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Risques médicaux majeurs
Imposer en ce mois saint à des dizaines de joueurs, d'arbitres observant le jeûne d'évoluer en pleine canicule, à 16h, est inadmissible humainement parlant. Car sur le plan strictement médical que nous développerons ultérieurement, l'affaire se présente autrement avec plus de gravité.
Pourtant, l'Etat n'a eu de cesse d'améliorer l'infrastructure sportive en dépensant des sommes faramineuses pour assurer à nos sportifs les conditions les plus idoines à la pratique de leur métier. Pourquoi s'entêter alors à ne point programmer les matches en nocturne après la rupture du jeûne? Toutes les parties prenantes auraient été gagnantes dans l'affaire : Affluence record du public venu faire la fête avec un esprit bon enfant, caisses bien garnies, qualité de jeu meilleure, joueurs ne courant guère les risques des graves blessures musculo-tendineuses par déshydratation, tensions peu exacerbées de part et d'autre, etc.
Sans avoir la prétention de nous étaler sur les mécanismes complexes de la régulation de la température centrale de l'organisme (Thermorégulation), disons qu'elle est maintenue stationnaire (Homéothermie) en dépit des variations externes de température par plusieurs facteurs qui entrent concomitamment en jeu en une réponse physiologique à l'exercice physique dans une ambiance chaude.
Une dérive importante de la masse sanguine se fait vers les territoires cutanés (vasodilatation) au détriment du débit sanguin vers les muscles. D'où diminution de la performance de ces derniers. Les besoins thermorégulateurs vitaux l'emportent toujours sur ceux de la performance.
Privé de la sorte d'oxygène, le muscle se rabat sur une autre source de ravitaillement : le glycogène. Mais ce dernier est hélas fort générateur d'acide lactique précipitant l'apparition rapide de la fatigue.
La sudation ou évaporation sudorale en ambiance chaude est très importante pour maintenir la température du corps stable avec pertes massives de sels minéraux. L'organisme perd en effet une moyenne de 1litre/h/mètre carré ; soit l'équivalent de 3 litres/h ; de l'ordre de 4% à 10% du poids corporel toutes les heures avec risques majeurs de déshydratation. D'où la nécessité absolue aux sportifs de se désaltérer toutes les 10' pour compenser leurs pertes hydriques lors de l'exercice.
Problèmes liés à la chaleur
1) signes avant-coureurs (prodromes)
Les sportifs et leurs encadreurs doivent savoir reconnaître les signes et les symptômes précurseurs et annonciateurs de l'éminence de l'hyperthermie suite au dérèglement du système thermorégulateur : Une soudaine sensation de froid, un malaise avec chair de poule doivent impérativement amener le joueur à arrêter net toute activité au risque de basculer dans les complications très graves dues à la déshydratation.
2) Les crampes
Elles concernent en premier lieu les muscles les plus sollicités par l'exercice. Elles sont causées par les pertes minérales et la déshydratation. Il faut déplacer le sujet vers un milieu frais et l'hydrater avec de l'eau ou une solution saline riche en sels minéraux.
3) L'épuisement
Il est accompagné de signes typiques de fatigue extrême : essoufflement, étourdissement, vomissement, peau fraiche et moite ou au contraire chaude et sèche, hypotension artérielle avec un pouls rapide et faible.
Il faut extraire le joueur et le placer dans un environnement frais, les pieds surélevés tout en luis administrant de l'eau salée s'il est conscient ou carrément le perfuser s'il ne l'est pas.
4) Le coup de chaleur : Une urgence médicale !
Il est caractérisé par une élévation excessive de la température centrale dépassant les 40°, absence de sudation avec une peau brulante et sèche, une hypertension artérielle, un comportement incohérent et une perte de connaissance avec bascule dans le coma. Le rafraichir rapidement et le transférer en réanimation car son pronostic vital, sa vie sont en jeu…Ce type d'accidents résulte de la défaillance des mécanismes thermorégulateurs.
Mohamed Sahbi RAMMAH
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Médecins : Dr Mohsen Trabelsi (médecin du CA)
«C'est inhumain»
« C'est un problème latent que celui du jeûne en football. Je pense qu'il est inhumain de faire disputer des matches avant la rupture du jeûne. Pourtant, il est possible de concilier entre la pratique du football et l'Islam. Il faut tout simplement jouer le soir, après l'appel à la prière. Je ne sais pas pourquoi en Tunisie, on s'entête à jouer au football en plein mois de ramadhan pendant le jeûne. Pourtant, dans les pays du Golfe, on a trouvé la solution puisqu'on joue le soir. Il faut savoir que pendant le mois de ramadhan, notre rythme de vie change complètement. Le rythme nycthéméral est chamboulé et c'est normal, pourvu que certaines choses soient faîtes en parallèle. J'entends par là le dîner qui doit être léger. Le match ou la séance d'entrainement se fera tout de suite après. Le dîner, aura lieu après l'effort physique et le sportif devra veiller un peu pour s'endormir vers le coup de trois heures du matin pour se réveiller à 14h00. C'est le rythme de vie d'un mois et c'est à ce prix que l'on pourra préserver la santé des joueurs. Je pense surtout aux internationaux et aux joueurs des équipes qui disputent les compétitions africaines. Regardez l'Espérance qui représente le football tunisien, elle s'apprête à croiser le fer avec le T.P.Mazenbé dans un match qui pourrait s'avérer capital pour l'octroi de la première place. C'est une formation qui ne pratique guère le mois du jeûne et ils auront un avantage certain face à une formation qui pourrait se retrouver dans l'obligation de se passer des services de deux joueurs déterminants dans le dispositif des « Sang et Or », à savoir Darragi et Bouazzi. Tout cela parce qu'ils ont disputé un match en pleine canicule, à 16h00 avec une température dépassant les 40°, ce qui n'est pas normal. Il faut savoir qu'un joueur qui a soif perd déjà 20% de ses moyens physiques. En somme, la solution existe pour permettre à nos joueurs de jouer au football pendant le mois de ramadan, mais à certaines conditions.
MA
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Les présidets
Naoufel Zahaf (CSS)
« Contre tout bon sens »
« Non vraiment je n'arrive pas à comprendre où nos décideurs sont allés chercher l'idée de faire disputer une journée du championnat national au mois de Ramadan sous une chaleur aussi torride. Les conditions qui prévalaient dimanche dernier étaient tout simplement insupportables constituant un véritable calvaire pour les joueurs. Pis encore ces derniers en jouant en pleine canicule étaient exposés à des dangers certains en plus de ceux mieux connus comme le coup de soleil et la déshydratation il y a d'autres nombreux risques comme les accidents cardio-vasculaires, les déchirures musculaires entre bien d'autres dangers encourus par les joueurs. Ceci sans parler des incidences mentales et psychologiques avec des joueurs aux nerfs à fleur de peau et toutes les conséquences pouvant découler et qu'on devine bien d'un excès d'énervement et dont les staffs techniques des équipes ne seront par exclus.
Pareille décisions me laisse d'autant plus perplexe que les solutions adéquates car humaines, de rechange étaient possibles. En effet, sur les sept rencontres au programme quatre (ST – ESH Sousse le vendredi à El Menzah, EST – ESZ à El Menzah ESS – EGSG à Sousse et CSS – CAB à Sfax) pouvaient être programmées en soirée, après la rupture du jeune puisque les stades concernés par ces matches sont équipés d'éclairage. Les trois autres rencontres restantes devaient être remportées après la fin du mois saint. Dans tous les championnats du monde on reporte quelques matches, lorsqu'on y est obligé, à des dates ultérieures sans que personne ne trouvait à redire. Un peu de perspicacité, de clairvoyance et de bon sens nous auraient fait éviter ce genre de choix dont on ne peut dire qu'il est très judicieux ».
A.K.
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Faouzi Ktari (EGSG)
« Où est passé le traité de Tunis ? »
« De par ma formation médicale, j'étais angoissé non seulement durant le match mais également en semaine lors des séances d'entrainement car on pouvait à tout moment enregistrer une mort subite d'un joueur suite à une déshydratation massive. Passe pour la chaleur qui est un phénomène naturel sous nos cieux, mais nous imposer de jouer dans ces conditions infernales et avec le jeûne, est tout simplement inconcevable d'autant plus qu'on pouvait évoluer en nocturne. Car en ce moment il faudrait choisir entre jouer au football ou arrêter complètement la pratique de ce sport.
Nous avons signé le traité de Kamel Ben Amor stipulant qu'en 2011, tous les stades seraient dotés d'éclairage. Où en sommes-nous depuis cette signature ?
Pour l'avenir, il faudrait que les décideurs prennent en considération le risque d'accident pour les joueurs et ne nous fassent plus jouer au mois saint en pleine canicule. Les commissions médicales au sein de la FTF mais également du CNOT ont grandement leur mot à dire dans l'affaire en sensibilisant les responsables de la programmation, au cas où ils l'ignoreraient, quant aux risques gravissimes qu'ils font encourir à nos enfants. »
MSR
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Mongi Bhar (CSHL) : « Pourquoi ne pas jouer à 22h ? »
« Au risque de vous étonner, je vous affirme que durant toute ma longue carrière en qualité de dirigeant ou de président, je ne me suis jamais immiscé dans cette affaire de jeûne concernant mes protégés. Je leur ai toujours laissé le libre choix. Cependant, je déplore avec force l'attitude prise par nos instances à faire disputer les rencontres au cours de ce mois saint et à cet horaire d'enfer qui plus est. Je me demande pourquoi alors tous ces investissements consentis par l'Etat en l'amélioration et la mise à niveau de l'infrastructure sportive ? Pratiquement tous nos stades peuvent recevoir en nocturne, pourquoi alors ne pas jouer à 22h pour le plus grand bonheur de tout le monde ? Franchement, pareil entêtement me dépasse et me laisse perplexe quant à certaines normes prises en considération pour une telle programmation ! »
Mohamed Sahbi RAMMAH
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Riadh Jridi (ASG) : « Une aberration monumentale ! »
« Le fait d'imposer aux joueurs d'évoluer durant le mois de Ramadan à 16h est une aberration monumentale. Je suis pour l'heure en Arabie Saoudite, mais je puis vous affirmer que la température ici est plus clémente que celle qui a prévalu ces derniers jours à Gabès avec mes joueurs devant s'entrainer en semaine en pleine canicule pour s'adapter à l'enfer du jour du match contre l'ASM.
Avec des joueurs observant le jeûne, et c'est leur droit le plus absolu de le faire, le risque d'accidents très graves était très grand en dehors des lésions tendineuses et musculaires. Qu'aurait-on perdu si d'aventure on avait tout simplement retardé le déroulement de cette journée après l'Aïd quitte à la faire disputer en semaine ? Dieu merci nous nous en sommes sortis sans problèmes majeurs, mais pour l'avenir, nos instances dirigeantes devraient se pencher avec beaucoup plus de pertinence concernant la programmation des matches lors du mois saint. »
MSR
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Dr Jalel Dahmen (Pt de la commission médicale de l'ESS et médecin de l'ESHS)
«Une pléthore de blessures pour les joueurs»
« Je vais être agressif, en disant que c'est plus qu'inhumain à la limite criminel… que de faire jouer les matches à 16h par une température caniculaire avoisinant les 36° voire dans certaines stades les 40° ; sachant notamment les risques à la fois immédiats et secondaires sur le joueur. Je peux vous dire que dans mon cas je dénombre aussi bien à l'ESS qu'à l'ESHS une pléthore de blessures pour les joueurs , ce qui en cette phase initiale de la compétition ne permet plus d'espérer retrouver et le rendement et la compétitivité des joueurs. Comparés aux Européens qui cherchent les meilleures conditions de température pour faire évoluer le joueur tant la recherche de la meilleure performance est un postulat de travail, nous nous continuons à faire n'importe quoi sans soucier des risques éventuels sur la santé de ceux qui pratiquent cette discipline. C'est insensé… !. Bref, de grâce que ceux qui sont en charge de ce secteur sachent au moins de quoi il s'agit en prenant de telles décisions… ».
SS
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Les entraîneurs
Abdelhay Laâtiri (ESHS) : « Les joueurs démotivés»
« Personnellement, je crois que le rite du mois de Ramadan et le football ne marche surtout pas en période d'été. En effet, la pratique du football exige beaucoup d'efforts de la part du joueur déjà en temps ordinaire, chose presque impossible ou du reste difficile lorsque le joueur jeûne. C'est dire si l'on se trouve devant une équation irréalisable dans la mesure où le joueur est totalement démotivé qui plus est incapable de puiser dans ses ressources physiques. Alors j'ose espérer que les responsables fédéraux puissent réfléchir dès à présent sur la question afin de parvenir à une meilleure programmation pour les prochaines saisons ».
SS
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Dragan Cvetkovic (CSHL)
« Chapeau aux joueurs ! »
« Permettez-moi tout d'abord d'exprimer mon étonnement quant à la prestation des 22 acteurs à Béja qui ont pu tenir le coup jusqu'au bout sans gros problèmes physiques après tant d'efforts gigantesques et sous un soleil de plomb. Le risque des lésions tendineuses était très grand à cause de la déshydratation, mais heureusement pour les deux équipes en présence il n'y a pas eu de casse. Quand je pense qu'en France et plus précisément lors du match Montpellier- Caen disputé à 18h (HT) ce week-end, l'arbitre avait décrété deux pauses fraicheur pour que tous les joueurs se désaltèrent et se rafraichissent !!!
Ici, je ne sais pas qui décide, qui fait quoi ? Au Qatar et partout ailleurs, on joue en nocturne, pourquoi pas alors ici où toutes les conditions et toute la logistique le permettent ? Seulement, les clubs ont-ils droit au chapitre et peuvent ils exprimer leurs vœux à ce sujet ? Voilà la véritable question selon ma courte expérience dans votre si beau pays ! Car normalement à 16h, les gens ne quittent pas leur domicile même pour aller à la plage, que dire alors pour aller cuire vif sur les aires de jeu et sans boire… »
MSR
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Les joueurs
Jassem Khalloufi (CSS) : « C'est simple on n'avait qu'à reporter cette journée »
« Chaleur dardante et jeûne ne peuvent en aucun cas aller de pair avec un match de football. Ce ne sont pas uniquement les joueurs qui souffrent en étant obligés de s'adonner à fond physiquement et mentalement mais aussi le public mis dans des conditions éprouvantes. Un match de football est par nature un spectacle et le fait de le disputer dans les conditions qui ont prévalu dimanche dernier était tout simplement une aberration. Faudrait-il aussi rappeler les risques auxquels les joueurs étaient confrontés.
Il y a lieu de se demander pourquoi cette journée n'a pas été reportée quitte à disputer par la suite deux journées en une semaine. Est-ce la mer à boire ? Finalement on a eu droit à un gâchis total : un spectacle de mièvre qualité confectionné par des acteurs extenués, une misérable moisson de buts n'ayant pas dépassé les doigts d'un seule main et des recettes réduites à leur plus simple expression. C'est vraiment à ne rien comprendre ! »
A.K
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Karim Frigui (ESHS) : «A l'entrainement j'ai déjà du mal à aller jusqu'au bout ».
« La pratique du football en plein mois de Ramadan est très difficile voire impossible tant le joueur n'a plus de répondant … physique (j'entends) à un certain moment. Les risques de blessures sont imminents. Personnellement je vous avoue que déjà lors des séances d'entrainement j'ai du mal à aller jusqu'au bout tant je ne trouve pas les ressources nécessaires. C'est dire si la pratique de cette discipline pendant le mois saint qui plus est en été est difficilement conciliable. A tout le moins il faudrait penser à une meilleure programmation des matches. Celle de cette année est édifiante à plus d'un titre sur une période d'un mois nous faire joueur un seul match dans des conditions insupportables est pour le moins incompréhensible de la part des responsables».


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