La rentrée scolaire, l'un des évènements auxquels toute la famille tunisienne se mobilise et lequel coïncide cette année avec El Aïd El Fitr. Un évènement associé au mois saint du Ramadan ne peut que bouffer encore plus le budget de nos concitoyens. Nous avons ainsi effectué un tour dans le centre ville, les librairies et les grandes surfaces pour constater de visu les préparatifs de la rentrée. Il est de coutume que les citoyens tunisiens, « avides de connaissances », se ruent sur les librairies à la veille de la rentrée. Ces espaces regorgent alors de gens et les employés ne savent plus, par moment, ou donner de la tête. Cette année, les librairies et rayons de fournitures scolaires dans les grands espaces affichent des espaces vides. Seules quelques personnes y vont. Dans les boutiques de vêtements où l'on vend également des cartables et tabliers, nous avons pu remarquer que les gens se dirigeaient plutôt et en grand nombre vers les confections. Chaque chose en son temps, telle est la philosophie du Tunisien qui s'investit énormément dans sa vie quotidienne, et aujourd'hui la priorité reste au ramadan et à El Aïd. Cela dit, plus on tarde jusqu'à la veille de la rentrée, plus les achats se feront dans le désordre… Cahiers homologués Dans le souci d'équilibrer le budget, l'Etat a décidé d'homologuer et d'unifier les prix des cahiers. Bonne initiative, bien que les prix restent exorbitants. Dans certains grands espaces, nous avons trouvé des cahiers dont les prix s'élèvent à 5 dinars pour un cahier ressort de 300 pages. Les cahiers TP de seulement 80 pages sont à plus de 1d700. Sur un rayon ont justement été exposés des fournitures scolaires sous affichés « Affaire » !! Et les promotions sont ainsi organisées. Un cahier dont le prix initial était de plus de 7 dinars, est ainsi ramené à 5 dinars. Les campagnes de publicité ont par ailleurs débuté. Outre les réductions de prix et les spots, les fabricants exposent leurs produits dans des vitrines de grands espaces. Couleurs vives, produits décorés, dessins pour enfants (…) il est difficile qu'un enfant passant par là ne soit pas tenté et ne demande pas à ses parents de lui en acheter. Et nous savons tous comment se comportent les enfants et combien il devient dur parfois aux parents de résister à leurs larmes. Ayant peut-être compris cela, et mettant en quelque sorte les parents devant le fait accompli de leurs enfants si envoûtés et tellement subjugués, les prix ne sont pas affichés dans certaines librairies. Un parent qui prend garde à son budget, devrait s'enquérir pour chaque article, ce qui devient vite une tâche désagréable et il faut alors attendre de passer à la caisse pour savoir combien l'on a dépensé. La santé de nos enfants à 150 dinars Nous savons déjà que les fournitures scolaires deviennent souvent un lourd fardeau à supporter pour le dos de nos enfants. Préserver leur charpente dorsale et ainsi la santé de notre progéniture, cela devient un vrai souci pour les parents. Un souci qu'ils payent parfois cher au vrai sens du terme. Nous avons ainsi constaté que les cartables « à panier » que les enfants peuvent faire glisser sur le sol plutôt que les porter sur le dos, coûtent plus de 100 dinars pour certaines marques et atteignent jusqu'à plus de 150 dinars. Pas étonnant quand on apprend également qu'une trousse coûte jusqu'à 18 dinars, peut-être plus dans d'autres librairies que celles que nous avons visitées. A côté des magasins et librairies, un marché parallèle prospère. Aux alentours de la place Barcelone surtout, on trouve des vendeurs ambulants et d'autres dans des kiosques à tabac vendant des cartables et des sacs à dos. Un kiosque s'est même complètement converti à ce commerce et l'on y trouve de la marchandise dont les prix moyens sont entre 20 et 40 dinars. Seulement la marchandise n'est pas sans pâtir sous l'effet du soleil, de la poussière et parfois de la pluie.