La mer a toujours été aussi fascinante et attirante que dangereuse et terrible, cela a été vérifié encore avec le tsunami de 2005. Elle nous fascine aussi par l'énergie qu'elle peut déployer, déjà dans l'Odyssée, IXs av. J.C. Homère disait « Il n'est rien de plus terrible que la mer pour dompter un homme ». Deux expositions successives ont donc traité de ce sujet cher au cœur des mahdois. Les 7 et 21 août, les expositions de photos « Focus 2 » et de peintures « Empreintes » inauguraient une petite Galerie, derrière la « Skifa El Kahla ». Rached Farhat, Président de l'association, aidé d'Akram Khouja a pu monter ces deux expositions successives en invitant des artistes de différentes régions. Il faut préciser que l'association est soutenue par Kamel Lazhar, originaire de Mahdia et installé en Suisse, mécène passionné et grand collectionneur d'art. Les artistes ont donc pu exprimer leur art et le faire découvrir aux nombreux visiteurs. Chaque photo ou toile est le refuge des souvenirs. Souvenirs récoltés en bord de mer pour ces thèmes. Comme une éponge, les artistes s'en sont gorgés jusqu'à retranscrire leurs impressions après les essais de contrastes ou les maintes superpositions de traits et de couleurs dans une accumulation orageuse de traces d'où le thème de la mer se dégage. Mettant en évidence des bleus de tant d'émotions… et voulant à travers ces couleurs faire ressurgir des sensations communes à ceux qui peuvent les percevoir. Focus 2 Près de 28 artistes photographes présentaient des photos diverses et variées. Là, où ils peuvent parler d'un monde meilleur, parler de paix et de générosité, de libre circulation des êtres hors des frontières…« La mer joint les régions qu‘elle sépare » l'Anglais A. Pope le soulignait dans Windsor Forest. De tout temps la mer a interpellé les hommes, les rapprochant parfois, les séparant à d'autres moments. Sabrine Belkhouja, Amine Boussoffara, Heithem Chebbi, Mohamed Hedi El Ayeb, Meriem Zahra, Hassen Turki, Karim Kouki, Mohamed Njah, Saloua Ayadi, Meriem Limem… et bien d'autres désirent donner à leurs images, la petite touche qui représentera leur personnalité, leur vision du monde, leurs émotions et états d'âme. Et si tous les chemins mènent au rêve, ils préfèrent voguer sur la vague des sentiments, parfois bleue, parfois noir & blanc, en échappant à un réalisme par trop réducteur, évitant un académisme neutre, s'esquivant de la dictature du détail afin de se réapproprier des émotions originelles et les sublimer. Empreintes Les peintres, quant à eux, préfèrent inventer la matière et les couleurs afin d'orchestrer les impressions les plus intemporelles. « Amel Mrad, Inès Hamza, Malika Mabrouk, Salem Raggoug, Mohamed Hédi El Ayeb, Narjess Seffi (tapisserie), Mohamed Romdhani, Med Akram Khouja, Najmi Zardoumi etc… faisaient découvrir leur monde. Leur recherche continue de couleurs ou d'effets de matières ont fait de leurs œuvres des espaces de sensibilités animés de vibrations. Là où les couleurs se superposent dans des transparences infinies avant de structurer la toile. Dans une harmonie légère et profonde, ils écartent les rapports trop brutaux avec la réalité afin de déambuler vers la somptuosité magique d'une sensitive perception. Certaines peintures évoquent voutes et volutes quand d'autres, sont traitées de manière plus classique. « Balade en mer», « Empreintes », « Citron et grenade », « Echappatoire » ou « Vagues » essaient de communiquer au spectateur un état de sérénité et de calme. En représentation de leur culture, et plus particulièrement celle de Mahdia, une partie du monde chère à leur cœur. Les artistes essayent de capturer un morceau d'aujourd'hui qui fait le lien entre hier et demain. De cette façon les peintures sont tour à tour nostalgiques, romantiques ou contemporaines. Ces expositions, sont aussi l'occasion de partager l'art qu'il soit photographique ou pictural avec les autres. Il faut préciser que le FAPM reste ouvert à tous les artistes, qu'ils soient de Mahdia ou d'ailleurs. » Enfin, si ces deux expositions ont intrigué, ou séduit, elles ont le mérite d'être, singulières et donnent une dimension culturelle à ce lieu de villégiature. Et peut-être permettront-elles aux jeunes artistes de trouver leur voie ?