Lotfi Abdelli doit remercier sa bonne étoile. Après avoir lancé son one-man-show « Made in Tunisia » qui connaît déjà un énorme succès - plus de 135 passages- le voilà à la barre d'un sitcom « Garage Lekrik » qui passe sur TV7. A Nabeul, Lotfi a fait le plein lors du festival de la Médina. Un succès que cet artiste essaie de consolider d'une représentation à une autre. Le Temps : Tout d'abord, vous êtes passé plus d'une centaine de fois devant le public avec votre one man show « Made in Tunisia » Comment réussissez –vous à faire rire des milliers de personnes chaque jour avec vos capsules d'humour ? L.A. :C'est le travail de toute une équipe, du metteur en scène au producteur et surtout, du contenu du scénario qui ressemble à la vie quotidienne des Tunisiens. Ce one man show est une recherche psychologique du tunisien, comment il bouge, respire et compose avec sa réalité. Je traite des problèmes des citoyens et mon show essaie de montrer leurs habitudes, soucis, défauts, contraintes et comment s'en sortir enfin malgré la crise. *Qu'est-ce qui vous plaisait tant à caricaturer notre société ? -Je crois que c'est assez naturel. Quand on est humoriste, on observe énormément le monde dans lequel on vit. Et sur scène, on n'est qu'un miroir de la société. Faire rire les gens de ce qu'ils sont, c'est une chance énorme ! Ces gens s'identifient et se retrouvent dans mon one man show. Bien sûr Ce public est très attentif à l'humour. En témoigne le nombre des spectateurs qui assistent à mon spectacle et qui me suivent là où je me produis. C'est vrai que ces spectateurs sont choqués par certains propos. Mais ce choc est toujours positif car il leur permet de réfléchir et de tout remettre en question et c'est l'intérêt de tout le spectacle. *Est-ce que votre rôle évolue d'une représentation à une autre ? -La pièce évolue énormément. Il m'arrive même à demander à mon équipe technique si le show évolue positivement. J'arrive toujours à surprendre mon public. C'est un travail interactif. Il faut faire évoluer les choses sans toucher à la structure du spectacle. J'ouvre toujours de petites parenthèses et les improvisations ne manquent pas dans mon travail. C'est plus fort que moi. *Etre seul sur scène, est-ce un exercice difficile ? -Le stress certainement mais on apprend toujours à gérer le succès et la fatigue. C'est un métier à risque. On essaie d'avoir une bonne hygiène de vie et une bonne maîtrise de notre corps et de notre esprit. Que Dieu nous aide dans notre tâche ! *Et le succès, comment le vivez-vous ? -La popularité n'est pas un but. Je me considère juste chanceux de pouvoir gagner ma vie en faisant rire et en étant sur scène *Comment voyez-vous votre rôle dans le feuilleton « Garage Lekrik »? -Ridha El Bahi m'a proposé un rôle sympathique qui donne du plaisir à regarder, celui de Sofiane, garagiste et je suis entouré de grands acteurs, dont Hichem Rostom, Slah Msadak, Wajiha Jandoubi, Dali Damak, Dalila Meftehi, Samira Magroun et Naima Jeni. Côté direction d'acteur, Ridha s'est éloigné complètement de l'excès de jeu qu'on connaît à la télévision. Il a invité ses comédiens à essayer le naturel du cinéma *Vous sentez-vous plus à l'aise ; au théâtre où à la télé ? -Le théâtre est le plus bel endroit du monde où je me retrouve. La danse aussi. Mais le cinéma reste mon troisième choix. La télé vient cependant en quatrième position, même si le petit écran te donne la possibilité d'être reconnu. Le cinéma est aussi une grande opportunité d'apprendre le métier. Dans ma carrière, j'aime me diversifier, changer de rôle pour donner aux personnages une dimension différente à chaque fois, et le cinéma m'en donne l'occasion. *Quels sont vos projets ? -Le cinéma me tente toujours avec une participation dans des films tunisiens et étrangers. Mes derniers films « Shéhérazade » de Moez Kamoun et « Brando and Brando » de Ridha El Béhi sortiront dans les prochains jours. Sans oublier ma participation au film « La Cité des ombres », produit par Productions Thalie et Bohemian Films qui mettra en vedette, Jean-Marc Barr ainsi que les Québécois, Pierre Lebeau, Claude Legault et Sabrine Karsenti et le tunisien Arbi Bibi. Je suis aussi sur un projet français et je me prépare pour le tournage à Malte et à Cologne. Propos recueillis par : Kamel Bouaouina