On attend ; c'est peut-être ce qu'on sait faire le mieux, c'est plus confortable. De toute façon on ne peut que se réjouir. Il y a des films en lice pour la compétition, d'autres en phase de finition, et c'est déjà un pas. Enfin la meilleure floraison viendrait, paraît-il, de la section « Courts métrages ». De belles promesses, de la jeunesse, une inventivité, une créativité, qui pourraient augurer de lendemains meilleurs pour notre cinématographie qui se débat contre ses vieux démons, en attendant de renaître réellement de ses cendres. Car il faut accepter de passer le relais en faisant œuvre de transmission, pour avoir la possibilité de découvrir du neuf, du décalé, de l'impromptu, du vif, du dérangeant, en passant un bon coup de balai là où la poussière s'est accumulée depuis des lustres, afin que le soleil entre à nouveau, inondant coins et recoins, pour que la lumière soit. En ce sens, il est permis d'espérer, pourquoi pas après tout puisque les JCC sont à nos portes, et que l'année à venir serait celle du cinéma ? Du 23 au 31 octobre à Tunis, les Journées cinématographiques de Carthage dans leur 23ème session seront là pour nous rappeler que le Septième des Arts, s'il affiche grise mine sous certaines latitudes, n'en continue pas moins de briller de mille feux, par ailleurs, ne serait-ce que pour la multiplicité des regards et la diversité qui en fonde la richesse, comme autant de fenêtres qui s'ouvrent sur le monde, pour respirer l'air du large ; ce qui n'est déjà pas rien. Avec, en guise d'ouverture, le film tant controversé de Rachid Bouchareb, -« Hors-la loi »-, lequel continue de donner du fil à retordre à ses détracteurs, avec en prime une accusation de plagiat pour le scénario, les JCC promettent du pimenté, et du relevé pour les amateurs de coups de gueule cinématographiques, et une moisson de surprises et de l'émotion plein les bras pour ceux qui sauront ronger leur frein en attendant que la fête commence, sous les auspices de l'art le plus vivant du siècle, vaille que vaille, et contre vents et marées. Parce qu'il génère de l'espoir, même quand il saupoudre les plaies vives de sel, par on ne sait quelle magie, quel mystère, qui sont sa marque de fabrique, sa force et sa fureur…, et qu'on finit toujours par succomber à son charme ineffable. Quand il ne fait pas grise mine.