Le Congrès mondial de l'énergie récemment réuni à Montréal (Canada) a estimé le nombre d'êtres humains n'ayant toujours pas accès à l'électricité à deux milliards. Un chiffre qui laisse perplexe, alors que la planète vit sa énième révolution. La première tant la révolution industrielle qui a commencé avec la machine à vapeur et l'énergie du charbon et continué avec la maîtrise de l'électricité avec ses multiples usages. L'électricité est sans doute le plus précieux acquis de l'humanité dans la mesure où elle est devenue au fil du temps le nerf de la vie moderne dans toutes ses activités. Le taux de l'éctrification d'un pays est un signe qui ne trompe pas du degré de développement ou non de ce pays. Le constat fait par le Congrès de Montréal jette une ombre épaisse sur toutes les affirmations selon lesquelles – à l'orée du nouveau millinaire. Le développement dans son sens le plus large concerne désormais toutes les populations du monde et toutes les régions du globe. Affirmations contredites par une réalité qui met en évidence les inégalités encore perceptibles à l'œil nu entre le Nord et une grande partie du Sud dont fait partie naturellement le continent africain. Ce dernier et d'après – encore une fois – les chiffres fournis par le Congrès de Montréal dispose d'une puissance électrique égale à celle de l'Espagne ! Ce pays – souligne – t-on – avec une population de moins de cinquante millions d'habitants, dispose de capacités électriques égales à celles dont disposent plus d'un milliard d'hommes, peuplant l'Afrique. Peut-on au vu de cette réalité accablante parler de développement et de sortie de l'état de misère et d'amélioration des conditions de vie de ces populations privées de cet élément nécessaire pour exister décemment ? Et ceci explique cela : le taux d'alphabétisation demeure l'un des plus bas dans le monde. L'accès aux soins et la couverture sanitaire, un véritable luxe dont on ne soupçonne même pas l'existence chez des pans entiers de peuples disséminés dans la brousse ou le désert. Une situation que partagent avec certaines populations un pays comme le Bengladesh en Asie. Et dire qu'en Afrique, tous les facteurs naturels favorisent une production d'énergie électrique qui peut aller au-delà des besoins réels du continent : le soleil à longueur d'année, différentes sources d'énergie, charbon, pétrole etc. Tout ceci ne suffit sans doute pas pour aspirer un jour voir l'Afrique amorcer le virage qui lui permettra une électrification à grande échelle. Le problème des moyens financiers demeure, il est vrai le grand handicap qui freine, ce continent dans son ambition de sortir de l'état de sous-développement. Seuls, les pays africains sont et seront pour longtemps dans l'incapacité de réaliser de grands projets à même de résoudre ce grand déficit d'électrification qui rend possible la mise en place d'une stratégie globale de développement. Un programme international auquel doivent être associés ces pays riches qui pompent dans les sols et sous-sols africains à la recherche et à l'exploitation des ressources qui font tourner leur machine industrielle. La banque mondiale qui a la charge de combattre le sous développement est appelée à veiller sur un tel programme pour que l'Afrique ne demeure plus ce point noir que montrent les images des sattelites.