Le limogeage de l'entraineur Abdelhay Laâtiri était déjà dans l'air quand la décision du Comité Directeur est tombée dimanche matin. Les bruits circulants en ville, et critiquant le travail de l'entraineur, étaient de nature à rendre l'ambiance tendue autour de l'équipe. Autant dire qu'après le faux pas de Tunis face au CA, ce dernier était donné partant dès la veille de la rencontre ESHS-CAB. La dernière défaite en date n'était en fait que la goutte qui a fait déborder le vase. Donc, quand le président du club avance que «la défaite face au CAB n'était pas le motif direct du limogeage » exprime en vérité tout haut ce qui a été pressenti par tous les observateurs au coup de sifflet final de l'arbitre de la rencontre. En effet, les reproches destinés au coach ne touchaient pas simplement à une forme de discipline imposée par celui-ci, d'ailleurs non acceptée par quelques éléments, mais surtout à la manière de gérer l'effectif. Ne comprenant pas « comment avec un banc aussi riche où se côtoient Ben Frej, Jawhary et Abdelmajid Ben Belgacem l'équipe subit un tel revers ? », le président s'insurge même contre une certaine tendance véhiculant l'idée que « L'Espoir est une bonne équipe» Certes ajoutera-t-il mais « encore faut-il qu'elle gagne au moins ses matches ce qui n'est pas le cas ».Car à la limite entonnera-t-il « je préfère qu'elle soit une petite équipe mais qui gagne ». Laâtiri : « J'ai servi mon club dignement et je le quitte la conscience tranquille,tout le reste est superflu». Voilà, en substance, côté dirigeants les éléments qui ont motivé la décision de se séparer de l'enfant du club. Magnanime, Sami Gandouz ne tarira pas d'éloges sur son ex-entraineur pour avoir, dit-il « fait un travail de qualité pour son club ». De son côté, amer, l'entraineur limogé, Abdelhay Laâtiri en tant enfant du club qu'il a toujours servi avec loyauté préfère en rester là. «J'ai servi mon club dignement et je le quitte la conscience tranquille…tout le reste est superflu». De nos jours s'il est assurément plus facile de changer d'entraineur, tel un article –jetable, et s'il est en revanche plus difficile de changer de président de club, force est de reconnaitre que les responsabilités doivent se situer nécessairement quelque part. Si l'obligation de résultat qui pèse à chaque match sur les joueurs et le staff technique, il est par contre plus équitable également de réclamer des comptes aux différentes parties prenantes au sein du club.