Lotfi OUENNICHE - L'image qu'offre la ville est généralement tributaire du travail fourni par la municipalité dans la gestion de la vie quotidienne du citoyen. Il s'agit d'une tâche colossale conditionnée par un sens inouï de savoir-faire, de motivation et de perspicacité. Elle nécessite de surcroît une parfaite connaissance des problèmes de la ville et des préoccupations de ses habitants. L'élu municipal est choisi pour garantir une propreté impeccable, un aménagement urbain sans faille, un environnement sain, une vie culturelle animée et toutes les commodités de quiétude. Mais peut-il s'acquitter convenablement de sa tâche sans disposer de recettes conséquentes et surtout sans une participation active du citoyen, imbu d'un sens aigu de la citoyenneté ? Le problème se pose avec acuité pour les grandes villes où l'élargissement urbain commence à peser lourd sur les recettes municipales. Celles-ci s'avèrent de plus en plus insuffisantes pour faire face aux dépenses grandissantes, ce qui rejaillit sur la qualité des services. Prenons l'exemple de la ville de Tunis. On constate l'état d'insalubrité de certaines zones, de délabrement de certains immeubles, de malpropreté chronique de certaines rues. C'est légitime, mais faut-il accabler la municipalité de tous les maux dont souffre la ville ? Ne faut-il pas d'abord lui offrir les moyens de son action ? Et c'est là qu'intervient le rôle du citoyen. Il est censé être le pilier d'une vie commode et paisible dans la cité par son sens du devoir en s'acquittant de ses taxes municipales et par son sens de la citoyenneté et de la civilité en participant à préserver la propreté et les équipements de la collectivité. Et en fin de compte, l'action municipale est trop complexe pour être épidermiquement jugée sur ses apparences. Sommes-nous sûrs, nous autres citoyens, de rendre moins ardue la tâche municipale ?