Du pain sur la planche pour les membres de la délégation spéciale de la municipalité de Sfax. Ces derniers sont appelés à faire avec un héritage très lourd de problèmes tous azimuts. Pour sortir d'une crise frappant une aussi importante municipalité que celle de Sfax, qui compte un million deux cent mille habitants, cette délégation a eu l'initiative d'impliquer davantage toutes les composantes de la société civile, les associations de la région et les partis politiques désireux de promouvoir l'action municipale. Ainsi, la rencontre organisée dans la nuit du lundi dernier a permis à tous ces partenaires d'avoir une idée précise des problèmes de leur commune, mais aussi de contribuer efficacement à la conception des méthodes et moyens efficaces à même de promouvoir l'action municipale dans la ville et de travailler à améliorer la qualité de vie des citoyens. Qualité de vie meilleure qui serait, à son tour, de nature à encourager les investissements et la création de projets et d'emplois dans la deuxième ville du pays. Dans son intervention, le président de cette délégation spéciale, M. Mohamed Néjib Abdelmoula, a présenté un exposé détaillé sur la situation actuelle de l'action municipale à Sfax. Une action handicapée par bon nombre de problèmes que la municipalité de Sfax est incapable de résoudre sans une contribution efficace et citoyenne des habitants de la ville, des associations et de toute la société civile. Ayant une mission limitée dans le temps et handicapée par un déficit budgétaire alarmant, la délégation spéciale de la municipalité de Sfax veille à résoudre les problèmes les plus urgents et les plus pressants, en particulier celui de la propreté. En effet, la ville de Sfax est dans un état de malpropreté alarmant et qui nuit énormément à la réputation de la capitale de Sfax. Pessimiste, M. Abdoulmoula ne cache pourtant pas une certaine satisfaction à l'égard d'une contribution appréciable de la part des habitants, des entreprises privées et de certaines associations en matière de propreté. Désormais, le citoyen est un partenaire à part entière en matière de propreté de la ville. Cependant, certains habitants de la ville de Sfax, profitant de l'ère de liberté initiée par la révolution du 14 janvier, ont largement contribué à mettre les bâtons dans les roues. C'est ainsi que la décharge publique de Thyna a été fermée par des habitants de la localité de Ouled Ameur, qui voient dans le terrain une propriété privée. Idem pour la décharge publique de Sidi Mansour qui avait aussi été fermée par des habitants de Ouled Saâda, réclamant l'amélioration de la situation environnementale dans la région. Pire encore, certains habitants de la localité de Ouled Ameur n'hésitent pas à saisir certains matériels et engins de la municipalité de Sfax qui coûtent environ un milliard. Ces derniers revendiquent le prix de six années de loyers de leur terre. Saisie par la justice, cette affaire ne sera probablement pas solutionnée de si tôt. Pressée par une situation qui ne fait qu'empirer, la délégation spéciale de la municipalité de Sfax a adressé des lettres au gouverneur, au ministère de l'Intérieur et du Développement local et au ministère de l'Agriculture et de l'Environnement. En attendant la réponse, la municipalité de Sfax doit compter sur ses propres moyens pour débloquer une situation qui a tendance à durer.