Le Temps-Agences - Envoyée sur le terrain de la campagne des élections législatives, la Première dame des Etats-Unis Michelle Obama y joue une partition complémentaire de celle de son mari, dans un registre compassionnel. "Je sais que beaucoup de gens souffrent toujours, je sais que pour beaucoup de gens, le changement n'est pas arrivé assez vite", a reconnu mercredi dans le Wisconsin (nord) l'épouse de Barack Obama, entamant une véritable tournée du pays à l'approche des consultations du 2 novembre. Mme Obama, qui n'était pas remontée sur la scène d'une réunion politique depuis la victoire de son mari à l'élection de novembre 2008, doit participer au total à neuf réunions dans six Etats d'ici au 27 octobre, selon son bureau. Se présentant comme la "maman en chef", Mme Obama, issue d'une famille modeste, a évoqué avec émotion les conséquences de la crise économique et insisté sur les enjeux des élections, qui décideront de la marge de manoeuvre de la présidence démocrate. Elle a ainsi parlé de "l'enfant dont le papa vient d'être envoyé sur le champ de bataille et qui essaie d'être courageux pour ses frères et soeurs plus jeunes que lui", d'un autre "bloqué dans une école en train de s'écrouler, qui se demande ce que lui réserve l'avenir". "C'est ainsi que je vois le monde. Et franchement, je pense que c'est ainsi que beaucoup de gens le voient", a-t-elle ajouté, alors que les adversaires républicains de M. Obama semblent avoir le vent en poupe, capitalisant sur un chômage qui nourrit l'anxiété et le mécontentement des électeurs. L'opposition espère ravir aux démocrates le contrôle d'au moins une des deux chambres du Congrès et pouvoir ainsi donner un coup d'arrêt au programme du président au cours de la deuxième moitié de son mandat de quatre ans. "Nombre d'entre nous sont arrivés en espérant que le changement dont nous avions parlé allait se produire d'un seul coup, tout de suite, au moment où Barack franchissait la porte du Bureau ovale" de la Maison Blanche, a remarqué Mme Obama. En 2008, "nous étions heureux, pleins d'énergie et d'espoir. Nous avons la même opportunité, la même responsabilité aujourd'hui", a assuré la Première dame. Au moment où la popularité de M. Obama s'effrite, le capital de sympathie dont bénéficie son épouse, engagée en particulier dans une campagne pour la santé des jeunes, constitue un atout qu'il serait dommage de ne pas exploiter, note Kareem Crayton, professeur de sciences politiques à l'Université de Caroline du nord.