Le Temps-Agences - La création d'un Etat palestinien est de plus en plus illusoire du fait de la colonisation israélienne, a souligné vendredi le rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des droits de l'homme dans les Territoires occupés. "L'idée d'un Etat palestinien paraît de plus en plus problématique comme solution, car elle exigerait un renversement substantiel du processus de colonisation. La réalité politique au sein de la population des colons rend cette option non viable", a dit Richard Falk lors d'une conférence de presse. "J'ai toujours été sceptique" quant à la possibilité d'échanger des territoires afin d'aboutir à la création d'un Etat palestinien viable, a-t-il dit. Selon lui, il n'existe pas de lien entre le processus de paix en cours et "l'illusion" selon laquelle un Etat palestinien souverain pourrait naître de ces négociations. Dans un rapport écrit, M. Falk ajoute que "l'expansion de la présence juive à Jérusalem-Est par le biais d'une colonisation illégale, des démolitions de maisons, des révocations de droits de résidence palestiniens, rendent de plus en plus difficile d'envisager une capitale palestinienne à Jérusalem-Est". Le rapporteur a souligné que "l'occupation prolongée (des Territoires palestiniens par Israël), en cours depuis 1967, exerce un coût humain énorme pour chaque Palestinien". Un moratoire israélien de 10 mois sur la colonisation a expiré fin septembre, les Israéliens ayant décidé de ne pas le prolonger. Israël a annoncé le 15 octobre sa décision de lancer des appels d'offres pour 238 logements à Jérusalem-Est. Les Palestiniens ont souligné qu'il serait impossible de continuer des négociations de paix orchestrées par les Etats-Unis avec Israël sans un gel de la colonisation. Les Etat-Unis et une bonne partie de la communauté internationale demandent à Israël de proroger le gel de la colonisation, ce à quoi Israël se refuse. Le 8 octobre, les pays arabes ont donné un mois aux Etats-Unis pour réussir à sortir de l'impasse. --------------------- Message des évêques et patriarches orientaux Israël ne peut pas s'appuyer sur la Bible pour justifier l'occupation Le Temps-Agences - Israël ne peut pas s'appuyer sur le terme de "Terre promise" figurant dans la Bible pour "justifier le retour des juifs en Israël et l'expatriation des Palestiniens", a déclaré hier au Vatican l'archevêque de Newton (Etats-Unis) Mgr Cyrille Salim Bustros. "On ne peut pas se baser sur le thème de la Terre promise pour justifier le retour des juifs en Israël et l'expatriation des Palestiniens", a dit le président grec-melkite de la commission pour le message du synode pour le Moyen-Orient lors d'une conférence de presse. Dans ce message, rendu public hier, les évêques et patriarches orientaux affirment qu'il "n'est pas permis de recourir à des positions bibliques et théologiques pour en faire un instrument pour justifier les injustices". "Pour nous, chrétiens, on ne peut plus parler de Terre promise au peuple juif", terme qui figure dans l'Ancien testament, car cette "promesse" a été "abolie par la présence du Christ". Après la venue du Jésus, "nous parlons de Terre promise comme étant le royaume de Dieu", qui couvre la Terre entière, et est un "royaume de paix, d'amour, d'égalité (et) de justice", a-t-il expliqué. "Il n'y a plus de peuple préféré, de peuple choisi, tous les hommes et toutes les femmes de tous les pays sont devenus le peuple choisi", a ajouté le prélat. Il a par ailleurs mis en avant deux problèmes dans la solution préconisée par la communauté internationale et le Vatican d'instituer un Etat juif et un Etat palestinien pour résoudre le conflit au Proche-Orient. Dans le cadre d'un Etat juif, il s'est inquiété du risque d'exclusion "d'un million et demi de citoyens israéliens qui ne sont pas juifs mais arabes musulmans et chrétiens". Pour lui, il vaudrait mieux parler d'"un Etat à majorité juive". La question du "retour des déplacés palestiniens" est "aussi très grave", a-t-il ajouté. "Quand on va créer deux Etats, il va falloir résoudre ce problème", a affirmé Mgr Bustros.