«Israël ne peut pas s'appuyer sur le terme de Terre promise figurant dans la Bible pour justifier le retour des Juifs en Israël et l'expatriation des Palestiniens, a déclaré, il y a quelques jours, l'archevêque de Newton (Etats-Unis), Mgr Cyrille Salim Butros. La déclaration est fracassante et d'aucuns pensent qu'elle fera de grands remous non seulement au Proche-Orient, notamment chez les adeptes des deux grandes religions monothéistes, le christianisme et le judaïsme. Les musulmans étant, de par le message coranique, convaincus de cette injuste et tragique erreur historique. Pour ceux d'entre les chrétiens qui affirment que le terme de «Terre promise» renvoie à une réalité géographique, aux contours territoriaux précis, à savoir les frontières de la Palestine, une telle déclaration s'explique par la peur de voir leurs coreligionnaires arabes implantés dans la région chassés, progressivement, de leurs homes. Une action qui serait en quelque sorte une réaction contre la tragique injustice subie, par la création de l'Etat d'Israël. Mais ce serait là une interprétation profondément erronée. Il suffit de lire la suite de la déclaration pour comprendre que la prise de position de ce dignitaire religieux relève d'une approche symbolique et non plus inscrite sur le terrain. «Pour nous, chrétiens, on ne peut plus parler de Terre promise au «peuple juif» terme qui figure dans l'Ancien Testament… «Après la venue de Jésus, nous parlons de Terre promise comme étant le royaume de Dieu» affirment-ils encore. Nous ajouterions ici, que même pour les Juifs d'avant le Nouveau Testament, le terme en question ne saurait être pris à la lettre. Tout d'abord parce que le patriarche Abraham est venu de sa Chaldée natale, fuyant le potentat Nemrod, s'installer dans une contrée déjà habitée depuis les temps immémoriaux par les Cananéens. Ensuite parce que, étant de frustes bédouins, les Hébreux ne pouvaient comprendre la portée symbolique du terme. Parler de peuple préféré, de peuple élu ne peut qu'être en contradiction avec le message divin, message qui, en principe, englobe la totalité de l'humanité. Souvent, il nous arrive d'entendre sur le petit écran des colons israéliens prétendre ne faire dans cette opération de colonisation que recouvrer des droits qui étaient inscrits dans un pacte avec Yachvé il y a des millénaires. C'est à en mourir de rire! Ou plutôt à en mourir de larmes pour les malheureux Palestiniens! Tragédiante, comédiante!