Par Malek Slim - Les Américains voteront le 2 novembre pour le renouvellement de la totalité de la chambre des représentants et du tiers du sénat. L'enjeu de cette consultation est de taille pour le président Barack Obama, deux ans après son triomphe à la présidentielle. Pour lui et pour son équipe elle a valeur de test, alors que les Etats-Unis peinent à sortir de la crise qui les frappe depuis presque trois ans, en dépit de toutes les mesures prises pour venir en aide aux secteurs les plus touchés de l'économie américaine. L'impact social de cette récession est sans précédent depuis la crise de 1929. 15 millions d'Américains sont au chômage, 43 millions sont sous le seuil de la pauvreté… des chiffres qui en disent long sur l'état de santé de la première puissance mondiale et qui ne sont pas pour rassurer un président dont l'élection a fait naître des espoirs sans doute démesurés après les années difficiles de George Bush qui ont culminé avec le déclenchement de la crise. L'héritage était lourd pour Barack Obama, mais ceci ne peut lui épargner la critique, d'autant que la déception au sein de la population est savamment exploitée par ses adversaires républicains et surtout par les animateurs des Tea party dont Sarah Palin est la figure de proue. Le parti démocrate qui vit très mal cette situation est divisé sur lui-même. Beaucoup de ses leaders se démarquent de plus en plus de la politique menée par le président. Entre son aile gauche et son aile droite c'est un dialogue de sourds qui s'observe et qui rend encore plus difficile la recherche d'un consensus à même de permettre au parti de tenir un même discours face au parti républicain. Barack Obama lui-même est la cible de leurs critiques. A sa gauche on lui reproche des compromis inacceptables avec ses adversaires et avec le monde des affaires ainsi que son manquement aux engagements pris au cours de la campagne présidentielle, alors qu'à sa droite on estime qu'il a fait sienne les thèses de la gauche et notamment en ce qui concerne la réforme du système de sécurité sociale jugée trop coûteuse pour l'Etat. A force de chercher l'équilibre entre les deux courants, Barack Obama se retrouve perdant sur l'un et l'autre des deux tableaux pour se retrouver presque seul face à la grogne populaire. N'empêche que le président américain croit encore à sa bonne étoile et continue sur la voie tracée, tentant de convaincre l'électorat – surtout jeune – pour voter démocrate, s'impliquant directement dans la campagne à laquelle sont associés de grands noms du parti, tels que l'ancien président Bill Clinton. En se démenant ainsi Barack Obama escompte d'une part mobiliser les électeurs démocrates et d'autre part convaincre des bons choix de sa politique économique et sociale. Mais force est de constater que le discours de ses adversaires passe mieux auprès de la population d'autant que ce discours – loin de présenter de réelles alternatives à la situation de malaise – a l'avantage d'être simple et moins savant que celui d'Obama, qui court le risque d'un véritable camouflet à l'issue des décomptes des votes au lendemain du 2 novembre. Une hypothèse très probable au vu des sondages d'opinion qui donnent l'opposition victorieuse surtout à la chambre basse du parlement où elle n'a besoin que de 39 sièges supplémentaires pour ravir la majorité au parti présidentiel. Auquel cas Barack Obama aura pour les deux années à venir à composer avec des républicains de plus en plus portés vers la confrontation plutôt que sur le compromis.