Obama se défend d'être au courant du statut illégal de sa tante Le Temps-Agences La campagne frénétique pour la Maison Blanche touche à sa fin et l'Amérique retenait son souffle hier à trois jours d'une élection présidentielle d'ores et déjà historique. Evénement Pour la première fois dans l'histoire des Etats-Unis, un candidat noir, le démocrate Barack Obama, pourrait devenir président et une femme, la républicaine Sarah Palin, occuper le poste de vice-président de la première puissance mondiale. Les Américains vont élire leur président alors que les Etats-Unis sont engagés dans deux guerres qui semblent sans fin en Irak et en Afghanistan et que la crainte d'une récession est plus vive que jamais. Barack Obama et John McCain s'apprêtaient ce week-end à donner leurs derniers discours de campagne, afin de tenter d'arracher dans un ultime effort les voix des électeurs encore indécis avant la présidentielle américaine de mardi. A Newport News (Virginie, est), John McCain s'employait hier à convaincre les électeurs de cet Etat remporté par George W. Bush en 2004 de rester dans le giron républicain. Mais les derniers sondages n'y plaidaient pas en sa faveur. Selon le site indépendant RealClearPolitics (RCP), qui établit une moyenne des sondages, M. Obama devance son adversaire de 6,5 points en Virginie. Pour muscler ses propos, dans la dernière ligne droite de cette campagne, John McCain a choisi de faire appel vendredi soir dans l'Ohio (nord) au gouverneur républicain de Californie et ancien acteur body-buildé Arnold Schwarzenegger. L'ancien acteur, qui organise chaque année un tournoi de body-building à Columbus, dans l'Ohio, a commencé son discours en invitant M. Obama à s'y présenter. "Je veux inviter le sénateur Obama, parce qu'il doit faire quelque chose pour ses jambes maigrichonnes. Je lui ferai faire quelques flexions", a-t-il dit. Outre la Virginie, M. McCain devait aussi faire campagne hie en Pennsylvanie, cette fois-ci en terrain démocrate, où M. Obama le devance de 9,3 points en moyenne, selon RCP. Si les chiffres ne sont pas avec eux, les républicains se disent pourtant confiants. Dans un courriel adressé à quelque 5 millions de sympathisants républicains, le directeur de campagne de M. McCain, Rick Davis, a assuré que la victoire était en vue. "Nous croyons que nous pouvons gagner l'élection", a-t-il affirmé. Pendant ce temps, John McCain imperturbable a continué hier à Newport News de marteler son message selon lequel Barack Obama est sur une "ligne très à gauche". Il a également renouvelé ses critiques sur le plan fiscal du candidat démocrate qu'il accuse de vouloir "redistribuer les richesses" avec des impôts plus élevés. De son côté, le sénateur de l'Illinois continuait de chasser sur des terres républicaines hier matin, à Las Vegas (Nevada, ouest). Dans la ville du jeu, M. Obama, fort d'un avantage de 7 points selon une moyenne de RCP dans le Nevada, peut raisonnablement parier sur un renversement de tendance le 4 novembre. M. Obama, qui était vendredi encore dans l'Indiana (nord), également républicain en 2004, a continué d'associer son adversaire au bilan économique du président George W. Bush. Il a également promis que les premières priorités de sa présidence, s'il est élu, seraient de "désengorger le système financier" pour éviter "un effondrement potentiel". Mais il veut aussi de mener le pays à l'indépendance énergétique et de mettre en place un système de couverture santé universel. "Rien de tout cela ne pourra être accompli si nous avons toujours devant nous la menace d'un effondrement potentiel du système bancaire ou du système financier", a-t-il dit. Pendant ce temps, son directeur de campagne David Plouffe a annoncé triomphalement dans un message aux partisans du candidat démocrate que des publicités télévisées pour M. Obama étaient diffusées à partir d'hier dans l'Arizona (sud-ouest), le fief de M. McCain. Ces derniers jours, MM. Obama et McCain ont multiplié les déplacements dans plusieurs Etats clés, dont la Floride où le démocrate Al Gore avait perdu l'élection en 2000 avec quelques centaines de voix de différence en faveur de George W. Bush. La colistière de John McCain, Sarah Palin, faisait campagne dans cet Etat samedi. Le but est d'engranger au moins 270 des 538 grands électeurs qui composent le Collège électoral. L'élection se joue dans une dizaine d'Etats, capables de basculer d'un camp à un autre jusqu'à la dernière minute. -------- Obama se défend d'être au courant du statut illégal de sa tante
Le Temps-Agences - Après la divulgation d'informations compromettantes concernant sa tante, Barack Obama affirme qu'il ne savait pas que celle-ci vivait aux Etats-Unis illégalement, et il ajoute qu'il faut respecter les lois en la matière. "Le sénateur Obama n'était pas au courant de son statut, mais bien sûr, il croit que toutes les lois appropriées doivent être appliquées", souligne dans un communiqué transmis hier à l'Associated Press l'équipe de campagne du candidat démocrate à l'élection présidentielle. La tante de Barack Obama, une Kényane qui réside à Boston, se trouverait en situation irrégulière aux Etats-Unis, après le rejet de sa demande d'asile il y a quatre ans, a appris Associated Press de source informée. Zeituni Onyango, 56 ans, qui est la demi-soeur du défunt père du candidat, apparaît comme "Tatie Zeituni" dans les mémoires de Barack Obama. Elle a été invitée à quitter le pays par un juge fédéral de l'immigration qui a rejeté sa demande d'asile en 2004, selon une source proche du dossier qui a requis l'anonymat. L'information sur cette invitation à quitter le territoire américain, a été confirmée par deux sources distinctes, dont un responsable des forces de l'ordre. L'information révélée peut être connue de responsables du gouvernement fédéral mais l'Associated Press n'a pu établir si quiconque à un niveau politique au sein de l'administration Bush ou de la campagne du candidat républicain à la présidentielle John McCain était impliqué dans sa divulgation. Un refus de quitter le pays peut constituer une infraction administrative (non-pénale), à la législation américaine sur l'immigration. Mme Onyango n'est pas un membre de la famille de Barack Obama qu'il a mis en avant durant sa campagne, et contrairement à son père ou sa grand-mère, elle n'a pas non plus été évoquée dans les discussions sur sa vie personnelle. Son cas, révélé à quelques jours de la présidentielle, aurait suscité une consigne inhabituelle des services de l'immigration (Immigration and Customs Enforcement, ICE), donnée au niveau national, qui requiert que toute mesure d'expulsion prise avant mardi soit approuvée au moins au niveau des directeurs régionaux de l'ICE, selon une source policière.