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Double plaidoyer pour l'amélioration de la situation matérielle des stagiaires Corps de métier : L'Association des Jeunes Avocats prend les choses en main
* Octroi d'avantages fiscaux aux maîtres de stage - Frémissements sur toutes les lignes dans les rangs des jeunes avocats… Après le rassemblement organisé le 20 octobre devant le bureau du bâtonnier, Me Abderrazak Kilani, par un groupe de jeunes avocats qui ont longuement protesté contre la «marginalisation de leurs revendications» par le Conseil de l'Ordre national de l'Ordre des avocats, l'Association Tunisienne des Jeunes Avocats (ATJA) est montée au créneau pour venir en aide aux «robes noires» en herbe et notamment aux stagiaires. Le comité directeur de cette association professionnelle regroupant les avocats âgés de moins de 45 ans a, en effet, plaidé pour l'amélioration de la situation matérielle et morale de cette frange d'avocats lors d'une rencontre tenue le lundi 25 octobre avec M. Mohamed Agrebi, ministre de la formation professionnelle et de l'emploi, ainsi que dans un mémorandum adressé, mardi, au ministère de la Justice et des droits de l'Homme. La rencontre entre le ministre de la formation professionnelle et de l'emploi et le comité directeur de l'ATJA a essentiellement porté sur l'identification de mesures de nature à aplanir les difficultés inhérentes aux deux années de stage et à aider les jeunes avocats à s'installer pour leur propre compte. «La quête d'un maître de stage, qui doit être obligatoirement un avocat exerçant auprès d'une cour d'appel ou d'une cour de cassation depuis au moins trois ans, constitue aujourd'hui un véritable parcours du combattant pour les candidats. C'est que les avocats répondant aux critères requis refusent souvent les demandes de stage en raison des frais supplémentaires qui en découlent», précise Me Mounir Ben Smida, président de l'ATJA, rappelant que 1200 nouveaux avocats ont été inscrits au tableau du Conseil de l'Ordre durant les seules sessions de mai et juin derniers. Avantages fiscaux et programmes de formation Me Ben Smida note également que la course d'obstacles à laquelle font face les jeunes avocats, qui représentent aujourd'hui 75% du total des avocats inscrits au barreau, ne se limite pas à la période de stage. «Une fois cette première étape franchie, le jeune avocat a beaucoup de mal à ouvrir un cabinet, dont les frais s'élèvent en moyenne à 50.000 dinars », indique-t-il. Pour améliorer les conditions d'accès aux stages, le ministère de la formation professionnelle et de l'emploi et le comité directeur de l'ATJA se sont mis d'accord sur l'octroi de certains avantages fiscaux aux avocats ayant pignon sur rue afin de les encourager à accepter davantage de demandes de stages. Les deux parties ont aussi convenu de faire bénéficier les jeunes avocats désirant s'installer pour leur propre compte de programmes de formation d'une durée de vingt-et-un jours dans le domaine de la comptabilité, de la gestion, de l'informatique et des langues étrangères. Dans le mémorandum comprenant des revendications corporatistes qu'elle a adressé au ministère de la Justice et des droits de l'Homme, l'ATJA a notamment plaidé pour l'exonération d'impôts des avocats stagiaires, la revalorisation du montant de l'indemnité des stages d'initiation à la vie professionnelle ( de 120 dinars par mois actuellement à 250 dinars) et la révision à la hausse du plafond des crédits accordés aux avocats par la Banque Tunisienne de Solidarité (BTS), et destinés à financer l'ouverture de cabinets. L'association a, d'autre part, réclamé l'augmentation de la subvention allouée aux avocats stagiaires commis d'office ainsi qu'une «discrimination positive » en faveur des jeunes avocats en ce qui concerne l'octroi de l'aide judiciaire et de lots de terrains constructibles. « Ces revendications à caractère matériel constituent le minimum nécessaire pour préserver la dignité de l'avocat et lui éviter des fins de mois difficiles», résume Me Ben Smida.