Le Temps-Agences - Les appels dénonçant les menaces d'Al-Qaïda contre la communauté chrétienne copte se sont multipliés depuis deux jours dans la presse et parmi les représentants de l'Islam en Egypte, invoquant la nécessité de préserver "l'unité nationale". La prestigieuse institution sunnite d'Al-Azhar, proche du gouvernement, comme les Frères musulmans, première force d'opposition du pays, ont dénoncé les menaces venues d'Irak contre les chrétiens et plus particulièrement l'église copte égyptienne. Le grand imam d'Al-Azhar, cheikh Ahmed al-Tayyeb, a déclaré via son porte-parole que "l'Islam garantit la liberté de culte et interdit les agressions contre les églises". Il a condamné mardi soir "avec force" les menaces proférées par une branche irakienne d'Al-Qaïda, après l'attentat à Bagdad dimanche contre une cathédrale syriaque catholique qui a fait 53 morts, ajoutant qu'elles ne servaient "que ceux qui veulent provoquer la dissension et porter atteinte à l'unité nationale". Dans la presse également les prises de position en ce sens se sont multipliées, contrastant avec les nombreux articles de ces dernières semaines relatant des frictions entre communautés copte et musulmane sur les questions de divorce, de conversion ou encore d'interprétation du Coran. "Les dernières menaces d'Al-Qaïda visant les Coptes d'Egypte sont en fait une menace contre tous les Egyptiens" et "un prétexte pour détruire notre unité nationale", a estimé hier l'éditorialiste Emad Erian dans le quotidien gouvernemental al-Ahram. Le chef du parti d'opposition libéral Wafd, Sayyed Badawi, estime dans le journal de sa formation, Al-Wafd, que "nous sommes tous des Egyptiens et ne pouvons accepter des menaces contre ce qui constitue notre identité nationale".