Le Temps-Agences - Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a affiché hier son refus de faire des concessions à ses adversaires, quelques heures avant la reprise des négociations sur le partage du pouvoir. Ces négociations visant à mettre fin à une crise politique qui paralyse les institutions depuis huit mois, ont repris vers 16H00 (14H00 HT) à Bagdad en présence des chefs de file des principaux courants, y compris l'ex-chef du gouvernement Iyad Allaoui, absent de la réunion de la veille. Elles doivent permettre de surmonter d'âpres divergences sur la répartition des postes avant une réunion du Parlement, censé choisir aujourd'hui son président puis élire un chef de l'Etat, qui désignera ensuite un Premier ministre. Favori pour diriger le nouveau gouvernement que les Irakiens attendent depuis les législatives du 7 mars, M. Maliki a affiché sa fermeté dans la matinée dans un discours télévisé. «Nous devons relever les défis qui se présentent pour ne pas permettre que les conspirateurs reviennent et mettent la main sur tout ce que nous avons accompli», a déclaré le Premier ministre, en référence aux partisans de Saddam Hussein. «Le complot a presque réussi dans les mois qui ont précédé les élections», a-t-il ajouté accusant sans les nommer ses adversaires d'être des nostalgiques de l'ancien régime. Fort du soutien massif de la minorité sunnite, le Bloc irakien dirigé par M. Allaoui est sorti en tête des élections, devançant de deux sièges la liste de M. Maliki, l'Alliance de l'Etat de droit (chiite). «Même s'il y a des divergences, il faut se rappeler qu'on est dans le même bateau», a déclaré M. Maliki. «Car si ces divergences ne sont pas gérées de façon responsable, elles peuvent facilement dégénérer en conflit». M. Maliki est en position de force car il dispose, grâce au ralliement de plusieurs groupes, du plus vaste soutien au Parlement, avec 148 élus. Il lui manque encore 15 sièges pour obtenir la majorité absolue des 325 sièges. Les différentes formations kurdes ont obtenu 57 sièges au total. ----------------------- Nouveaux attentats contre des chrétiens ; six morts Le Temps-Agences - Une nouvelle série d'attaques a visé depuis mardi soir la communauté chrétienne de Bagdad, faisant six morts et 33 blessés, et suscitant la panique des fidèles, dont la majorité ne pense plus qu'à fuir. Dix jours seulement après le carnage dans une église de Bagdad, un archevêque syriaque catholique a lancé un appel à la communauté internationale, jugeant que ne pas venir en aide aux chrétiens de son pays serait «criminel». «Depuis mardi soir, il y a eu 13 bombes et deux obus de mortier contre des maisons et des magasins appartenant à des chrétiens, qui ont fait au total six tués et 33 blessés», a indiqué une source au ministère de la Défense, qui a également fait état d'une église endommagée.