Le Temps-Agences - Neuf membres des services de sécurité ont été tués hier à Bagdad, dont cinq policiers abattus par des membres d'Al-Qaïda à un point de contrôle dans l'ouest de Bagdad, ont indiqué un responsable du ministère de l'Intérieur et le commandement militaire de la capitale. "Vers 05H30 (03H30 HT), des inconnus ont abattu cinq policiers avec des pistolets munis de silencieux à un point de contrôle, place Al-Likaa, dans le quartier de Mansour, avant de planter le drapeau de l'Etat islamique d'Irak", qui regroupe une série d'organisations d'insurgés sous la houlette d'Al-Qaïda, a indiqué un responsable du ministère de l'Intérieur. En outre, selon le commandement militaire de Bagdad, un policier a été tué et sept autres blessés dans trois attentats à la bombe dans le centre et l'est de la capitale. A Sadr City, quartier chiite du nord de la ville, un soldat a été tué par un engin explosif et deux démineurs ont trouvé la mort en tentant de désamorcer deux autres bombes. Par ailleurs, Al-Qaïda a revendiqué hier une attaque qui avait fait 16 morts et 14 blessés jeudi à Azamiya, un quartier sunnite dans le nord de Bagdad. Sur le site jihadiste Hanein, l'organisation affirme que "les héros de l'islam et de Bagdad ont mené à nouveau une invasion dans les rues de notre bien-aimé Azamiya et visé le cœur du plan de sécurité faillible concocté par le gouvernement de la Zone verte", faisant allusion à la zone ultra-protégée de Bagdad où se trouvent le siège du Premier ministre et plusieurs ambassades dont celle des Etats-Unis. Lors de l'attaque de jeudi, des membres d'Al-Qaïda avaient tué trois soldats en faction à un barrage puis brûlé leurs corps. Treize personnes, dont trois soldats et trois policiers, avaient ensuite été tuées dans trois attaques à la bombe artisanale le long de différentes routes menant à la scène de la fusillade. Quatorze personnes avaient été blessées, parmi lesquelles sept policiers et deux membres de la défense civile. Des hommes armés avaient aussi planté un drapeau de l'Etat islamique d'Irak dans l'une des rues principales d'Azamiya après les attaques, selon un officier de police et des témoins. ---------------- Maliki nie être à l'origine du blocage politique Le Temps-Agences - Le Premier ministre irakien, Nouri al Maliki, a déclaré lundi que son désir d'effectuer un second mandat n'entraînait pas un blocage du processus de formation d'un nouveau gouvernement, avant de demander à ses concitoyens de se montrer patients. "Je voudrais dire au peuple irakien, à ceux qui disent que Maliki pose un problème, que je suis prêt à geler ma désignation", a-t-il expliqué lors d'un entretien diffusé par une chaîne de télévision nationale, précisant qu'il se retirerait si ses partenaires de coalition se mettaient d'accord sur un autre candidat que lui. Cinq mois après des élections législatives qui n'ont dégagé aucune majorité claire, l'Irak se trouve dans une impasse politique, paralysée par le jeu des coalitions, tandis que l'armée américaine s'apprête à réduire ses effectifs présents dans le pays à 50.000 hommes, d'ici la fin du mois. Le front laïque Irakia conduit par l'ancien Premier ministre chiite Iyad Allaoui est arrivé en tête du scrutin, en enlevant deux sièges de plus qu'Etat de droit (EDD), la coalition emmenée par Maliki, tandis que l'Alliance nationale irakienne (ANI), à dominante chiite, s'est classée troisième. Soutenu par les Etats-Unis, Allaoui revendique la direction du gouvernement, mais Maliki, qui prétend continuer à diriger le pays, s'est tourné vers l'ANI, avec lequel il a noué une "Alliance nationale" qui peut compter sur 159 sièges sur 325 au parlement. Samedi, les principales composantes de l'ANI ont toutefois fait volte-face, expliquant que le principal obstacle à la désignation d'un nouveau candidat demeurait l'insistance pour désigner Maliki. En conséquence, ces dernières ont gelé les discussions sur la formation d'un nouveau gouvernement. Au cours de son intervention télévisée, Maliki a estimé que l'ANI, dont les dirigeants sont proches du régime iranien, tentaient d'affaiblir le rôle de Premier ministre. Plus loin, le chef du gouvernement a expliqué que les ingérences répétées de pays étrangers dans les affaires irakiennes ralentissaient la formation d'un nouveau cabinet. "Je dis aux citoyens irakiens, vous avez été très patients (...) Je vous demande de l'être encore un peu afin d'éviter que quelqu'un ne mène le pays vers des violences intercommunautaires et vers la destruction", a conclu Maliki.