Pour les connaisseurs et passionnés de ces ruelles enchanteresses qui sont le cœur palpitant de la médina, l'espace culturel « La Parenthèse » est un lieu tout indiqué pour faire une pause après de longues déambulations dans ses méandres. Prendre une halte, le temps de savourer un thé ou un café. Comble du bonheur, se prélasser en feuilletant un livre illustré ou vaquer à une lecture ou encore acheter une œuvre sur les étagères. Sis au numéro 62 de la rue Sidi Ben Arous, ce Makhzen du XVIIème siècle, qui fait office de café culturel, de librairie et d'espace de rencontres culturels, est de toute beauté. En plus de la commodité de son accès et son implantation dans la lignée du nouveau circuit touristique récemment aménagé, c'est tout un environnement qui est restitué aux habitants des lieux et aux visiteurs en quête d'une authenticité spaciale perdue. C'est dans une atmosphère intimiste et conviviale que le propriétaire des lieux M. Mohamed-Salah Bettaïeb a organisé vendredi dernier, en partenariat avec la maison d'édition « Alif » une soirée, animée par quatre jeunes musiciens. Le prétexte était double. Celui d'une rencontre informelle autour de la parution d'une récente édition, un superbe livre illustré de plus de 300 photographies aériennes, avec un texte qui a pour auteur Viviane Bettaïeb, intitulé « La Tunisie vue du ciel » ainsi que la réouverture de cet espace « La Parenthèse » qui s'ouvre à une nouvelle vocation, celle de concilier Art et proximité. Une proximité qui ne peut avoir de sens, qu'en investissant ces lieux qui ont sacré la médina et toutes les médinas arabes comme villes où l'art de vivre côte à côte, relève de tout un art de savoir vivre en commun. Que du monde qui connaît et reconnaît la juste valeur d'un lieu et d'un livre d'égale qualité en un espace qui est loin d'être de trop. Avec les réaménagements et les travaux de restauration, « La Parenthèse » s'érige en lieu qui préserve une histoire. L'histoire d'abord de ce Makhzen, de toute beauté grâce à une architecture toute en voûtes imposantes et chargée, par la présence de pierres d'époque d'un air, d'une atmosphère, qui relie presque naturellement des temps révolus à une époque récente en quête de sens et de repères de continuité. La nuit tombée, la lumière éclaboussante des réverbères de rue donnait à la rue Sidi Mansour et à ses pairs une lueur qui rivalisait avec l'éclat du jour. Quant au livre récemment réédité, il trônait tel un trophée sur une pile d'exemplaires suscitant par son format et sa couverture attrayante la curiosité de tout un chacun. Un exemplaire circulait de main en main et les yeux s'écarquillaient en contemplation. La parenthèse est ouverte tous les jours de 9 heures jusqu'à 19 heures sauf le dimanche. Quant au beau livre illustré « Tunisie vue du ciel », sa découverte se fera sur les colonnes de notre journal dans la page spécialisée aux livres de chaque mercredi.