Le Temps-Agences- Un lycéen bordelais de 18 ans était dans un état critique après avoir tenté de s'immoler par le feu hier matin dans son établissement, où l'on s'interroge sur les raisons pouvant expliquer ce geste d'un jeune réputé bon élève mais qui avait évoqué des problèmes auprès de camarades. De source hospitalière, on a indiqué en début d'après-midi que le jeune homme est «très gravement brûlé et que le pronostic vital est engagé». Le jeune homme, scolarisé en bac pro communication graphique au lycée professionnel Toulouse-Lautrec, dans le centre de Bordeaux, s'est aspergé en début de matinée d'acétone avant de l'enflammer avec une allumette, selon les pompiers qui l'ont ensuite transféré vers 09H30 au service des grands brûlés du CHU de Bordeaux. «Il est très grièvement brûlé et se trouve dans un état critique», avait précisé le commandant Walter Garcia, en charge de la communication. Au moment des faits, une centaine d'élèves se trouvaient dans cet établissement qui en compte au total 600. «Cela s'est passé dans un couloir du premier étage juste avant l'entrée en cours à 09H30», a indiqué le proviseur. Selon lui, la bouteille d'acétone a été introduite dans l'établissement par l'adolescent. «J'ai assisté à la scène deux minutes après son geste, il a toujours été conscient et j'ai retenu qu'il m'avait dit en avoir assez», a-t-il ajouté. «J'ai enlevé ma veste pour l'entourer, il y avait eu peu avant un acte de courage d'une élève qui avait pris une couverture pour éteindre le feu», a-t-il expliqué. Lors d'un point-presse en fin de matinée dans le hall de l'établissement aux côtés du directeur de cabinet du préfet de Gironde et du recteur d'Académie, il a rendu hommage au «geste héroïque» de cette élève en carrières sanitaires et sociales qui avait une couverture et a immédiatement enveloppé son camarade, ce qui «lui a certainement sauvé la vie». Dans l'établissement en état de choc, une cellule psychologique composée de médecins, infirmières et psychologues a été immédiatement mise en place par le proviseur du lycée, en lien avec le Samu et le rectorat. Elle reçoit en priorité les élèves «et sera élargie jeudi aux adultes témoins de la scène», enseignants et surveillants, a expliqué le proviseur. Quant aux raisons pouvant expliquer le drame, elles demeurent pour l'heure obscures : «rien ne laissait présager un tel geste», même si l'adolescent avait confié «à des camarades qu'il avait quelques soucis», a dit le proviseur, ajoutant qu'une cellule de veille psychologique réunie quelques jours plus tôt n'avait pas évoqué le cas de cet adolescent. Lors du point-presse, le recteur d'Académie a évoqué un «geste désespéré dans les couloirs de l'établissement», supposant un «mal-être» «sans doute profond» chez un jeune réputé «bon élève». Ses parents ont été «immédiatement prévenus», a-t-il dit. Une enquête va être confiée à la sûreté départementale pour déterminer les circonstances du drame, a indiqué de son côté Thibault de la Haye-Jousselin, directeur de cabinet du préfet de la Gironde.