Le Temps-Agences- Minutes de silence et débats sur la violence à l'école : la communauté éducative a rendu hommage hier dans de nombreux collèges et lycéens de France au Tunisien Hakim, poignardé vendredi au lycée Darius-Milhaud du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne). Il n'était pas possible de savoir précisément la proportion d'établissements scolaires ayant observé cette demande du ministre de l'Education Luc Chatel, qui s'est rendu hier dans le lycée Rodin à Paris (XIIIe) pour partager ce recueillement avec des élèves d'un classe de terminale. Claude Thoinet, proviseur de ce lycée-collège de 1.300 élèves, a expliqué : "J'ai demandé à tous les enseignants d'organiser cette minute et un débat en fonction de l'âge des élèves sur ce drame, mais je ne vais pas passer dans les classes pour vérifier s'ils l'ont fait". Dans un communiqué, Luc Chatel a estimé qu'avec la "transmission des savoirs, la mission première de l'Ecole est de faire partager aux élèves les valeurs de la République". Le SNPDEN, principal syndicat des chefs d'établissements, avait regretté le manque de temps pour préparer cet évènement mais ne s'était pas opposé à "cette minute de silence qui est une façon de marquer un certain désarroi, une certaine émotion vis-à-vis de ce qui s'est passé". Selon la secrétaire départementale du Snes des Hauts-de-Seine, Marianne Auxenfans, nombre de ses collègues lui ont dit qu'aucune information ne leur avait été fournie lundi soir dans les établissements sur les modalités. Au lycée Darius-Milhaud, la minute de silence avait été observée dès lundi à 13h55. "La mort d'Hakim a été un choc pour tout le monde. Ce temps de silence a été un grand moment d'émotion", a affirmé François Olivier, professeur de français et d'histoire-géographie précisant qu'une salle avait été ouverte dans l'établissement pour permettre aux élèves de laisser des messages à la mémoire de la victime. Au lycée Ravel (Paris XXe), après la minute de silence, le professeur de français à fait travailler ses élèves sur une phrase de Gandhi : "Oeil pour oeil et le monde sera aveugle". Dans l'académie de Lille, de nombreux établissements organisaient mardi des épreuves communes, dont le bac blanc, et ne pouvaient donc pas faire observer la minute de silence. Les élèves du lycée Valentine-Labbé de La Madeleine, près de Lille, étaient invités à 11H00 à respecter une minute de silence, avant de débattre au sein de leur classe de la violence et du respect de l'autre. Selon l'inspection académique de Seine-et-Marne, cette minute aura des prolongements ultérieurs. Ainsi au lycée la Marre-Carré de Moissy-Cramayel, qui a connu des affrontements de bandes qui se donnaient rendez-vous à proximité du lycée, une réunion du conseil de la vie lycéenne, organisée entre le proviseur et les délégués lycéens, est prévue dans deux semaines. Son but : "effectuer un travail de réflexion des élèves autour de questions liées au thème du respect et de la régulation de la vie lycéenne".
