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Les chemins de l'enfer sont pavés de bonnes intentions
Professeurs complices de fraude
Publié dans Le Temps le 06 - 06 - 2009

Dans les établissements où les examens du baccalauréat se déroulent, l'administration remet pourtant à tous les professeurs convoqués à la surveillance des imprimés du Ministère contenant les instructions nécessaires et prévenant contre toutes sortes d'attitudes laxistes de nature à encourager ou à faciliter la fraude pendant les épreuves.
De plus le proviseur du lycée, en même temps directeur du centre d'examen, tient toujours, avant la date du baccalauréat, une réunion d'information avec ses professeurs pour leur rappeler les règlements en vigueur relatifs à cette importante échéance. Pendant l'examen, ce responsable et bien d'autres collaborateurs veillent, en visitant et revisitant les salles, à empêcher justement les cas de fraudes individuelles ou collectives. Mais ce contrôle s'avère parfois insuffisant, ce dont profitent certains candidats qui bénéficient en plus de la complicité de leurs surveillants. Un inspecteur du secondaire qui fut nommé directeur de centre de correction à maintes reprises affirme que l'infraction est courante et que régulièrement on enregistre des cas plus ou moins graves de ce genre de faute professionnelle. L'enquête qui s'ensuit est menée par une commission dont les membres sont chargés de réunir tous les éléments permettant d'incriminer ou de blanchir les candidats et leurs surveillants. Pour ce qui est des sanctions décidées, elles diffèrent en fonction de la gravité de l'infraction et peuvent coûter à l'administré en faute un blâme, une mise à pied ou même son poste. En effet, les cas de révocation existent malgré leur rareté.
Les nouveaux et les anciens
Contrairement à ce que l'on peut croire, les professeurs punis ne sont pas toujours des cadres trop jeunes et inexpérimentés, qui traitent avec leurs élèves comme s'ils étaient leurs camarades ; même les plus anciens peuvent être tentés. Ayant exercé pendant de longues années dans leur établissement, certains d'entre eux se familiarisent avec ses responsables au point de se croire assez " couverts " pour s'autoriser quelques abus pendant la surveillance de l'examen national. La complicité de fraude peut être signalée par des rapports confidentiels émanant du principal responsable du centre de l'écrit, mais des plaintes d'élèves ou de parents peuvent aussi présider à l'enquête instruite autour d'un délit présumé.

Une faille quelque part
Nous avons rencontré également un directeur de lycée et deux professeurs qui nous ont parlé des conditions dans lesquelles se déroule la surveillance au baccalauréat. Tous trois sont d'accord pour dire qu'en règle générale, rien n'est laissé au hasard sur les lieux de l'examen. A l'intérieur de la salle, les deux enseignants surveillants sont priés d'être extrêmement vigilants et de signaler tout comportement suspect au directeur du centre ; ils ne peuvent en tout cas rien décider de leur propre chef. Tout comme le public dont ils ont la responsabilité, ils ont été prévenus contre les infractions et leurs conséquences. Si celles-ci se produisent en dépit du contrôle, ou bien elles sont rapidement découvertes au niveau du centre d'examen, ou bien les professeurs correcteurs s'en rendront compte. Sinon alors, c'est quelque part une faille ou une négligence qui ont renforcé la tentation des fraudeurs et de leurs complices.

Une question de principe
" En réalité, affirme le directeur de lycée, je suis dans mon établissement celui qui porte le plus de responsabilités à l'occasion du bac. Tout doit passer par moi. C'est une épreuve terriblement stressante pour tous les directeurs de centres d'examen. Mes collaborateurs sont là, mais je ne me contente jamais de leur aide. En ce qui concerne la prévention des fraudes, je ne vous le cache pas, j'ai mes informateurs sur la collaboration et je m'appuie sur eux. Je me fie aussi à mon intuition et à mon expérience pour anticiper les infractions éventuelles. Par exemple je ne désigne pas, pour surveiller ensemble dans la même salle, deux collègues trop familiers l'un avec l'autre ; ceux dont je connais le laxisme sont accompagnés de surveillants intransigeants. Je multiplie les allées et venues dans les couloirs signalant à tous ma présence, je contrôle par moi-même la répartition des candidats dans leurs salles. Il m'est arrivé de soupçonner deux collègues enseignants et d'envoyer au centre de correction une note les concernant. Heureusement, les correcteurs n'ont commis aucune irrégularité qui justifie mes doutes. Je me rappelle cependant qu'un collègue est venu un jour de surveillance me demander de le changer de salle parce qu'il a constaté la présence parmi les candidats d'un fils de parent. Le père de cet élève l'avait auparavant contacté et avait sollicité un coup de pouce en faveur de l'adolescent si l'occasion lui en était offerte. Geste très honnête qui a sans doute été mal apprécié par le parent et son fils. C'est à mon avis une affaire de principe avant toute autre chose : quand on attache du prix à la crédibilité de notre enseignement et à nos diplômes, on refuse d'instinct de se faire complice d'une fraude. Nous devons au contraire enraciner des valeurs positives dans l'esprit de nos jeunes. Nous ne les aidons pas en favorisant la triche. Quel que soit l'argument qui la défend, la fraude ne produit que des générations de cancres incapables de penser par eux-mêmes et de décider seuls de leur avenir. Le jour où l'on pensera le contraire, ce sera la pire catastrophe pour notre système éducatif ! "


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