La valeur des investissements étrangers en Tunisie a atteint les 956,6 MD courant les six premiers mois de l'année 2010. Ces chiffres ont été annoncés par la FIPA (Agence de promotion des investissements étrangers) et ce, dans son dernier bilan semestriel établi à cet effet. La valeur de ces investissements est répartie comme suit : 848,6 MD représentent des placements en IDE et 108 MD en portefeuille. L'évolution de cette valeur en comparaison à la même période pour l'année 2009 s'est affichée en zone positive. En effet, les Investissements Directs Etrangers étaient de l'ordre de 829,5 MD et les placements en portefeuille étaient de 55,1 MD. Par ailleurs, les secteurs d'activité ayant bénéficié de la part du lion pour les IDE selon leur répartition sont les industries manufacturières avec 240 MD et l'énergie avec 456 MD. Par la même, le premier semestre de l'année en cours ont vu l'entrée en production de pas moins de 102 entreprises à participation étrangères, ainsi que l'achèvement de 120 extensions dans des entreprises étrangères installées en Tunisie. Ces réalisation ont abouti à la création de près de 6000 nouveaux emplois (5932). Or comment et quand évaluer l'impact des IDE ?. On parle de période optimale. C'est à dire que l'investissement génère un projet qui arrive à maturation. Nous avons pris un échantillonnage ou plutôt ce qu'il conviendrait d'appeler « cycle ». Businessnews, le site de Nizar Bahloul y apporte de bons éclairages.
Stabilité sociale et politique
Sur une période de huit années entre 1997 et 2005, les Investissements Directs Etrangers en Tunisie ont doublé. Ils sont en effet passés de 402,9 millions de dinars à 1015,7 millions de dinars. Ces chiffres sont avancés par une étude intitulée « Les boucles d'investissement intérieur –Investissement étranger et la croissance des pays Méditerranéens », effectuée pour le compte du FEMISE (Forum Euro-méditerranéen des Instituts de Sciences Economiques), données rapportées par notre confrère « Businessnews». Plusieurs facteurs ont joué en faveur de la Tunisie en tant que terre d'accueil des investissements étrangers. Des facteurs qui se sont entre temps améliorés et ont évolué pour attirer encore plus d'investisseurs, de plus gros calibre. Citons principalement parmi ces facteurs, la stabilité sociale et politique se consolidant atouts incontestables et prédominants conjugués à l'amélioration du climat des affaires opérée à travers le désengagement de l'Etat de certains secteurs économiques notamment industriel et des grandes infrastructures. Ainsi que, la limitation des procédures administratives, la garantie des lignes de crédit par la Banque Européenne d'Investissement et l'exonération d'impôts deviennent-ils autant de facteurs d'incitation à l'investissement étranger en Tunisie. Comme nous le savons tous, l'argument décisif pour les investisseurs étrangers est en premier lieu le coût de la main d'œuvre sous nos cieux. Quel que soit le secteur d'activité concerné, celui-là est moins cher voire beaucoup moins chers que dans les pays d'origine des investisseurs. Aujourd'hui, la Tunisie apparaît un peu loin dans le classement des pays les moins chers en matière de main-d'œuvre devancée bien entendu par les pays asiatiques devenant champion dans le domaine. Toutefois, c'est plutôt un bon point pour la Tunisie. Car si la main-d'œuvre se monnaye un peu plus cher aujourd'hui c'est grâce à l'amélioration de sa qualité, ajoutées à ses qualifications et compétences.
Mega-projets
Par ailleurs, et au vu des récents mégas projets accueillis en Tunisie et élaborés par des investisseurs étrangers, essentiellement ceux du Golfe. Ces derniers vous diront qu'outre les facteurs basiques d'incitation à l'investissement, ils ont été grandement appâtés par le coût des terrains mis à disposition. Avec le « dinar symbolique », les investisseurs étrangers ont profité avec sagacité et à bon escient. Cela dit, certains de ces investisseurs, du Golfe en l'occurrence, n'ont pu honorer leur engagement et aller au bout de leur projet. Faute de moyens, notamment suite à la crise financière mondiale. Les Investissements Directs Etrangers représentent pas moins de 10% des investissements productifs de la Tunisie, générant ainsi un sixième des emplois et un tiers des exportations. En l'an 2005, le nombre des entreprises à participation étrangère a dépassé les 2700 drainant près de 260 000 emplois. On peut cautionner l'hypothèse que les IDE ne peuvent qu'être bénéfiques pour l'économie d'un pays: création d'emploi, création d'unités de production, impulsion de la consommation, en plus du développement économique. Cependant, il est important de procéder à une étude minutieuse de tout projet d'investissement étranger en projetant les répercussions de celui-ci sur l'économie nationale sur une période optimale. Cela permettra de mieux appréhender les risques qui lui sont liés, et de mieux les gérer. Il ne faut pas que l'arrivée des pétrodollars, par exemple, prenne le dessus sur l'intérêt général de l'économie du pays et se hâter à s'enorgueillir des mégas projets qui s'invitent chez nous, comme cela a été le cas pour Sama Dubaï. Nadya B'CHIR