Projeté à Sousse (Théâtre Municipal) le mercredi 24, et à Tunis (Salle Le Colisée) le jeudi 25 novembre, le film allemand: « Renn, wenn Du kannst » (cours, si tu peux), premier long-métrage de Dietrich Brüggemann, continuera son périple tunisien dans d'autres villes où les Journées du Cinéma Européen ont installé leurs assises, le temps du festival, pour le plus grand bonheur des cinéphiles. A Kairouan (Complexe Culturel de Kairouan) le samedi 27, à Mahdia (Complexe Culturel de Mahdia) le jeudi 30 novembre, et enfin à Jendouba (Complexe Culturel de Jendouba) le samedi 4 décembre 2010, grâce à l'initiative du Goethe Institut Tunis, qui a fait le choix de présenter au public, une œuvre, programmée d'ores et déjà dans toutes les sélections à travers les festivals les plus prestigieux, aussi bien en Allemagne que dans le monde. Un coup d'essai qui vaudrait un coup de maître, si l'on en croit les critiques, quasi unanimes à saluer un film d'exception, drôle et non pas moins incisif, sur ce que son réalisateur décrit comme un « phénomène de société ». La petite histoire, c'est celle de Benjamin, jeune paraplégique, qui observe la vie de son quartier et le monde environnant, à partir de son balcon. Bien que d'un naturel joyeux, sa condition de handicapé moteur l'aura doté d'une lucidité aiguë, mâtinée d'un cynisme qui fait office de carapace extérieure pour pouvoir en découdre avec une vie qu'il ne s'est pas choisie. L'Amour n'est donc pas sa priorité principale puisqu'à son sens, les dés étant truqués d'avance, rien ne servira de courir. Jusqu'au jour où Annika, jeune violoncelliste qui n'a de cesse de courir les auditions, passe sous son balcon, en instaurant, à son corps défendant, un rituel amoureux dont elle ignore aussi bien les tenants que les aboutissants. Christian quant à lui, jeune auxiliaire de vie qui effectue son service civil en s'occupant de Ben, fera fortuitement la connaissance d'Annika, et l'intègrera bientôt dans la vie de Benjamin. Un triangle amoureux se forme, qui pose évidemment problème. Car si Annika s'est amouraché de Christian, elle ne peut être indifférente au charisme aux antipodes de Ben, tout en ayant conscience de la difficulté d'un choix, dont elle n'arrive pas à arrêter le terme… « Cours, si tu peux » serait justement un film où tous les protagonistes poursuivent un rêve : Ben, celui de pouvoir marcher à nouveau, Christian celui d'achever son service, et Annika, celui de pouvoir enfin jouer son morceau préféré sur scène. Et si trio amoureux il y a, ce ne serait pas dans la veine d'un « Jules et Jim » façon Truffaut, un trio amoureux mythique, dans l'histoire du cinéma, mais dans celle d'une nouvelle vague de jeunes cinéastes berlinois, qui semble entendre bien imposer sa propre marque de fabrique, de préférence en se démarquant. Dietrich Brüggemann dira : « Dans notre monde, l'affection est une marchandise négociable. Quelle est ma valeur ? Est-ce que je plais aux autres ? C'est sous la forme la plus difficile que se présentent ces questions à nos protagonistes. J'avais envie d'approfondir la question de savoir si par la force du mental, on peut vaincre ses handicaps physiques. Une question étroitement liée à la nature du cinéma …»