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La grande braderie
Huile d'olive
Publié dans Le Temps le 26 - 12 - 2006

- L'extra, bradée cette semaine à 3d500 alors que son prix moyen au cours de la saison écoulée était supérieur à 5d700.
- Certains exportateurs vendent à des prix inférieurs de 20 % aux moyennes internationales
- Le marché des olives est à son niveau le plus bas : moins de 600 millimes.
- Les sociétés mixtes tuniso-italiennes continuent à saper les cours et à exploiter le manque de liquidités.
- Les recommandations de rééchelonnement de la banque centrale sont toujours ignorées par les banques.
A la fin de la semaine dernière, un lot de quatre mille tonnes d'huile d'olive tunisienne a été bradé par deux exportateurs à 2,1Euros (3,570d) pour la qualité Extra et à 1,9 Euros (3,230d) pour la qualité normale. Ces prix rappellent les cours des dernières ventes de la saison écoulée (septembre, octobre) lorsque les exportateurs et les oléifacteurs se sont retrouvés avec près de 70.000 tonnes d'huile d'olive encore en stock à un mois de la nouvelle saison. Ils étaient donc obligés de les vendre aux prix proposés sur le marché à ce moment. Mais la situation n'est pas similaire aujourd'hui, la nouvelle saison ne fait que commencer et les prix moyens à l'échelle internationale sont actuellement de 2,5 Euros (4d250), qu'est-ce qui pourrait donc justifier un tel bradage et quelles sont les mesures à prendre pour éviter l'effondrement de ce marché qui a rapporté durant les trois dernières années une moyenne de 700 millions de dinars de recettes en devises?
Chute des cours d'olives
Après de multiples discordances sur la date d'ouverture de la saison oléicole, en raison notamment des problèmes d'écoulement des stocks de fin de la saison écoulée, paysans, oléiculteurs et oléifacteurs se sont mis au travail depuis bientôt deux mois. Pourtant, la vitesse de croisière tarde à être atteinte et le rythme de la production est encore saccadé. Lequel problème n'est pas dû à la quantité de la récolte que les experts évaluent à près de 170.000 tonnes, mais plutôt à un manque chronique de liquidités sur le marché des olives et de l'huile, notamment à Sfax où « souk ezzitoun », considéré comme la bourse de l'huile d'olive, tourne à son niveau le plus bas depuis des années. Ce marché ne retrouve pas non plus ses repères puisque l'Office National de l'Huile n'a pas annoncé ses prix de réception. Du coup, les cours d'olives ont connu une chute vertigineuse et ils tournent actuellement entre 300 et 600 millimes. Le kilogramme d'huile de qualité extra reviendrait alors à 3d500, mais les oléifacteurs et les exportateurs sont réticents pour l'achat d'huile d'olive, faute de liquidités aussi. Du coup, les oléiculteurs essaient de reculer la cueillette à la recherche d'une stabilité qui tarde à s'installer sur le marché.
Manque de liquidités
En conséquence de la crise de l'arrière saison, qui a fait beaucoup de dégâts, notamment chez les oléifacteurs et les exportateurs qui se sont retrouvés avec des impayés auprès des banques, les crédits de la nouvelle saison n'ont pas été faciles à obtenir et les banquiers étaient réticents à allonger des crédits de campagnes. Lesquels crédits permettaient aux professionnels d'entamer les premières opérations de la saison puisque les échanges à « Souk ezzitoun » de Sfax se font au comptant. Du coup, le monde de l'oliveraie s'est retrouvé largement affecté par cette réticence des banquiers et le rythme des échanges est à son niveau le plus bas. Les prix n'ont même pas atteint ceux de l'avant dernière saison. D'ailleurs, plus de 40 % des huileries n'ont pas ouvert leurs portes.
Spéculation
Les effets de la crise n'étaient pas uniquement ressenties par les professionnels. Certains organismes exportateurs, et notamment les sociétés mixtes, n'ont pas subi de grands dégâts financiers. Ils sont en train de tirer profit de la crise actuelle du secteur. Ils achètent et les olives et les huiles à bas prix. Certains sont des actionnaires dans des sociétés italiennes de conditionnement et ils récupèrent ce qu'ils ont perdu, en exportant à partir de la Tunisie à des prix bas, par ce qu'ils gagnent dans la phase de vente de cette même huile tunisienne, une fois traitée, conditionnée et exportée d'Italie sous une nouvelle appellation. Il est donc clair que le marché de l'huile d'olive tunisienne est en train de subir des manipulations de la part de certaines sociétés italiennes qui sont, en partie, à la base de la crise de la saison écoulée et, peut-être même, celle qui s'annonce déjà cette saison. D'ailleurs, les ventes suspectes de la fin de la semaine dernière à 1,9 et 2,1 Euros ne peuvent échapper à cette catégorie de manipulation.
Et la banque centrale ?
Comme ce secteur a généré durant les trois dernières années une moyenne de près de 700 millions de dinars de recettes en devises et la balance commerciale alimentaire est excédentaire ( le taux de couverture des importations par les exportations est : +122 %), la banque centrale ne pouvait rester les bras croisés face à une telle situation et elle a recommandé aux banques de rééchelonner les impayés de la saison 2005-2006 pour permettre aux professionnels de faire face aux exigences de la nouvelle saison. Les banques, soucieuses d'un résultat plutôt particulier, n'ont pas encore appliqué ces consignes. Ils courent derrière leurs intérêts immédiats plutôt que celui de l'économie nationale. Or, le secteur de l'oliveraie est sur le bord de l'effondrement et le mouvement de panique de la semaine dernière ( bradage des prix ) risque de se poursuivre et de se répercuter davantage sur le prix de l'olive. Déjà, avec 3d500 le kilo à l'exportation, le prix de départ devrait être 500 millimes. Donc, il est impératif que la banque centrale, les corporations professionnelles, les ministères concernés et le système bancaire installent une cellule de crise pour sauver le secteur.
Mourad SELLAMI

Mounir Nôomane, exportateur : « Avec 2,1 Euros (3d570) le kilo de l'huile extra, on ne rentre même pas dans ses frais »
Les exportateurs ne se sont pas encore remis des effets des pertes sèches qu'ils ont subi à la fin de la dernière saison oléicole qu'ils affrontent déjà de nouveaux problèmes. Mounir Nôomane, vice-président de la chambre professionnelle des exportateurs d'huile d'olive explique : « Ce n'est pas normal qu'on se permette de vendre le kilo de l'huile extra à 2,1 Euros (3d570), ce prix là ne couvre même pas les frais avec un kilo d'olives à 600 millimes. Il faut déjà 5 kilos d'olives pour extraire un kilo d'huile, ajoutez à cela les frais du transport, d'extraction et les frais d'embarquement. Le prix de revient est, au moins, à 3d800. Et puis, il faudrait dégager des bénéfices. C'est d'une part, le manque de liquidités et d'autre part, l'effet de la panique, qui ont poussé ces exportateurs à vendre avec de tels prix. Ils ont peur de l'effondrement du marché et ils veulent disposer d'argent pour continuer à rouler. Les professionnels sont vraiment à sec et la campagne oléicole risque un véritable effondrement qui toucherait tous les intervenants : paysans, oléiculteurs, oléifacteurs et exportateurs. Les autorités ne devraient pas laisser traîner les choses car les conséquences risquent de se répercuter sur la balance économique globale. La banque centrale devrait intervenir et exiger l'application de ses recommandations sur le rééchelonnement des dettes des professionnels. »


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