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Le développement durable passe nécessairement par la participation des femmes
Interview de Mme Leïla Ben Ali à «Arabies» sur les résultats du 3ème Congrès de l'OFA
Publié dans Le Temps le 07 - 12 - 2010

Tunis-TAP- La revue mensuelle «Arabies», éditée en langue française à Paris, a publié, dans son 284ème numéro du mois de décembre, une interview de Mme Leïla Ben Ali, épouse du Président de la République, Présidente de l'Organisation de la Femme Arabe (OFA).
Cette édition, dont la couverture est illustrée par un portrait de la Première Dame de Tunisie, comporte un dossier de plus de 40 pages sur le parcours de l'OFA et notamment les travaux et les résultats du 3ème Congrès de l'Organisation tenu à Tunis fin octobre dernier sous le signe «La femme arabe, partenaire essentiel du développement durable».
La revue «Arabies» titre, en couverture, «Monde arabe: Femmes et développement» et propose une série d'articles qui font une lecture approfondie des décisions et recommandations issues du congrès de Tunis mettant l'accent sur les résultats de ce congrès qui constitue une mutation décisive sur la voie de l'autonomisation de la femme arabe, la consécration des choix de la modernisation et de la réforme dans les sociétés arabes et la dynamisation de la participation de la femme au développement durable dans ses différentes dimensions.
Voici le texte intégral de l'interview:
Question: Le troisième Congrès de l'Organisation de la Femme Arabe (OFA) était très attendu, et les observateurs n'ont pas manqué de relever la participation nombreuse et la qualité de la présence. A quoi cela tient-il? Est-ce le thème de la rencontre, axé sur le concept très actuel du développement durable? Est-ce l'effet de votre présidence de l'OFA qui a été marquée, de l'avis général, par de nombreuses initiatives inédites et des actions déterminantes?
Réponse: La grande affluence, la qualité et le prestige des participants au 3e Congrès de l'OFA à Tunis ont été relevés par tous les observateurs. Votre question m'offre l'opportunité de remercier Leurs Altesses et Leurs Excellences, ainsi que toutes nos sœurs et nos invités qui ont pris part à cet important congrès dont ils ont rehaussé la qualité des travaux.
Je ne peux que me réjouir de l'engouement suscité. J'y ai vu un témoignage supplémentaire de la détermination à aller de l'avant sur la voie de l'égalité des genres qui anime désormais l'immense majorité des femmes arabes.
C'est aussi une manifestation concrète de leur aspiration à participer pleinement et activement aux processus de développement dans leurs pays respectifs et à l'échelle collective arabe.
Le développement durable, comme vous le savez, comporte une forte charge civilisationnelle: il s'agit de déterminer le type de société que nous voulons léguer à nos enfants. Voulons-nous une société moderne où hommes et femmes disposeraient de chances égales pour construire un avenir harmonieux et équilibré pour leurs enfants, ou une société tournée vers le passé dans laquelle une moitié de la population, les femmes, serait exclue? En choisissant pour thème de nos assises «La femme arabe, partenaire essentiel du développement durable», les femmes arabes envoyaient déjà un signal fort de leur aspiration à devenir partie prenante - et même partie majeure - de la construction d'une société moderne qui garantirait l'égalité des genres et assurerait l'autonomie des femmes. Sans elles, le développement durable est une illusion. Il passe nécessairement par la participation des femmes. C'est un message que le 3ème Congrès de l'OFA a fait ressortir sans aucune ambiguïté.
S'agissant de la présidence tunisienne de l'OFA, je vous remercie pour vos appréciations élogieuses. J'ai perçu le mandat que m'avaient confié mes sœurs arabes, il y a deux ans, comme un devoir impérieux: celui de tout mettre en œuvre pour accroître les capacités de l'Organisation à répondre aux aspirations des femmes arabes au progrès et à la modernité. Sans oublier de contribuer à une plus grande efficacité de l'action arabe commune sur la voie de l'égalité et du partenariat hommes-femmes. Je dois avouer que le climat d'émancipation féminine que connaît la Tunisie - pays avant-gardiste dans la région en matière de promotion et de protection des droits des femmes – ainsi que le soutien des autres Premières Dames arabes ont largement contribué au succès de ma mission.
Nous avons ainsi pu, à titre d'exemple, initier différentes actions et programmes comme la mise en place effective de la Commission de la femme arabe pour le droit international humanitaire; l'impulsion d'une stratégie arabe de lutte contre les violences faites aux femmes; l'institution d'une journée arabe au profit des personnes âgées; ou encore la création d'un observatoire des législations sociales et politiques ayant pour objectif d'évaluer les progrès accomplis par les femmes dans divers domaines et de mieux cibler les secteurs à améliorer.
Question: Quelle évaluation faites-vous de ce Congrès que vous avez présidé personnellement? A-t-il répondu aux attentes?
Réponse: J'aurais souhaité que d'autres que moi se chargent de ce bilan. Je me contente de constater, comme de nombreuses autres participantes avant moi, que le Congrès a été un succès à tous points de vue. Il a été l'occasion de travaux scientifiques de qualité et de débats de haut niveau qui ont permis d'analyser toutes les dimensions de la promotion de la condition de la femme arabe, sans oublier sa corrélation avec la thématique du développement durable et ses diverses implications environnementales, sanitaires, sociales et politiques.
Le Congrès de Tunis a été un grand moment de réflexion, de partage d'expériences et de questionnements intellectuels majeurs. Cette vivacité intellectuelle et cette circulation des idées progressistes en matière de droits de la femme et de droits humains en général constituent pour moi des gages pour le futur. Il est désormais très clair que les opinions publiques arabes sont très majoritairement favorables à l'égalité des genres et à l'inclusion sociale, politique et économique des femmes. Cette évolution des mentalités, vous en conviendrez, est loin d'être anodine.
Un autre point de satisfaction est la pertinence et le caractère opérationnel des recommandations qui ont émané de nos travaux. A titre d'illustration, il a été recommandé d'adopter l'approche du genre social dans les stratégies, les budgets et les programmes de développement des pays arabes. Il a aussi été préconisé de renforcer le processus de réforme législative dans les Etats arabes en vue de combler l'écart souvent relevé entre les textes et la pratique; de réaffirmer la nécessité d'accroître la représentation de la femme aux postes de décision ayant trait à l'instauration de la paix et à la lutte contre les conflits armés; de créer un Prix récompensant l'association féminine la plus active dans le domaine de la protection de l'environnement, etc....
Question: Ces recommandations sont importantes, mais la question reste de savoir si elles seront suivies d'effets.
Réponse: Le fort consensus qui s'est dégagé de nos travaux constitue en soi un gage pour la suite. Pendant trois jours, des travaux sérieux ont été menés par des experts et des personnalités de qualité. Nous nous sommes engagées à suivre la mise en œuvre des recommandations, car il en va de notre avenir commun. La pleine participation des femmes au développement durable est d'abord une question de bon sens : aucun pays ne peut accéder au développement en excluant la moitié de sa population! Nous disposons aujourd'hui de suffisamment d'exemples indiquant que le renforcement des droits des femmes et la facilitation de leur accès aux ressources économiques et financières sont non seulement indispensables au plein épanouissement de l'ensemble de la société, mais ont aussi des effets multiplicateurs sur une série d'objectifs de développement clés comme la croissance économique, la réduction de la pauvreté et l'enracinement des concepts de développement humain durable.
Nous nous emploierons, avec nos sœurs arabes, à maintenir vivace la flamme de l'espoir, allumée à Tunis, en veillant au suivi des décisions que nous avons adoptées de commun accord. Pour nous, comme pour les autres participantes, le Congrès de l'OFA n'était pas une simple rencontre événementielle, mais une réunion historique. Il a ouvert des possibilités pour les femmes, offert des opportunités nouvelles d'actions, et déblayé l'avenir. Il nous appartient à toutes et à tous de veiller, dans l'entre-deux congrès, à ce que les recommandations adoptées soient appliquées. Je ne doute pas que la prochaine présidence de l'OFA, dans l'esprit de continuité qui a toujours animé notre organisation, s'y attellera.
Après la réflexion, viendra l'heure de passer à l'action.
Question: Vous êtes également connue pour votre forte implication dans l'action sociale et humanitaire dans votre pays. Nous avons pu visiter le grand centre pour personnes handicapées que vous avez fait ériger près de Tunis, à Gammarth. Comment en êtes-vous arrivée là ?
Réponse: Dès ma tendre enfance, j'ai été imprégnée des valeurs d'entraide et de solidarité qui sont devenues aujourd'hui, grâce aux initiatives du Président Zine El Abidine Ben Ali, un trait caractéristique majeur de ses choix politiques. J'ai aussi la ferme conviction que l'Etat ne peut pas tout faire, et qu'il est du devoir de chaque citoyen et citoyenne de soutenir, à sa manière, l'action sociale et de solidarité des pouvoirs publics.
Je consacre ainsi beaucoup de temps à essayer d'apporter du baume au cœur de ceux que la vie n'a pas particulièrement favorisés, notamment les individus à besoins spécifiques, qu'il s'agisse de personnes porteuses de handicaps, d'enfants, de personnes âgées sans soutien familial ou de malades souffrant d'affections chroniques.
J'ai aussi créé deux associations à vocation sociale. Fondée il y a plus de dix ans, Basma a pour mission de soutenir les efforts de l'Etat dans le domaine de l'intégration professionnelle des personnes handicapées.
Elle contribue par ses actions à favoriser leur accès à l'emploi, à les encourager et à les soutenir dans la réalisation de projets individuels. Le centre que nous venons d'inaugurer fait suite à de nombreuses actions déjà entreprises pour offrir un cadre de travail, de formation professionnelle et de loisirs aux handicapés.
Quant à l'autre association, nommée «Saïda», elle a pour vocation de soutenir le plan national de lutte contre le cancer et d'aider à parfaire la prise en charge des patients en termes de soins et d'assistance sociale. Au nombre des projets prévus pour venir en aide à la stratégie nationale de lutte contre cette maladie figure la construction prochaine de l'institut Ezzahraoui qui sera doté des équipements les plus performants. Il sera appelé à devenir un centre pilote dispensant des prestations médicales et sociales, outre des activités scientifiques très diversifiées et multidisciplinaires.
Je n'hésite pas, par ailleurs, à apporter mon soutien à d'autres associations à caractère social et caritatif telles que SOS Gammarth et Al Karama, qui s'occupent de l'enfance démunie et des handicapés. Ce qu'il convient surtout de relever, c'est que ces associations comptent un nombre croissant de volontaires, preuve s'il en est de l'ancrage profond dans notre société des valeurs d'entraide, de solidarité et de partage consacrées par le Président Ben Ali qui les a consignées dans le texte même de la Constitution.


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