Trois ressortissants d'un pays voisin font partie d'un grand réseau de trafic de stupéfiants. Leurs plans ont été déjoués alors qu'ils essayaient de transférer leur marchandise de leur pays vers l'Europe en transitant par la Tunisie. Les trois inculpés sont résidents à Paris. L'accusé principal est propriétaire d'une station de lavage de voitures. Il a proposé à un de ses ouvriers, de transférer en Algérie des meubles à bord d'une voiture de marque allemande ayant un label X5. Pour ce faire il fallait lui remettre une carte grise en son nom car la réglementation dans le pays voisin interdit l'usage d'une procuration quand il s'agit d'une importation de voiture venue de l'étranger. Comme récompense son patron lui a promis de lui effacer ses dettes et de lui octroyer une prime supplémentaire à part le payement des frais de séjour et l'argent de poche. C'était une occasion pour cet ouvrier afin qu'il puisse joindre l'utile à l'agréable en profitant pour aller visiter les siens dans son pays natal. Une fois sur place, il a été rejoint par son patron qui lui a demandé de lui laisser la voiture quelques jours avant de retourner en France via la Tunisie. En effet après une visite de deux jours au cours de laquelle le patron a bourré la voiture de sachets remplis de produits stupéfiants en prenant soin de les insérer dans les creux intérieurs des portières, avant le retour en Tunisie par la frontière terrestre. Les deux compères se sont dirigés directement vers la capitale. L'ouvrier devait passer les frontières Tunisiennes et embarquer sa voiture sur un bateau à destination de gêne, à partir du port de La Goulette. Le même jour le patron a embarqué à bord d'un avion à l'aéroport de TunisCarthage en donnant rendez vous à son ouvrier au port de Gênes pour faciliter le débarquement de la voiture. C'était sans compter sur la vigilance des agents de la douane. En effet au passage de la voiture, ils se sont rendus compte que le conducteur propriétaire de la voiture avait un comportement suspect et paraissait assez hâtif voulant accélérer les formalités et embarquer au plus vite. Ce comportement a poussé les douaniers à faire passer la voiture aux rayons laser. C'est ainsi qu'ils ont découvert qu'au niveau des portières il y avait une matière douteuse. Ils ont confisqué la voiture et arrêté le conducteur. L'analyse des sachets a permis de découvrir qu'il s'agissait de produits stupéfiants. Le conducteur a été mis en garde à vue pour les besoins de l'enquête. Au cours l' interrogatoire, il a nié être au courant qu'il transportait un produit illicite ainsi que son appartenance à un réseau de trafiquants. L'enquête a permis de découvrir également qu'il s'agissait de la deuxième opération de ce genre.. L'affaire a été transmise à la 4ème chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, où l'inculpé a comparu en état d'arrestation. Les deux autres inculpés seront jugés par défaut. Interrogé, l'inculpé a répondu qu'il travaillait à la station de lavage et que l'inculpé principal dans cette affaire était son patron. C'est pour faire face à ses créances qu'il a accepté d'effectuer cette mission. Il a déclaré qu'il ignorait, au moment où il a été interpellé, qu'il transportait une marchandise illicite. Il a été dupé par son patron. Il a expliqué les raisons pour lesquelles la voiture était enregistrée en son nom. C'était pour faire face aux règlementations du pays voisin en matière d'importation de voitures de l'étranger. Il a nié avoir caché le produit dans les portières du véhicule. Interrogé au sujet de la première opération effectuée par les deux autres inculpés, il a répondu qu'il n'en était nullement au courant. Il a nié connaître l'existence de ce réseau qui opère à l'étranger. L'avocat de la défense a affirmé que son client était innocent et qu'il a été plutôt dupé par son patron. S'il est vrai qu'il s'agit d'une voiture lui appartenant puisque enregistrée en son nom et s'il est vrai également qu'il conduisait cette voiture au moment de son arrestation, cela n'empêche pas qu'il y a un doute quant à son implication dans cette affaire. Il a prié les juges d'être clément et de prendre en considération le fait que son client était en réalité, victime des agissements des autres membres du réseau. L'affaire a été mise en délibéré.