Toujours d'actualité, le célibat continue d'alimenter les débats les plus houleux sous nos cieux. La question revient, en effet, à savoir si des célibataires endurcis existent dans nos murs. Le célibat choix délibéré de ceux qui vantent ses valeurs et s'y plaisent ? Ou est-ce que cette frange de la société représente, plutôt, la parente pauvre de la population ? D'aucuns considèrent que nos enfants élevés selon un modèle éducationnel classique attendent, en se l'avouant plus ou moins l'âme sœur une fois devenus adultes. On se laisse porter par le destin pour retrouver la personne qu'on aime et avec qui on vivra jusqu'à la fin de ses jours. Cela concerne aussi bien les hommes que les femmes. Mais le tableau de la situation ne peut en aucun cas être brossé d'une manière aussi simpliste. Le célibat est l'une des thématiques de recherche sur lequel se penche l'ONFP qui en se basant sur les derniers chiffres en date présentés par l'INS (Institut national des statistiques) pour laisser entendre que l'âge du mariage recule d'une manière considérable. (voir encadré) L'augmentation est notable pour la tranche d'âge d'entre 24 et 29 ans. L'âge du mariage recule à 26,1 ans en 1994 à 29 ans en 2001 et de 30,7 ans en 2006. Mais ce qui mérite d'être relevé est que pendant cette période le célibat touche actuellement une autre tranche d'âge d'au-delà de 35 ans. Mais quelles sont les raisons qui empêchent de convoler en justes noces ? Comment peut-on cerner les composantes de la personnalité du célibataire ? Quelles sont les causes du recul de l'âge au mariage ? Des éléments de réponse (il faut dire non exhaustifs, l'étude de l'ONFP étant à ses premiers balbutiements) ont été présentés lors de la célébration de la journée nationale de la famille au sein du ministère de tutelle. Parmi les facteurs qui ont été relevés lors du débat, par ailleurs assez émulatif et enrichissant est que le célibat peut être un choix, en ce sens où une frange de notre société, environnement socio-culturel aidant, renonce momentanément au mariage. Ces personnes en question mènent une vie qui encourage à l'individualisme dans un contexte de déperdition de la grande famille et d'amélioration de la qualité de vie en solo. Il y a ceux aussi issus d'un niveau social pas assez aisé qui prennent pour prétexte le chômage et le manque de moyens pour pouvoir subvenir aux besoins matériels d'une vie de famille et donc s'abstiennent…Pour M.Slaheddine Ben Fradj, sociologue et membre de la chambre des députés, la cause du célibat est plutôt conjoncturelle dans notre pays « Nos jeunes ne refusent pas les valeurs du mariage. Preuve en est, est l'augmentation du nombre des contrats de mariage chaque année. Où l'on a enregistré en 2007, 91mille contrats de mariage avec une élévation annuelle de 8000 contrats. » dit-il. Toujours selon notre spécialiste qui a planché auparavant sur la question, «Il faut relativiser les données en analysant les chiffres à la lumière d'autres indicateurs sociaux.» Pour Mme Bébia Bouhnak Chihi, ministre des Affaires de la Femme, de la famille, de l'enfance et des personnes âgées « Le célibat en tant que choix délibéré ne peut pas être encouragé dans notre pays. On a des mœurs et des traditions qu'on se doit de défendre. Il faut dissuader les personnes qui voient leur relation de couple en dehors du contrat du mariage. Car le problème se pose pour l'enfant né de cette relation qui sera privé de l'équilibre affectif et social dont jouissent ses semblables.'' Le guide de la famille'' que le ministère éditera prochainement aidera les jeunes couples à construire pierre par pierre le cocon familial ». Le chantier reste ouvert.