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« Cette année, nous associerons le forum de l'emploi au thème de la francophonie » Lancement du projet « Eco-citoyen de Sfax, Médina Verte » - Valéry Freland, conseiller de coopération et d'action culturelle - directeur de l'Institut français de Coopéra
La cérémonie de lancement du projet« Eco-citoyen de Sfax, Médina Verte » a été rehaussée par la présence de M. Valéry Freland, conseiller de coopération et d'action culturelle - directeur de l'Institut français de Coopération (IFC). Même si en raison de sa nomination très récente à son poste, datant de trois mois, M. Freland parle plutôt en termes de projets à venir, il n'empêche que ses propos dégagent une volonté sincère d'aller de l'avant dans la promotion de la coopération avec notre pays, voire même un élan d'amitié pour la Tunisie, dont il ne se cache pas et dont il laisse entendre qu'il est partagé par l'équipe en poste, notamment au sommet de la hiérarchie diplomatique. Rien d'étonnant en fait de la part d'un proche collaborateur de M. Frédéric Mitterrand, dont il est notoire que son cœur bat pour notre pays. Interview : *Le Temps : On pourrait présumer, que votre ancienne collaboration avec M. Frédéric Mitterrand n'est pas sans faire naître, pour le moins, un sentiment de sympathie pour la Tunisie, qu'on espère se muer en amitié comme celle de votre ancien patron? -Valéry Freland - Effectivement, si j'ai souhaité venir en Tunisie, c'est parce que Frédéric Mitterrand dont j'ai été un proche collaborateur durant plus d'une année, à son cabinet au ministère actuel de la Communication, m'a donné le goût de la Tunisie et puis, l'Ambassadeur Pierre Ménat m'a invité à faire partie de son équipe et à travailler avec lui. *Qu'est-ce qu'on pourrait attendre de votre désignation à votre poste actuel? -Ma responsabilité est d'être à la hauteur des attentes à la fois vis-à-vis du ministre, de l'Ambassadeur et notamment vis-à-vis de mes supérieurs, notamment ma nouvelle ministre des Affaires Etrangères et européennes qui sont des amis de la Tunisie, et de mener à bien une action dynamique en faveur du développement des relations culturelles franco-tunisiennes, du développement de nos relations universitaires et d'autres domaines notamment la place du français en Tunisie, cette langue que nous avons en partage. *Vous auriez des projets concrets à annoncer en la matière ? Effectivement. Par exemple, l'Ambassadeur a lancé l'année dernière une initiative: c'est le forum de l'emploi. Cette année, nous allons associer à ce forum le thème de la francophonie et à partir du début mai 2011, l'édition du forum comportera des débats autour du français qui est un élément déterminant de la recherche d'emploi. *Ledit forum pour l'emploi a-t-il abouti à des résultats concrets ? -L'Ambassadeur vous dira que l'année dernière, le forum a contribué à faire en sorte qu'environ mille jeunes tunisiens ont trouvé un emploi. L'idée est de recommencer pour mettre en contact les jeunes qui cherchent un emploi, les entreprises et aussi les centres de formation à la langue française de façon à ce que les jeunes aient conscience qu'il faut perfectionner leur français pour accéder à un emploi conformément à l'une des conclusions du forum qui a considéré qu'une bonne maîtrise de la langue française est nécessaire pour l'accès à certains emplois. On fera notamment un focus sur les emplois dans la presse et l'édition. L'employabilité du français étant un constat établi par les participants au dernier forum de l'emploi, le débat qui aura lieu dans le cadre de la nouvelle édition nous permettra de cerner dans quelle mesure cela pourrait être un atout. *Des projets en matière d'emploi pour Sfax ? -Sur Sfax, nous avons un projet fédérateur de la Médina Verte, à travers lequel nous allons donner leur chance à dix jeunes pour accéder à un emploi. Mais à l'échelle de tout le pays, mon souhait est de donner une impulsion plus forte à tout ce qui est francophonie et à des actions de plus grande ampleur, notamment à travers les actions que nous menons dans le cadre de la semaine de la francophonie et nous sommes en train de réfléchir à des actions d'une plus grande importance en vue d'une plus grande sensibilisation au français. *Vous attribuez des prix et vous accordez des aides aux promoteurs de projets économiques, mais qu'en est-il de vos efforts en faveur de la production culturelle ? -Nous avons un budget et des projets concrets mais je laisse le soin à l'Ambassadeur de présenter notre programmation en la matière lors de la conférence de presse prévue pour le mois de janvier. Ce que j'espère, c'est qu'il y aura des actions assez fortes. Par ailleurs, je souhaite que nous soyons présents en Tunisie et qu'en même temps nous valorisions la culture tunisienne en France. Il s'agit d'une demande du ministre Mitterrand qui a pris l'initiative, en ce sens, en France et pour notre part, nous verrons comment notre ambassade va l'y accompagner. *Des initiatives en faveur de la production culturelle des enfants ? -D'une part, nous allons nous inscrire dans la continuité avec la dictée, d'autre part, à l'occasion de « l'Année du livre », en 2011, nous allons réfléchir à la mise en place de manifestations de sensibilisation à la lecture qui cibleront les jeunes Tunisiens. *La réduction de votre budget de 50% ne contribuera-t-elle pas à revoir vos activités et vos programmes à la baisse ? -Notre budget nous laisse quand même une marge de manœuvre conséquente, notamment dans le domaine culturel. D'autre part, la coopération avec la Tunisie est l'une des plus importantes de tous les pays du monde, ce qui montre l'attachement français à cette coopération : deux chiffres pour l'illustrer : la Tunisie est le premier poste par habitant et le troisième au monde, en masse budgétaire, en volume. *Il y aurait un revirement complet quant au projet de réduction des effectifs et à l'option d'une politique sélective concernant le centre de langue et ses différents pôles ? -Je pense que tant les autorités tunisiennes que l'Ambassade de France sont conscientes et soucieuses de la nécessité de la formation à la langue française en Tunisie. Notre souhait, c'est de développer le centre de langue afin qu'il soit en mesure de répondre à toutes les demandes en langue française et d'aller chercher, là où on n'a pas l'habitude de faire appel à nous, des personnes intéressées, et notamment les entreprises pour lesquelles nous nous employons à développer une offre de formation adaptée à leurs besoins. *Concernant le renouvellement du matériel pédagogique dans le centre de langue et ses différents pôles ? -D'ores et déjà, nous avons investi dans l'acquisition de nouveaux matériels, notamment les tableaux interactifs. Nous allons poursuivre nos efforts en direction de l'usage des nouvelles technologies en vue d'améliorer nos cours de langue. *Avez-vous l'intention d'étendre l'expérience des projets écologiques, sur le modèle de celui de la Maison de France à Sfax à d'autres régions de la Tunisie ? -C'est une très bonne suggestion qui mérite d'être retenue, vu la qualité et l'impact escomptés sur le comportement des gens, du projet« Eco-citoyen de Sfax, Médina Verte ». La difficulté, c'est d'être en mesure d'animer une coopération pareille sur l'ensemble du territoire. Ici, à Sfax, nous avons la chance d'avoir une maison avec une équipe qui peut créer des partenariats très étroits notamment avec les milieux associatifs et la municipalité de Sfax et nous allons voir s'il est possible de le refaire ailleurs. Entretien conduit par Taieb LAJILI