Hamdi Meddeb était mardi après-midi au complexe Hassan Belkhodja suivant avec attention la séance d'entraînement conduite par le staff technique au grand complet. Une manière de démentir la rumeur de sa décision d'en finir avec le football. Car le président de l'équipe de Bab Souika continue à croire en ses joueurs outre son défi d'en faire un grand d'Afrique. L'occasion était toute indiquée pour lui poser quelques questions sur l'état des lieux au sein de l'association. Ce ne fut pas facile sachant que Hamdi Meddeb a toujours préféré rester autant que possible loin des feux de la rampe. Nous sommes, néanmoins, parvenus par avoir raison de ses réticences pour aborder les sujets de l'heure que vient de vivre l'association. Interview
Le Temps : Et si l'on commençait par le « cas » Maher Kanzari. Les rumeurs les plus invraisemblables circulent au sujet de son maintien ou non comme premier entraîneur. Quelle est la position de Hamdi Meddeb à ce sujet ? H. Meddeb : Je tiens à préciser qu'il n'y a pas de cas Maher Kanzari à l'Espérance. Je rappelle ce que j'ai dit au lendemain du départ de Faouzi Benzarti à savoir que Maher Kanzari est l'entaîneur de l'équipe senoir avec pour assistant Skander Kasri. J'ai estimé qu'il mérite cette confiance mais à une condition.
Quelle condition ?
L'Espérance est soumise à l'obligation des résultats, il ne lui est donc pas permis d'aligner les défaites. Passe pour celle concédée samedi dernier à Gabès et que je qualifie d'accident de parcours. Toujours est-il que cet échec ne soit pas suivi d'autres. Tant que l'équipe gagne, Maher continuera à bénéficier de tout mon soutien. Si jamais les résultats positifs ne suivent pas, je n'aurai pas d'autre alternative, j'espère que je suis clair. Je veux ajouter qu'un peu partout dans le monde, plusieurs entraîneurs adjoints ont connu des situations identiques à celle de Maher pour ensuite passer au statut d'entraîneur en chef avec la réussite que l'on connait. J'ai tenu à donner cette chance à Maher et lui souhaite pleine réussite.
Restons dans le volet technique. Dans un dernier entretien, vous n'avez pas caché votre intention d'engager un manager général. Ce sera pour quand ?
Pour bientôt. J'ai en tête quelques noms de techniciens, je prendrais incessamment une décision.
Le nom de Nabil Maaloul est-il parmi eux ?
Absolument. Je vais lui faire la proposition bien que je crains fort qu'il ne refuse ce poste et ce sera dommage.
Nous en arrivons au flop qui a caractérisé, en votre absence, la réunion tenue à votre initiative et qui consistait à vous présenter des propositions relatives à une restructuration de s sections des sports collectifs notamment. Que s'est-il passé au juste ?
D'aucuns me reprochent, à tort, d'agir seul et cela n'a jamais été le cas. Bref. J'ai invité quelques uns de mes collaborateurs au comité directeur pour se pencher sur la gestion actuelle des différentes sections de l'association aux fins d'une restructuration et d'une mise à niveau et de me faire des propositions à mon retour tout en les gardant secrètes. Or, à ma grande surprise, j'ai appris qu'on est allé loin en procédant à la désignation de quelques noms dans des postes clés du club et en éliminant d'autres qui bénéficiaient jusque là de ma confiance. Plus grave encore à partir du moment où on a commis la maladresse de communiquer ces décisions à quelques organes de presse avant que j'en prenne connaissance. Je trouve ce genre de comportement inadmissible, je n'en dirais pas plus.
Devons-nous comprendre qu'il y aura des changements dans la composition du comité directeur ?
Vous le saurez très bientôt, il y aura des changements quand même. J'ajouterais que les portes du club sont ouvertes et le resteront à toute personne qui veut le servir sans arrière pensée, le servir dans le sens propre du mot et non à s'en servir.
Votre absence de Tunisie a laissé place à votre désir de quitter l'Espérance. Que répondez-vous à ceux qui ont fait circuler cette rumeur ?
Ma candidature à la présidence de l'Espérance a été avalisée par les autorités tunisiennes et Hamdi Meddeb a bénéficié de la totale confiance de la grande famille du club lors des deux assemblées générales électives. Quitter l'Espérance à ce moment précis de son parcours serait synonyme de trahison. J'avais un fort besoin de prendre du repos après ce que j'ai enduré comme fatigue, raison pour laquelle je suis parti prendre quelques jours de repos à l'étranger tout en restant quotidiennement en contact avec mes collaborateurs du comité directeur et des rouages de l'administration. Ceux qui ont propagé cette fausse nouvelle ne sont pas à leur premier dérapage, ils l'ont souvent fait à des desseins inavoués et ne manqueront pas de récidiver. Je n'en ai cure.
Une saison difficile attend l'Espérance sur les plans aussi bien national qu'arabe et africain. Estimez-vous que l'équipe a besoin de quelques recrutements pour étoffer encore plus l'effectif et pallier éventuellement à quelques départs ?
Les départs, il n'y aura aucun parmi ceux qui sont pressentis d'aller tenter leur chance à l'étranger partant du fait qu'ils n'ont pas encore tout donné à l'Espérance d'autant plus qu'une saison très chargée attend l'équipe senior qui a besoin de toutes ses potentialités pour aller au bout de ses intentions. Volet recrutements, vous savez comme moi que nous n'avons pas l'embarras du choix en Tunisie , aussi sommes-nous acculés à voir ailleurs pour procéder à des recrutements de qualité dans deux à trois postes ciblés. Sans oublier que l'effectif actuel comporte des jeunes de grande qualité appelés dans un bref avenir à apporter à l'équipe le plus recherché. A l'instar de Mhirsi, Khénissi, Ben Hamouda et d'autres encore.
Pour terminer ?
Pas grand-chose à ajouter sauf que je suis à l'Espérance pour la servir en mon âme et conscience comme pour être à la hauteur de la confiance placée en ma personne. Le jour où je la quitterai c'est pour ne plus entendre parler de sport et de football surtout. Je me consacrerai alors totalement aux chevaux. Propos recueillis par Rafik BEN ARFA