La presse électronique n'a pas bonne presse, semble-t-il, sous nos cieux. Et pour cause, les journaux électroniques ne sont pas encore régis par un cadre juridique. Pis encore, les journalistes en ligne ne sont pas dans la ‘'lignée'' des journalistes, en ce sens où ils n'ont pas encore le droit d'accès à une carte de presse professionnelle. Et c'est là où le bât blesse et que l'on se demande si la presse en ligne pourrait prendre ses quartiers dans notre paysage médiatique ? Pour y répondre il n'y pas mieux que les professionnels du métier, les pionniers de ce domaine dans notre pays, réunis avant-hier au siège du Syndicat des journalistes tunisiens. A la bonne franquette, il faut dire, pour discuter entre confrères de la santé de la presse électronique en ces temps où le plus vieux des médias, la presse écrite se grippe. Sabri Brahem, rédacteur en chef, chargé de la création et de la mise en place d'un nouveau journal en ligne, souligne, chiffres à l'appui, que la presse écrite ne se porte pas bien en Occident là où les journaux électroniques trônent en maîtres sur la scène médiatique. Concurrence dites-vous ? «Les spécialistes qui planchent sur la question soulignent que d'ici l'an 2016 ce sera la fin pour la presse écrite dans les pays développés. Les ventes du journal “Le Monde'' à titre indicatif, ont affiché une nette baisse. Ils sont actuellement à 300 mille numéros alors qu'on tirait le journal à 800 mille numéros il y a quelques années. Dans les pays émergents on prévoit qu'il n'y aura plus de journaux en 2040. ». On ne prendra pas au mot bien entendu ceux qui annoncent la fin imminente de la presse écrite, même si les rapports les plus alarmistes qui circulent le confirment. Le plus vieux des médias n'a pas été détrôné dans les années 60 par la télévision et bien avant par la radio puisque comme l'a si bien dit Nizar Bahloul le fondateur du journal électronique « Business News » « Aucun média ne peut remplacer un autre. Mais sur la toile d'araignée il s'agit de travailler pour avoir une bonne visibilité pour son journal. Aujourd'hui « google analytics » donne la possibilité de savoir le nombre de personnes qui consultent le journal tous les jours, voire même de les connaître. On est sûr, actuellement qu'on a un lectorat international. On a accès à des statistiques très subtiles qui permettent de savoir combien de fois un article a été lu et s'il a été lu en partie ou en entier. » Cela dit la concurrence se fait des plus rudes entre les deux médias pour fidéliser le lectorat que ce soit parmi les lecteurs des journaux de presse écrite ou électronique. « On ne peut pas parler de concurrence entre les deux médias. Il y a tout simplement un glissement de sens et une évolution spontanée d'un domaine qui suit les changements faramineux qui s'opèrent dans le monde technologique. Aujourd'hui on peut même se connecter via son téléphone portable grâce à l'iphone, le smartphone, etc…» commente Sabri Brahem qui explique qu'il faut plutôt se positionner par rapport aux autres journaux électroniques qui sont toujours selon lui au nombre de 9 milliards de par le monde. Encore faut-il avoir l'information en exclusivité communément appelée, ‘'scoop'' pour pouvoir se démarquer. Selon Moez Zioud, enseignant à l'université, « Il faut distinguer entre un scoop et une information de première main. Ce qu'on voit dans nos journaux est plutôt classé dans la deuxième catégorie. On ne peut pas considérer qu'un journal électronique a ramené un scoop si le décalage entre la diffusion de l'information, entre ce média et la presse écrite est de 6 heures. Car l'Internet permet la diffusion de l'information en instantané. » Journal en ligne, des possibilités inouïes L'instantanéité de l'information est en effet parmi les possibilités qu'offre un journal électronique élément abordé de fond en comble par les spécialistes présents. Selon Khaled Boumiza le patron d'''African Manager'' « la presse en ligne est plus réactive. On reçoit les réactions de nos lecteurs d'une manière instantanée. En plus on est dans le microéconomique et à bien des égards, on est plus précis. On se permet de diffuser des informations que nos confrères de la presse écrite ne se le permettent pas. Et du coup, les responsables sont plus attentifs à nos écrits. » Les responsables des journaux électroniques n'en sont pas moins conscients. Il s'agit d'accroître le nombre de leurs lecteurs et de les fidéliser. Car un lecteur de moins, c'est une pub en moins. Mona BEN GAMRA ------------------------------ Pub dans un journal électronique, comment ça se passe ? La publicité en ligne est tributaire du nombre des lecteurs internautes. Google ‘'analytics'' permet aujourd'hui de fournir des données très détaillées quant au nombre des personnes qui lisent un journal électronique, chose qui permet le calcul du recul d'investissement. Un annonceur a la possibilité de savoir combien de fois sa bannière publicitaire a été consultée et de toucher la population ciblée beaucoup plus efficacement. Le référencement d'un journal en ligne est un élément fondamental, par ailleurs, pour assurer une bonne visibilité au journal.