La Mondialisation ou Globalisation est un processus qui consiste principalement en la suppression de toute barrière et de toute entrave à la circulation des marchandises et des flux de capitaux. Ce phénomène occupe depuis les années 1990 une place prépondérante dans les réflexions et les préoccupations des responsables économiques. Au premier abord, et pour la plupart de ces derniers, le processus de Mondialisation est profitable et apporte, en théorie, croissance et prospérité à tous les pays et toutes les populations du monde. En effet, les débouchés extérieurs stimulent les investissements et l'économie des pays, la concurrence renforce la compétitivité des entreprises et favorise la baisse des prix, ce qui améliore le pouvoir d'achat des consommateurs et favorise la création d'emplois. Ce tableau idyllique n'est qu'une apparence car en passant de la théorie à la pratique en matière d'échanges internationaux, l'on se rend compte rapidement que la Mondialisation n'est pas un jeu où tout le monde gagne. Nous pouvons facilement remarquer, en effet, que les flux de marchandises et de capitaux se concentrent aux niveaux de trois régions principales, l'Amérique du Nord, l'Europe et l'Asie du Sud-Est, cela a pour effet, l'exclusion et la périphérisation de la zone Afrique et de la zone Asie centrale. Par ailleurs, et en regardant plus attentivement, on s'aperçoit qu'en fait, ce ne sont pas les Etats, mêmes ceux situés dans les zones développées précitées qui profitent de la Mondialisation mais les grandes entreprises multinationales qui en émanent. D'après un article paru dans la revue "Manière De voir" de janvier - février 2007 consacrée à la mondialisation, on peut lire qu'à la question "qui gouverne ?", un commissaire européen a répondu dans un excès de franchise "Les marchés financiers", en d'autres termes ce sont les grandes entreprises de ces marchés qui commandent et fixent les règles du jeu. Ces grandes entreprises transnationales et qu'on peut qualifier "de globales" ne reconnaissent aucune frontière ni barrière, leur chiffre d'affaires annuel est souvent supérieur au budget cumulé de plusieurs dizaines d'Etats, et grâce au pouvoir financier, politique et médiatique qu'elles exercent à travers le lobbying, elles sont devenues les maîtresses du monde. La capacité de pression et de chantage que ces entreprises exercent sur les pouvoirs publics de tous les pays y compris les plus puissants, fait qu'aucune réglementation ne leur est opposable. L'objectif principal de ces entités dont les besoins en financement sont énormes et le pouvoir illimité, est de réaliser le plus de profits possible. Pour ce faire elles utilisent des moyens divers dont l'innovation, la recherche et le développement... mais leur résultat est incertain et ne peut -être obtenu qu'à long terme. C'est pour cela que ces entreprises choisissent la solution miracle offerte par les accords internationaux sur la déréglementation conclus en 1995 dans le cadre de l'OMC. Ce cadeau tombé du ciel permet aux entreprises Transnationales d'augmenter leurs bénéfices par la réduction radicale des coûts liés à la main-d'œuvre et aux charges sociales. Ce processus est appelé : la délocalisation. Par exemple une entreprise en France qui emploie 1000 ouvriers payés chacun 1000 euros par mois délocalise en Chine où elle emploie 1000 ouvriers pour un salaire de 70 euros par mois. On voit tous les jours dans les journaux, des firmes ayant des unités de production en France ou en Angleterre, et qui, bien qu'elles aient des résultats bénéficiaires, délocalisent en Chine ou en Inde laissant derrière elles des centaines, voire des milliers de travailleurs au chômage. L'exemple de l'entreprise ARENA en est une parfaite illustration. Une autre conséquence de ces délocalisations effrénées est que les pays occidentaux, et surtout les pays Européens, voient leur potentiel industriel s'affaiblir. Bientôt, ces pays verront aussi leur capacité d'innovation ainsi que leur savoir faire dans des domaines essentiels pour garder leur rang dans le monde, s'affaiblir au profit des superpuissances émergentes comme la Chine, l'Inde ou la Corée du Sud. Cela aurait un effet négatif sur les pays émergents Africains, dont notre pays, du fait de la forte dépendance de leur économie avec celle de pays comme la France, l'Italie et l'Allemagne, puisque l'essentiel des échanges économiques se fait avec ces dernières. C'est dire que le nouveau défi que doivent relever les Etats est d'inventer de nouveaux mécanismes institutionnels capables de freiner les retombées négatives de la Mondialisation sur les pays, surtout les moins développés et émergents et de limiter, par voie de conséquence, l'appétit effréné des Multinationales.
Blaiech Zied Etudiant en Master sciences comptables à l'ISCAE.