Impôts : attention Tunisiens, voici les dates à ne pas rater en août 2025    La BNA au cœur de la transformation digitale au service des Tunisiens de l'étranger    Djerba : la grève des bacs reportée, suspense jusqu'au 19 août    Décès de Fadhel Jaziri    Incendie au « Siège d'Arthur » : le volcan éteint d'Edimbourg en proie aux flammes    Ligue 1 – 1ère journée : La JSO et l'ESZ, c'est du solide !    Les journalistes Anas Al-Sharif et Mohamed Qreiqa, martyrs d'une frappe de l'entité sioniste à Gaza    Fournitures scolaires : stop aux listes inégales qui vident la poche des parents    Météo : Orages et vents forts prévus sur l'ouest et le sud !    Tunisie : 458 morts sur les routes depuis janvier 2025    Egypte : Un séisme de magnitude 6,2 enregistré au nord de Marsa Matrouh    Festival des vignes de Grombalia : entre tradition, musique et défis climatiques    Fadhel Jaziri envoûte Hammamet avec une fresque théâtrale et musicale    Tunisie : Décès du grand artiste Fadhel Jaziri    Un livre d'Abdellaziz Ben-Jebria : «Tunisie d'Amours, que reste-t-il de tes beaux jours»    Kaïs Saïed, UGTT, Hatem Mziou…Les 5 infos du week-end    Gaza : quatre journalistes d'Al Jazeera tués dans une frappe israélienne    Omar Weslati appelle les avocats à un sursaut pour défendre l'indépendance de la justice    Séisme de magnitude 6,1 en Turquie : plusieurs bâtiments effondrés à Sindirgi    Lotfi Abdelli attendu au Festival international de Carthage en 2026    Karaté – Ahmed Thabti nouveau président de la fédération    Alcool au volant : la Tunisie prépare un tournant législatif majeur    Mort du chien violemment battu à Sousse    Fiscalité : calendrier des déclarations pour le mois d'août 2025    Ligue 1 ­- 1ère journée – CA-ASM (1-0) : Succès mérité    Ligue 1 ­- 1ère journée – ESZ : Nouvelle équipe, même système    La fin du patriarcat ? Pour une égalité vécue, pas seulement proclamée    Près de l'Algérie, la Tunisie lance un mégaprojet touristique à 2 milliards de dinars    Elyes Ghariani : Alaska, l'arène secrète de Trump et Poutine    Avenue Habib-Bourguiba : la municipalité confisque barrières, tables et réfrigérateurs    Dimanche : soleil le matin, orages locaux l'après-midi au nord-ouest    Depuis le Canada, Karim Charrad et Walid Gharbi promènent en Tunisie leur spectacle Violon autour du monde (Vidéo et album photos)    Moez Echargui, champion à Porto, lance un appel : je n'ai pas de sponsor !    Tunis appelle l'ONU à agir contre le plan israélien de réoccupation de Gaza    Piège numérique : quand les faux cadeaux volent les Tunisiens    Décès de Me Yadh Ammar, une illustre figure du barreau, de l'université et de la société civile    Les contraintes incontournables du « Plan/Modèle » de Développement (2026-2030)    Kais Saïed : « Aucun fauteur ne bénéficiera de l'impunité »    Présidence de la République : des événements se succèdent de manière inhabituelle ces jours-ci dans le but d'attiser les tensions    Ahmed Jaouadi : Un accueil présidentiel qui propulse vers l'excellence    L'inscription en ligne est ouverte pour les élèves, collégiens et lycéens tunisiens au titre de l'année scolaire 2025-2026    Nomination d'un troisième mandataire judiciaire à la tête de Sanimed    Tunisie Telecom rend hommage au champion du monde Ahmed Jaouadi    Le ministre de la Jeunesse et des Sports reçoit Ahmed Jaouadi    Ahmed Jaouadi décoré du premier grade de l'Ordre national du mérite dans le domaine du sport    Tensions franco-algériennes : Macron annule l'accord sur les visas diplomatiques    Faux Infos et Manipulations : Le Ministère de l'Intérieur Riposte Fortement !    Sous les Voûtes Sacrées de Faouzi Mahfoudh    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'affront, le feu et l'espoir
Témoignages recueillis auprès de la famille de Mohamed Bou Azizi
Publié dans Le Temps le 28 - 12 - 2010

Mohamed Bou Azizi, un nom devenu aujourd'hui célèbre. C'est par le feu qui l'a brûlé au troisième degré que se sont nourris les évènements de Sidi Bouzid. Et si le calme revient peu à peu aujourd'hui dans les rues de cette ville du centre tunisien, grâce aux mesures prises par les autorités, Mohamed, lui, reste encore à l'hôpital où une équipe de médecins œuvre à sa survie.
Nous avons alors rendu visite à la famille de ce jeune homme et nous n'avons pu rencontrer que ses deux sœurs, Samia et Basma. Sa mère et son mari – qui est également l'oncle de Mohamed – sont à son chevet, à l'hôpital des grands brûlés de Ben Arous.
Samia, l'une de ses deux sœurs, nous a reçus, le visage blême de fatigue et d'amertume. Agé de 26 ans, qui a quitté l'école en septième année secondaire (contrairement aux allégations qui prétendaient qu'il était titulaire d'un titre universitaire), Mohamed n'est pas seulement son frère, il est aussi celui qui aide à subvenir aux besoins de la famille. Les sanglots étouffaient ses paroles et le choc est encore perceptible dans son regard. Malgré son état, elle nous a parlé ouvertement.
« Mon frère, qui a arrêté ses études à la septième année, a travaillé depuis son enfance pour subvenir à nos besoins. Au marché, tout le monde le connaissait et les marchands le fournissaient en marchandises même à crédit. Il est connu pour son honnêteté et sa correction «. Des qualités d'ailleurs confirmées par les voisins et les amis de Mohamed, dont Majed, l'ami le plus proche.
« Le jour de l'accident, l'agent de la municipalité – une femme – est venu le verbaliser. Notre oncle est intervenu pour lui parler et a essayé de calmer les esprits. Peu après, elle est revenue réclamer à mon frère la somme de dix dinars d'amende en application du règlement municipal. Mon frère l'a suppliée de le laisser travailler, mais elle lui a confisqué sa balance, l'a giflé et lui a craché au visage devant les personnes présentes. Pris de colère, il s'est dirigé vers le siège du gouvernorat et a voulu rencontrer le gouverneur pour se plaindre. En vain, puisqu'il n'a été reçu par personne.
N'ayant pas trouvé écoute, dans un moment de désespoir, et de colère, Mohamed s'est rendu dans une station acheter de l'essence, il s'en est aspergé et s'est immolé. Les passants ont essayé d'éteindre le feu à l'aide d'un extincteur qui s'est avéré inefficient. Pris de panique, ils ont fait ce qu'il ne fallait pas faire: lui verser de l'eau dessus, ce qui a embrasé le feu ! Il a fallu qu'une femme, enceinte, enlève son manteau et le couvre avec. Les premiers secours ont tardé à venir… Ensuite, on a transporté mon frère à Sfax. L'ambulance, dépourvue des équipements nécessaires, a dû s'arrêter en route pour se munir d'un masque d'oxygène… L'état de santé de mon frère a ensuite nécessité qu'il soit dirigé vers l'hôpital de Ben Arous pour les grands brûlés».
Samia poursuivit son témoignage et exprima son désarroi à la vue de son frère: « C'est l'un des voisins qui est venu apporter la nouvelle. Je n'y ai pas cru au départ, mais j'ai vite déchanté lorsque j'ai vu l'état de mon frère, tout en fumée, sa peau arrachée, gisant et souffrant… Je me suis évanouie. On m'a d'ailleurs mise trois fois sous sérum depuis le choc. Ma mère n'est pas en meilleur état. Elle n'a pas quitté son chevet, moi je suis repartie de Ben Arous pour revenir à Sidi Bouzid ici ; mes nerfs ne tenaient plus et la douleur ressurgissait à chaque fois que je regardais mon frère. Priez pour lui, pour son rétablissement ! Il a toujours été attentif au moindre de nos besoins. Avec le peu qu'il gagnait, il envoyait de l'argent à ma sœur, étudiante. Il paye les cours supplémentaires de mon autre sœur et il aide toute la famille. Mon beau père n'a pas un travail stable. Il est ouvrier journalier. «Les beaux jours «, ma mère part à cinq heures du matin travailler dans les champs et ne gagne pas plus de cinq dinars par jour. Et pourtant, nous vivions satisfaits !!
Nous avons reçu la visite de quelques responsables qui nous ont promis leur aide. Nous ne souhaitons rien aujourd'hui à part le bon rétablissement de mon frère, et qu'il nous revienne… »
Contactée par téléphone, sa mère a déclaré qu'elle n'a «aucun doute, que le Président Ben Ali, qui s'est toujours préoccupé des citoyens de modeste condition, garantira les droits de mon fils et obtiendra pour lui réparation».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.