Raouf KHALSI - [email protected] - Quelle information – sur nous-mêmes et que nous ne connaîtrions pas – nous propose ce dandy's insulaire reclus dans « l'ILE » qui croit avoir des yeux et des oreilles partout et des caméras dans chacun de nos foyers, dans nos rues, dans nos cafés et qui nous en dit bien plus sur Sidi Bouzid que nous ne croyions savoir ? Rendons grâce à ces professionnels de l'inculture (ou plutôt) ces apôtres de la culture de la polémique, avec ses ingrédients de base : accent mis sur une frange étroite de questions racoleuses; hyper simplification et polarisation du débat politique autour des thèmes « chauds ». Comme d'habitude, au milieu d'un décor codé et à connotations rituelles, les ondes qu'émet «l'ILE» deviennent vociférantes. Voilà donc comment on fait et comment on traite l'information. C'est finalement une source avérée de cynisme. Et ces gens là, qui croient pouvoir nous informer sur ce qui se passe chez nous, mieux que nous ne puissions le faire, de faire planer une perpétuelle onde de cynisme sur nos têtes. Leurs sources, leurs appuis ? Des vendeurs de chimères. Au nom de quoi ces derniers choisissent-ils la sédition ? Au nom de la démocratie ? Allons donc ! Au nom du sempiternel impératif moral ? Lequel justement ? Celui qui est simplifié, clochardisé, popularisé pour finalement l'enfermer dans un cadre stéréotypé d'idées préconçues ? A quel dessein ? Encore raté justement : ils n'auront pas ce choc frontal et spectaculaire qu'ils souhaitent, avec une démence obsessionnelle ! Le peuple tunisien ne le leur offrira jamais et au grand jamais ! Ont-ils perçu la quintessence du discours de Ben Ali, hier ? Admettront-ils que la Tunisie assume ses problèmes, qu'elle ne s'est jamais voilé la face et qu'elle livre une bataille sans merci au chômage et à la précarité sociale ? Peut-être, sans doute le concept de l'excellence a-t-il placé la barre très haut chez nous. De sorte que le chômage est aussi le revers de cette prodigieuse profusion (chaque année) de diplômés du supérieur. Mais c'est aussi notre fierté, raffermie encore hier par le Chef de l'Etat. Un homme qui fait la part des choses. Qui rend visite au jeune qui s'est immolé par le feu. Qui reçoit les familles des jeunes ayant trouvé la mort ces derniers jours… Car ce ne sont toujours que nos enfants… Tout comme ceux qui viennent d'être relâchés et qui déclarent sur nos colonnes qu'ils refusent d'être instrumentalisés. Le Chef de l'Etat aura analysé et résumé la situation en cinq points. Cinq points fondamentaux intégrant autant le sens de l'humain que la fermeté dans l'application de la loi ; la liberté d'opinion et d'informer autant que le sens des responsabilités ; l'adéquation socio-économique autant que les grands équilibres institutionnels… Tout se planifie. Tout se réalise. Mais rien ne peut être laissé au hasard. Avec du recul, les jeunes qui attendent humainement des réponses urgentes à leurs problèmes, comprendront bien qu'agir sans comprendre est dangereux ; et que comprendre sans agir est inutile.