2010 est à bout de souffle et 2011 s'annonce à l'horizon avec ses inquiétudes, ses promesses et ses interrogations ! Comme je n'aime pas les bilans parce qu'ils sont stéréotypés à l'excès et sont plutôt destinés à donner soit la bonne conscience soit la peur, mieux vaut essayer de décrypter le « durable » aussi bien dans la nature humaine des individus comme le faisait le sociologue italien Pareto, que dans l'évolution des sociétés politiques à l'image d'un Max Weber ou de Raymond Aron. Finalement tout est relatif et heureusement contradictoire ! Dieu et la nature n'ont pas conçu le monde de façon linéaire mais structurelle d'où la complexité des phénomènes individuels et sociaux. A titre d'exemple à quelle strate ou étape de l'évolution se situe le monde arabe et musulman en cette fin de première décennie du 21ème siècle ! Les optimistes vous diront qu'il est en progrès constant aussi bien au niveau de l'amélioration des conditions d'existence qu'au niveau institutionnel ! Les pessimistes répondront : jamais le monde arabo-musulman n'a été aussi dépendant, aussi bien dans sa nourriture, que dans la maîtrise de son destin politique, du fait des déficits institutionnels accumulés depuis les indépendances nationales à la moitié du siècle dernier ! Les premiers se basent sur la situation catastrophique qui prévalait dans ces pays à la fin de la colonisation, et l'apport indéniable des politiques de développement de l'Etat national au niveau de l'éducation, de l'infrastructure et la modernisation de l'agriculture et de l'industrie. Les seconds font valoir l'échec relatif des politiques de modernisation et la difficulté même de l'achèvement de la construction de l'Etat national unitaire à l'image de pays comme la Somalie et le Soudan en voie d'effritement, ou de l'Irak et du Pakistan pratiquement sous tutelle étrangère avec une souveraineté nationale totalement ébréchée. Comparé à la vieille Europe ou même la Russie plus proche de nous au niveau de l'évolution politique économique et institutionnelle, notre espace arabo-musulman n'arrive pas à trouver les supports unitaires adéquats et fonctionnels. Vous me direz les structures à l'image de la Ligue des Etats Arabes ou la Conférence islamique ont au moins le mérite d'exister ! Mais rien qu'à voir l'actuel voyage de M. Amr Moussa le secrétaire général de la Ligue Arabe, au Soudan, on a l'impression de quelqu'un, tel un expert auprès des assurances, est en mission de constat des dégâts ! Même attitude, même démarche en Palestine et spécialement à Gaza. Deux ans après l'acharnement au phosphore de l'armée israélienne qui a fait plus de 1400 morts, dont la plupart sont des enfants, les « dégâts » sont encore plus troublants et dramatiques au niveau de la stratégie arabe que du côté de la culpabilité israélienne ! Même le rapport Goldstone, une véritable aubaine, véritable cadeau d'un « prophète » intègre et honnête des temps modernes pour la cause palestinienne et arabe, a été enterré presque définitivement par les « complicités » israéliennes de tout bord y compris palestiniennes et arabes ! Il faut rendre à César ce qui est à César comme disait Jésus Christ, pour tirer le chapeau à la réussite de l'Etat hébreu, pourtant assassin et conquérant, à sortir blanchi par la communauté dite « internationale » pour tous les crimes de guerre commis contre la population civile de Gaza et les passagers de la flottille de la liberté ! Mieux que ça la Grand-Bretagne mère des démocraties occidentales et modèle – référence de l'équité et de la Justice indépendante, est sommée de changer ses lois établies depuis 1215 pour ne pas condamner quelques tueurs israéliens en visite à Londres ! Et tout cela sans aucune protestation arabe ou autres alors, que les intérêts, du pays de sa gracieuse majesté, sont énormes au Moyen-Orient arabe et musulman ! Finalement et au delà des bilans traditionnels de fin d'année, le constat, c'est ce déficit arabe accablant au niveau de notre stratégie de communication et des moyens mis en œuvre pour changer notre image dans le monde et présenter celle de nos ennemis sous leur vrai visage ! Qu'attendent les Arabes et les Musulmans, par exemple, pour faire quelques bons films sur Gaza sa souffrance et son martyr deux ans après la catastrophe ! Pour moins que cela Israël et ses lobbies, auraient mobilisé les moyens, potentiels nécessaires en faisant appel aux meilleurs cinéastes, metteurs en scène, acteurs de grands renoms pour faire passer le message et attirer le sympathie du monde à leur cause. Les films sur la 2ème guerre mondiale pour dénoncer les crimes nazis et le martyr du peuple juif sous le 3e Reich ont fait plus pour la légitimation d'Israël que toutes les armadas militaires de Tashal. A méditer et bonne année 2011 !