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Dorsaf Hamdani et l'Iranien Alireza Ghorbani chantent les «Ivresses» de Khayyam*
Musique
Publié dans Le Temps le 02 - 01 - 2011

Né dans les années 70, ayant déjà signé deux albums chez Accords Croisés, Alireza Ghorbani est l'un des plus grands chanteurs iraniens, formé au Conservatoire national de Téhéran, et depuis 1999 soliste vocal de l'Orchestre national d'Iran. C'est par exemple lui qui fut choisi pour chanter les compositions de Ali Tajvidi (1919-2006), lors du concert donné par l'Orchestre national d'Iran en hommage au célèbre violoniste et compositeur, 40 jours après le décès de celui qui était pour les Iraniens l'équivalent d'un Abd el Wahab pour les Egyptiens.
Et le talent vocal de Alireza Ghorbani - qui suscite des commentaires enthousiastes sur youtube - fait déjà de lui le futur successeur du grand Mohamed Reza Shajarian (né en 1940). Mieux que l'écouter: il faut le voir chanter, pour juger de toute la complexité et de la technicité de ce chant classique persan.
Pour sa part, Dorsaf Hamdani, de la même génération, s'est spécialisée dans le malouf. Homme et femme dialoguent ici, chacun dans sa langue - persan et arabe - sur les quatrains d'Omar Khayyam, qui célèbrent l'ivresse, et l'amour:
“Ne perds rien des doux moments de notre vie
Ne pense pas au lendemain de cette nuit
Il faut saisir les doux moments de notre vie...”
Le spectacle était une création du Festival d'Ile-de-France de l'automne 2010. Les poèmes sont mis en musique par Ali Ghamsary, qui joue ici du tar (ce luth d'Asie centrale dont le corps forme comme deux gouttes d'eau réunies), aux côtés d'autres instrumentistes iraniens. Nous ne savons pas si, dans l'Iran d'aujourd'hui - où les violonistes femmes de l'Orchestre national sont toutes voilées, même lorsqu'elles interprètent Mozart! - un artiste serait autorisé à chanter ces vers libres, et libertins, du grand poète persan du XI° siècle, qui ont influencé toute la poésie musulmane, et donné naissance à la poésie d'amour européenne, via l'Andalousie médiévale.
Car Omar Khayyam, qui se disait “infidèle mais croyant”, célébrait toutes les ivresses, comme dans la poésie antique grecque, comme une métaphore de l'amour (que l'on pense aux célèbres vers chantés par Oum Kalthoum dans “Al Atlal”, que connaissent par coeur tous les Arabes adultes: “al hobb soukara” - l'amour est ivresse; que l'on pense aussi à “Aimer est le grand point, qu'importe la maîtresse? Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse?”, d'Alfred de Musset...).
Et l'on se réjouit de ce rappel d'un âge d'or musulman où la joie, la fête et les plaisirs des sens n'étaient pas couverts d'opprobre, comme ils le sont devenus.
* "Ivresses" Le sacre de Khayyam , chez "Accords croisés"


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