Par Lotfi OUENNICHE - Les événements que vit le pays depuis quelques jours prennent une tournure dramatique et submergent tout un peuple d'un sentiment de douleur et de tristesse. Douleur, eu égard au nombre de morts lors des affrontements et tristesse face à l'ampleur des dégâts causés aux biens publics comme aux biens privés. Quoi que fussent la légitimité des revendications et le droit au rassemblement et à l'expression, rien ne peut justifier ni excuser le recours à la violence d'où qu'elle provienne. C'est avec amertume et désolation que l'on constate un lent cheminement vers le pourrissement de la situation malgré les gestes de bonne volonté censés calmer l'ardeur des contestataires et les appels à suivre la voie de la raison. Ceci est d'autant plus désolant que ces événements ont pour théâtre, un pays à la civilisation trois fois millénaire et dont le peuple est réputé pour son degré de modération, son sens de la responsabilité et son haut niveau d'instruction et de civilité Ce qui est sûr aujourd'hui, c'est que la Tunisie se trouve à un tournant de son histoire et que, rien, après la fin des événements et le retour au calme ne sera plus comme avant. Ce qui est également sûr c'est que les hautes sphères du pouvoir sauront tirer les leçons du mouvement contestataire et engageront les réformes urgentes et nécessaires à tous les niveaux et dans tous les secteurs pour remédier aux erreurs du passé et insuffler davantage de transparence aux grandes décisions par une information fiable et responsable. Car la société tunisienne est en perpétuelle mutation et les jeunes générations sont celles de l'Internet, du Facebook et des hautes technologies de la communication. Il n'est plus permis en cette ère de foisonnement des moyens d'information de continuer d'imposer un dirigisme nocif à l'information lui faisant perdre toute crédibilité. Par conséquent il est plus que jamais question de rétablir la confiance et de réconcilier les Tunisiens avec la classe dirigeante et les canaux de dialogue.